Acharnement de l'AP contre un militant du collectif Solidarité prisonniers de Valence
Depuis le mois de juin un compagnon proche du collectif Solidarité prisonniers est enfermé pour un an à la Maison d’arrêt de Valence (condamné pour défaut de permis de conduire une petite 125 cm3). Il résiste à toutes les provocations de la part des matons.
Le permis de visite d’un ami de longue date (qui a lutté avec lui contre l’armée, qui était à Malville en 1977 avec lui), a été refusé par l’administration de la prison locale sous la pression de la préfecture. L’administration régionale Rhones-Alpes-Auvergne (Adresse : 1 rue du général Mouton-Duvernet BP 3009, 69391 Lyon cedex 03) a suivi l’exemple par docilité à l’État.
Daniel subit des vexations de la part de l’assistante sociale du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP de la Drôme, 50 rue Denis-Papin, 26000 Valence - Tél. 04 75 81 76 00)… Laissé à l’abandon, il a été prévenu trop tardivement pour les chantiers extérieurs, dossier de la CPAM en souffrance (remboursement accident de travail) depuis fin mai. Le problème est réglé par le maire de Portes-les-Valence. L’assistante sociale, non contente de bloquer les dossiers, passe son temps de rencontre pour des leçons de morale (anti-addiction). Anti-addiction : deux associations intervenant à la prison sur ce sujet, les Alcooliques anonymes et l’ANPAA 26. Des informations sur le dossier pénal de Daniel sont diffusées dans la ville pour empêcher la solidarité (juste avant le concert de soutien). Ces informations sont issues du bureau du SPIP. Le personnel pénitentiaire suit l’ordre non écrit : «On doit emmerder Daniel» comme dans la colonie pénitentiaire de Kafka.
Le changement de cellule (sport favori dans cette taule) quatre fois depuis le mois de juin, ce qui parfois permet les provocations matonesques (par exemple les barreaux de la cellule descellés le lendemain matin de son arrivée dans une cellule).
Foutage de gueule sur la tenue de Daniel de la part des matons (cet été, il sortait de sa cellule avec des vêtements mode Hawaï : interdit de promenade pour cette occasion. Le courrier est passé au filtre du vaguemestre (nombreux courriers égarés). Pour les divers moyens pour construire sa sortie (visite médicale, pour le permis, cours de conduite extérieure n’en parlons pas) c’était compliqué par la mauvaise volonté.
Et que dire du fonctionnement de la bibliothèque qui a mis 5 mois et 1/2 pour ne pas encore trouver le dernier livre de Gwenola Ricordeau Les Détenus et leurs proches, en passant par des livres de Marcel Aymé au titre approchant. Pour la cantine obligatoire, pour avoir assez de bouffe dans ce cloaque, il aide ses codétenus, la cantine de cet îlot de vacances comme il dit «Je passe 23 heures dans mon loft». Et maintenant parlons de l’écoute de sa radio, l’AP fait sans arrêt des travaux, coupure de courant, bruits des maçons dans sa coursive le jour de l’émission de radio du collectif Solidarité prisonniers. Il y a un mois, un prisonnier cardiaque est mort dans une cellule à proximité, c’est les prisonniers eux-mêmes qui ont été obligés de prévenir le Samu et les pompiers à l’aide de leur portable, à leur arrivée le prisonnier était déjà en dehors de la vie. L’État finance un seul poste de travail pour la surveillance de nuit et par souci sécuritaire le surveillant n’a pas de clef pour ouvrir les cellules. Le surveillant fait des rondes toutes les heures et en plus le système d’alerte ne fonctionne pas (ampoule défectueuse). L’État d’une certaine façon condamne à mort les prisonniers, par faute de moyen de soins et hygiène.
Le combat pour les compagnons frappés par la répression est important. Pourquoi un tel acharnement contre Daniel, on peut trouver une explication sur le blog de GENEPI Lyon. Peut-être la vérité cachée sous l’omerta des institutions et par la célérité de Jean-Paul Nahon (procureur du duché de Valence) en ce qui concerne l’assassinat de Jeremy Martinez. La plainte contre l’administration pénitentiaire est coincée sous les lambris du palais, la diffusion du reportage d’«Envoyé spécial» sur France 2 le jeudi 20 a peu éclairci ce fonctionnement de l’État : «Je suis outré après le reportage de ce soir que la seule réponse des responsables de ce drame soit, les procédures !!! Les procédures ! Les matons seraient-ils des robots qui exécutent des tâches programmées ?» F.M.
Compagnes, compagnons,
Ne laissons aucun camarade de lutte
entre les mains de la répression derrière nous.
Écrivez à Daniel, il a besoin de courrier :
Daniel Currinier
Numéro d’écrou 18423 - cellule 24 - Maison d’arrêt - 26000 Valence.
Collectif Solidarité prisonniers
c/o Le Laboratoire, 27 novembre 2008.