Manifestation contre le nucléaire à Tricastin le 25 octobre

Publié le par la Rédaction


Samedi 25 octobre, manifestation contre le nucléaire à Tricastin. Le collectif anti-nucléaire 84 (composé de membres des Verts, de Greenpeace, Sortir du nucléaire, de citoyens et d’anars) organise une «Marche pour la vie» (contre le nucléaire) de Tricastin à Bollène (allez simple), rendez-vous à 14 heures devant la centrale.
Nous appelons à rejoindre cette manifestation (rencard en queue de cortège) pour y faire entendre un autre son de cloche : Contre le nucléaire et son monde c’est-à-dire Contre le capitalisme !
Quelques AvignonaisES

Le nucléaire c’est capital

Les «incidents» nucléaires à répétition, notamment au Tricastin, font la une des médias depuis cet été. Il y a peu, cela occupait tout au plus quatre lignes au fond d’un quotidien local. Ce type d’«incidents» (niveau 0 ou 1) ne s’est pourtant pas multiplié, puisqu’on en relève plus de 80 chaque année. On peut donc s’
interroger sur cette nouvelle stratégie médiatique de lindustrie nucléaire quon nous présente comme celle de la «transparence», qui suscite des réactions dont les autorités sétonnent :
«Si a chaque fois que nous sommes transparents, nous provoquons des craintes, il y a un problème.» (Anne Lauvergeon, Libération du 19/07/08)
«Le revers de la transparence, cest le risque de psychose.» (Jean-Pierre Lambertin, maire de Lapalud et vice président du conseil de région, Le Dauphiné Libéré du 18/07/08)
Dans la perspective des nucléocrates, il est logique que les craintes et inquiétudes des populations soient qualifiées de psychose et quelles deviennent le centre du problème (et non pas les Kg duranium perdus dans la nature). Ils montrent comment ils gèrent la situation : en colmatant les brèches, en mettant les fautifs à lamende, en indemnisant les riverains, et en exprimant leurs «regrets pour toutes les inquiétudes posées».

Cette «transparence» a pour effet de banaliser les accidents nucléaires par un flot d
informations. On peut même supposer que cela en est lobjectif, quil sagit de connaître les limites, de savoir jusquoù peut aller le mécontentement. Et sur ce sujet, les autorités peuvent être rassurées : les populations locales (les cobayes ?) se sont contentées, jusquà présent, de demander des indemnisations.

Pas d
inquiétude, cest démocratique ! La démocratie est là pour rassurer, détourner lattention, nous faire croire que nous participons à un jeu dont nous navons pas fixé les règles. Et quimporte si avant, tout était plus opaque que transparent. L’État (gouvernements de droite et de gauche) a certes imposé le choix et la poursuite du programme nucléaire, et pas selon ses critères «démocratiques», mais en ce qui concerne les accidents, il se targue pour linstant dêtre «transparent et démocratique».

On peut encore aller plus loin : en Biélorussie, ce sont les populations qui n
ont pas été évacuées qui gèrent leur mort lente. Sur les conseils dexperts, elles font elles-mêmes les analyses de radioactivité et tentent de suivre tout un programme de gestes quotidiens pour ne pas trop sexposer aux radiations. Ainsi, les autorités peuvent affirmer que si les habitants développent un cancer, cest uniquement parce quils ne respectent pas ces indications. Cest une façon «démocratique» dautogérer son cancer (ce qui devrait réjouir les partisans de lautogestion). On ne sera pas surpris dapprendre que des experts français sont sur place, prennent des notes et tirent des enseignements…

La démocratie n
est peut-être pas parfaite mais elle protège au moins nos libertés, non ? En plus, elle nous préserve du fascisme ! Pourtant cette belle démocratie a souvent montré par le passé quelle peut décider de seffacer discrètement pour devenir bien plus autoritaire. Il est fort probable quen cas daccident majeur, l’État norganisera pas de réunions avec les différentes instances citoyennes afin de gérer le problème. Cest larmée qui prendra les choses en main. Si Tricastin nous pète à la gueule, ce sont les militaires qui seront chargés dévacuer ou de parquer les millions dhabitants de la vallée du Rhône (à l’image du traitement réservé à la population de la Nouvelle Orléans lors de louragan Katrina).

Le nucléaire au moins révèle la démocratie telle qu
elle est : une farce qui nous donne lillusion que nous décidons, alors que ce sont en réalité quelques élus et dirigeants (parfois après consultation de militants professionnels et/ou de la population, et seulement en cas daccidents minimes). La démocratie est le mode le plus adapté actuellement à la gestion du capital et donc du nucléaire.

C
est à ce jeu de dupes que participent nombre d’associations citoyennistes, ces tocards, qui ne parlent pas de larrêt du nucléaire, et qui se contentent de demander une meilleure gestion et des contrôles plus rigoureux. Sans parler de ceux qui veulent un nucléaire «100% public, donc moins radioactif !»… Que dire enfin de ceux qui sérigent en lobby antinucléaire pour faire pression sur les élus (qui profitent du nucléaire), ou sur l’État, et renforcent ainsi son rôle de gestionnaire pseudo-bienveillant…

Si l
industrie nucléaire a le vent en poupe, cest quelle est la plus adaptée pour produire lénergie dont ce monde capitaliste a besoin ; quimporte sa nocivité ou ses dangers (radiations, déchets, cancers, etc.). Elle nest que lextrême caricature dun système industriel qui produit sans cesse des nuisances (agro-alimentaire, amiante, cancer toujours, etc.). Le nucléaire ne disparaîtra donc que si une nouvelle énergie économiquement plus intéressante est à même de la remplacer… ou si un mouvement de protestation de grande ampleur ayant pour base les populations locales, entre en conflit direct avec l’État sans chercher à négocier ni à le convaincre, mais le considère pour ce quil est : un ennemi, un péril pour notre existence même. Cest se leurrer que de vouloir lutter contre le nucléaire sans se débarrasser de la société et du système économique qui le font exister. Comme le disait lautre : «Toute contestation partielle rejoint la fonction répressive du vieux monde.»

À bas le nucléaire
À bas le capitalisme

Publié dans Terre et environnement

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