Le pire est à venir... à moins qu'on ne trouve la force d'en finir
Les accès de fièvre spéculative et les inévitables paniques et effondrements qui s’ensuivent, toujours lourds de conséquences sociales, sont les symptômes, et non la maladie elle-même.
Ces crises jalonnent l’histoire du capitalisme depuis ses origines, et démontrent, s’il en était besoin, le caractère intrinsèquement maladif du rapport social d’exploitation du travail par le capital.
Ce rapport social est basé sur la propriété privée des moyens de production ; propriété qui divise le monde en deux catégories ou classes sociales antagonistes.
Ceux qui les possèdent excluent les autres, et ces autres, dépendants des premiers, en sont réduits à se louer, travaillant pour enrichir les possédants et donc accroître leurs possessions.
(On a généralement appelé les possédants des bourgeois, et les dépossédés des prolétaires. Ces termes sont méprisés, voire niés depuis une vingtaine d’années, du fait, notamment, de la domination écrasante de la bourgeoisie, dans le rapport de force qui l’oppose au prolétariat depuis cette époque).
C’est une spirale infernale, une course effrénée à l’accumulation de capital qui n’a d’autre horizon qu’elle-même. Cette accumulation se réalise dans le processus de production, où la bourgeoisie utilise la force de travail du prolétariat pour créer de la richesse, dont une partie s’ajoutera au capital de départ. Ce plus grand capital, utilisant plus de travail, créera plus de richesse, qui créera plus de capital et ainsi de suite. Ce processus est censé ne jamais avoir de fin et se pare des notions de progrès, de croissance, de développement, artificiellement adossées à celles d’intérêt général et de bien-être pour tous.
La fièvre spéculative et la crise qui la suit n’est pas autre chose que l’exacerbation de ce rapport social, l’impulsion est la même. Accumuler pour accumuler, toujours plus, toujours plus vite, en postulant que tel ou tel marché connaîtra une croissance sans fin. Pour celle qui nous concerne, il s’agit de l’immobilier et du crédit.
En 1636 ce fut la tulipe en Hollande ; en 2000, les nouvelles technologies, demain les émissions de CO² ou n’importe quoi d’autre, tout est bon pour le pognon.
Il est de bon ton, en période de crise, de fustiger la spéculation, les excès du marché, et d’en appeler à des réformes, à de nouvelles règlementations, la moralisation de la finance… moralisation mon cul ! Les chroniques en tout genre ne manquent pas dans les médias, et les politiques s’en gargarisent pour justifier le rôle de pompier des États et les coûts énormes de leurs interventions. Ces coûts seront supportés par tous, frappant plus durement, comme c’est la règle, les plus faibles. La brusque augmentation, à travers le monde, des populations ne pouvant plus s’acheter leur nourriture le montre assez. Les prix des matières premières, notamment alimentaires, ont en effet fortement augmenté depuis le début de la crise en août 2007, provoquant les fameuses «émeutes de la faim» dans des dizaines de pays.
L’État, pompier de l’embrasement de la finance internationale. Mais c’est de pompier pyromane qu’il s’agit ! Les États ne sont ni dissociables, ni opposables au capitalisme, ils en sont les instruments. Ils jouent les amortisseurs en période de crise, pour mieux souffler sur les braises en période de prospérité. Il suffit d’étudier les politiques économiques, des années 80 jusqu’à nos jours, pour s’en rendre compte. Sans compter que la fameuse doctrine de privatisation des profits et socialisation des pertes, rigoureusement appliquée dans tous ces plans de sauvetage, équivaut à un encouragement à toutes les aventures : «Allez-y à fond, de toute façon on paiera les pots cassés.»
Le scandale ce n’est pas la crise et ses profiteurs, c’est qu’il existe une économie de marché. C’est que toute activité humaine, toute vie animale et végétale, toute matière organique ou minérale soit devenue une marchandise. C’est qu’on puisse s’approprier l’eau, la terre, la vie ; c’est ça le scandale. Et personne ne semble assez sain d’esprit pour le relever.
Les États, les banques centrales, les organisations internationales mettent leurs efforts en commun pour limiter les effets de la crise et hâter le «retour à la normale». Outre que personne ne peut prédire les effets de cette crise si ce n’est qu’ils seront destructeurs, ni ne peut juger de l’efficacité des mesures, ce «retour à la normale», cette continuité du business n’est pas souhaitable.
L’exploitation s’exerce à l’échelle de la planète. La richesse des pays industrialisés est indissociable des camps de travail en Chine (laogai) et des famines structurelles en Afrique. L’économie de marché, la libre entreprise mondialisée avance son abjection sur un charnier lui aussi mondialisé.
L’accumulation est pathologique et mortifère par essence. Il est temps de passer à la propriété collective des moyens de production, organisée à la base, sans État ni délégation de pouvoir d’aucune sorte : au communisme. Il faut détruire l’idée même de propriété privée, que plus personne ne puisse accumuler. Il s’agit de détruire le capitalisme. Tout est à tous.
Reste à s’organiser à la base, où chaque personne à son mot à dire, pour reprendre les moyens de notre existence collective à ceux qui l’ont privatisée.
Il est temps d’empêcher les psychopathes de l’accumulation et du pouvoir de nous nuire.
Que pas un bureaucrate
Que pas un chef d’entreprise
Que pas un représentant du peuple
Ne survive dans sa fonction !
Il s’agit de décider nous-mêmes de ce que nous ferons et de ne laisser personne le faire à notre place.
De répondre à nos besoins par nous-mêmes, pour nous-mêmes.
La continuité, la normale, la pérennité de ce système, de ce rapport social, nous conduit à la mort à échelle industrielle.
Je ne serais pas surpris que le slogan «La liberté ou la mort» prenne une acuité rarement atteinte dans les prochains temps.
Nous en finirons avec ce système ou il en finira avec nous. Les économistes proclament partout la fin du dogme du «laisser-faire».
Effectivement, nous ne pouvons plus les laisser faire ; continuer à s’en remettre à la bourgeoisie et à ses institutions revient à jouer à la roulette russe. Le soulagement du «clic» est aussitôt suivi de l’angoisse du prochain coup, accompagnée de la certitude que la balle finira par nous éclater la cervelle.
Qu’avons-nous à perdre en quittant la partie ?
Ces crises jalonnent l’histoire du capitalisme depuis ses origines, et démontrent, s’il en était besoin, le caractère intrinsèquement maladif du rapport social d’exploitation du travail par le capital.
Ce rapport social est basé sur la propriété privée des moyens de production ; propriété qui divise le monde en deux catégories ou classes sociales antagonistes.
Ceux qui les possèdent excluent les autres, et ces autres, dépendants des premiers, en sont réduits à se louer, travaillant pour enrichir les possédants et donc accroître leurs possessions.
(On a généralement appelé les possédants des bourgeois, et les dépossédés des prolétaires. Ces termes sont méprisés, voire niés depuis une vingtaine d’années, du fait, notamment, de la domination écrasante de la bourgeoisie, dans le rapport de force qui l’oppose au prolétariat depuis cette époque).
C’est une spirale infernale, une course effrénée à l’accumulation de capital qui n’a d’autre horizon qu’elle-même. Cette accumulation se réalise dans le processus de production, où la bourgeoisie utilise la force de travail du prolétariat pour créer de la richesse, dont une partie s’ajoutera au capital de départ. Ce plus grand capital, utilisant plus de travail, créera plus de richesse, qui créera plus de capital et ainsi de suite. Ce processus est censé ne jamais avoir de fin et se pare des notions de progrès, de croissance, de développement, artificiellement adossées à celles d’intérêt général et de bien-être pour tous.
La fièvre spéculative et la crise qui la suit n’est pas autre chose que l’exacerbation de ce rapport social, l’impulsion est la même. Accumuler pour accumuler, toujours plus, toujours plus vite, en postulant que tel ou tel marché connaîtra une croissance sans fin. Pour celle qui nous concerne, il s’agit de l’immobilier et du crédit.
En 1636 ce fut la tulipe en Hollande ; en 2000, les nouvelles technologies, demain les émissions de CO² ou n’importe quoi d’autre, tout est bon pour le pognon.
Il est de bon ton, en période de crise, de fustiger la spéculation, les excès du marché, et d’en appeler à des réformes, à de nouvelles règlementations, la moralisation de la finance… moralisation mon cul ! Les chroniques en tout genre ne manquent pas dans les médias, et les politiques s’en gargarisent pour justifier le rôle de pompier des États et les coûts énormes de leurs interventions. Ces coûts seront supportés par tous, frappant plus durement, comme c’est la règle, les plus faibles. La brusque augmentation, à travers le monde, des populations ne pouvant plus s’acheter leur nourriture le montre assez. Les prix des matières premières, notamment alimentaires, ont en effet fortement augmenté depuis le début de la crise en août 2007, provoquant les fameuses «émeutes de la faim» dans des dizaines de pays.
L’État, pompier de l’embrasement de la finance internationale. Mais c’est de pompier pyromane qu’il s’agit ! Les États ne sont ni dissociables, ni opposables au capitalisme, ils en sont les instruments. Ils jouent les amortisseurs en période de crise, pour mieux souffler sur les braises en période de prospérité. Il suffit d’étudier les politiques économiques, des années 80 jusqu’à nos jours, pour s’en rendre compte. Sans compter que la fameuse doctrine de privatisation des profits et socialisation des pertes, rigoureusement appliquée dans tous ces plans de sauvetage, équivaut à un encouragement à toutes les aventures : «Allez-y à fond, de toute façon on paiera les pots cassés.»
Le scandale ce n’est pas la crise et ses profiteurs, c’est qu’il existe une économie de marché. C’est que toute activité humaine, toute vie animale et végétale, toute matière organique ou minérale soit devenue une marchandise. C’est qu’on puisse s’approprier l’eau, la terre, la vie ; c’est ça le scandale. Et personne ne semble assez sain d’esprit pour le relever.
Les États, les banques centrales, les organisations internationales mettent leurs efforts en commun pour limiter les effets de la crise et hâter le «retour à la normale». Outre que personne ne peut prédire les effets de cette crise si ce n’est qu’ils seront destructeurs, ni ne peut juger de l’efficacité des mesures, ce «retour à la normale», cette continuité du business n’est pas souhaitable.
L’exploitation s’exerce à l’échelle de la planète. La richesse des pays industrialisés est indissociable des camps de travail en Chine (laogai) et des famines structurelles en Afrique. L’économie de marché, la libre entreprise mondialisée avance son abjection sur un charnier lui aussi mondialisé.
L’accumulation est pathologique et mortifère par essence. Il est temps de passer à la propriété collective des moyens de production, organisée à la base, sans État ni délégation de pouvoir d’aucune sorte : au communisme. Il faut détruire l’idée même de propriété privée, que plus personne ne puisse accumuler. Il s’agit de détruire le capitalisme. Tout est à tous.
Reste à s’organiser à la base, où chaque personne à son mot à dire, pour reprendre les moyens de notre existence collective à ceux qui l’ont privatisée.
Il est temps d’empêcher les psychopathes de l’accumulation et du pouvoir de nous nuire.
Que pas un bureaucrate
Que pas un chef d’entreprise
Que pas un représentant du peuple
Ne survive dans sa fonction !
Il s’agit de décider nous-mêmes de ce que nous ferons et de ne laisser personne le faire à notre place.
De répondre à nos besoins par nous-mêmes, pour nous-mêmes.
La continuité, la normale, la pérennité de ce système, de ce rapport social, nous conduit à la mort à échelle industrielle.
Je ne serais pas surpris que le slogan «La liberté ou la mort» prenne une acuité rarement atteinte dans les prochains temps.
Nous en finirons avec ce système ou il en finira avec nous. Les économistes proclament partout la fin du dogme du «laisser-faire».
Effectivement, nous ne pouvons plus les laisser faire ; continuer à s’en remettre à la bourgeoisie et à ses institutions revient à jouer à la roulette russe. Le soulagement du «clic» est aussitôt suivi de l’angoisse du prochain coup, accompagnée de la certitude que la balle finira par nous éclater la cervelle.
Qu’avons-nous à perdre en quittant la partie ?
Bulletin de contre-info en Cévennes no 6, octobre 2008.