Liberté pour les inculpés de feu Vincennes

Depuis fin 2007, les retenus de Vincennes, comme ceux d’autres centres de rétention, n’ont cessé d’enchaîner luttes, manifestations, grèves de la faim, refus de comptage, départs de feu… Alors que les retenus se battaient pour leur liberté, les politiques, les associatifs et les médias ne parlaient que d’amélioration de leur conditions de rétention.
Le 9 avril 2008, un retenu du centre de rétention disait déjà : «Il faut penser la lutte autrement. Les gens et les flics se foutent de la grève de la faim. Ils s’en foutent des sans-papiers. Ils s’en foutent si on crève. Les gens bouffent des lames de rasoir tous les jours, et on n’entend pas parler d’eux. Les petits trucs qu’on fait ne valent pas le coup. Il faut vraiment foutre le bordel pour avoir les moyens de leur mettre une vraie pression.»
Le 21 juin 2008, un retenu tunisien mourrait dans des circonstances toujours pas éclaircies. Le lendemain une marche silencieuse organisée par les retenus était fortement réprimée. Une révolte s’en est suivie, au cours de laquelle le centre de rétention de Vincennes a entièrement brûlé.
Le soir même de la destruction du centre, les retenus sont transférés dans d’autres centres de rétention au quatre coins de la France : Rouen-Oissel, Lille-Lesquin, Nîmes-Courbessac, Palaiseau, Mesnil-Amelot et Paris-dépôt-Cité. Quelques-uns seront expulsés, la plupart d’entre eux libérés et débarqués au milieu de nulle part, sans leurs affaires, c’est la solidarité qui a permis à certains de retrouver leur proches.
Vrai manque à gagner pour la machine à expulser, la disparition de 280 places de rétention a eu pour conséquences une très significative diminution des rafles et des expulsions sur Paris. D’ailleurs l’État, pour tenir son quota d’expulsions, s’est d’ores et déjà empressé de reconstruire Vincennes.
Cherchant des boucs émissaires, l’État multiplie les arrestations parmi les anciens retenus de Vincennes : deux sont arrêtés le soir même de l’incendie. L’un, placé sous le statut de témoin assisté, l’autre est remis en liberté le lendemain sous contrôle judiciaire. Depuis il a été incarcéré à la suite d’un appel du parquet. S’en suivirent quatre autres arrestations en juillet.
Ce sont donc cinq personnes poursuivies pour «incendie volontaire et incitation à l’émeute» dont quatre sont incarcérées à Fresnes et Fleury. Il y en a peut être d’autres.
La révolte des retenus du centre de rétention de Vincennes n’est pas isolée. Il y en a eu avant, d’autres ont eu lieu cet été au Mesnil-Amelot, à Nantes, en Italie, en Belgique, il y en aura d’autres.
Les retenus de Vincennes ont fait disparaître leur prison. Être solidaires des inculpés, c’est s’opposer aux politiques d’immigration, leurs idéologies, leurs pratiques !
Liberté et arrêt des poursuites pour les inculpés de Vincennes
Fermeture des centres de rétention
Liberté de circulation et d’installation
Contact
15 octobre 2008.
Caisse de soutien à destination des inculpés :
chèques à l’ordre de «CICP Vincennes»
à envoyer à CICP-Vincennes - 21 ter rue Voltaire - 75011 Paris