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Publié le par la Rédaction

Bourg-en-Bresse : La réalité trop banale des violences conjugales au tribunal

Hier était une journée nationale contre les violences faites aux femmes. Au tribunal de Bourg, trois affaires ont tristement rappelé cette réalité, avec quatre mois de prison pour le plus violent.

Hier était lancée la campagne nationale contre les violences conjugales. Des violences qui coûtent la vie à 160 femmes chaque année, avec selon les statistiques seulement 8% des victimes qui portent plainte.

C’était le cas pour trois d’entre elles en comparution immédiate au tribunal de Bourg, des plaintes comme on a pu le voir souvent gênées, discrètes, voire presque regrettées. Trois dossiers judiciaires qui illustraient fort bien la difficulté que ces victimes éprouvent à aller devant les juges, à se porter partie civile contre le père de leurs enfants.

Comme pour cette mère de trois gosses. Séparée, elle conservait des relations plutôt bonnes avec lui. Sauf quand il avait bu. Et c’était souvent. Dimanche à Bourg, il lui avait pourtant monté un meuble avant de revenir en soirée fortement imbibé. Tout a dégénéré. Des mots violents, deux chaises brisées et les policiers qui arrivent pour le calmer et qui seront aussi menacés de mort. Au regard de trois autres condamnations, le procureur demandait un an de prison ferme. Le maçon fera finalement quatre mois en ferme, aura huit mois de sursis et devra verser 350 euros aux deux policiers. Son ancienne compagne, qui ne voulait pas l
enfoncer, a juste demandé 55 euros de dommages et intérêts. Pour remplacer ses chaises et pour sa demi-journée de travail perdue. Une misère en somme et un premier exemple de la difficulté dassumer une plainte contre quelquun quon a aimé.

«On s’est pris la tête, quoi»

Après ce premier violent, est arrivé un Dombiste de 28 ans. Lui aussi a eu un enfant avec celle qu
il a frappée à la mi-septembre. On apprendra au tribunal que la veille des faits, il venait décoper de quatre mois avec sursis pour avoir déjà frappé son épouse. Ce dossier était cependant plus compliqué que le premier et Me Séverine Debourg, pour la défense, arrivait à mettre en doutes quelques accusations. La victime nétait pas non plus toute «blanche» au niveau de la violence, «ambivalente», embarquée avec lui dans une histoire à la «Je taime moi non plus». Une affaire qui montrait aussi en cette journée nationale, quil ne fallait pas non plus dans ces violences faites aux femmes, faire dans le systématique. Preuve en est, leuro symbolique obtenu par lépouse et une peine limitée à un mois de prison ferme et cinq avec sursis pour le violent.

Et puis hier, il y avait aussi un dossier tout chaud, après une interpellation la veille. À Pont-d
Ain, ce jeune homme de 21 ans avait frappé celle quil quittait et retrouvait régulièrement depuis deux ans. Cette fois, il lui a administré une vingtaine de claques, la tenue au sol pendant plus de 20 minutes jusquà ce quelle lui lance : «Arrête, tu vas me tuer.» Au tribunal, avant quil demande un renvoi pour mieux préparer sa défense, il a dû sexpliquer aussi sur les dizaines de SMS quil envoyait à sa victime. Des messages terribles, «effrayants», que la présidente cita en glaçant le tribunal.

Une autre forme de violence, à laquelle le prévenu répondait inlassablement et avec une déconcertante passivité : «On s
est pris la tête, quoi mais on était deux.» Effarante réponse, du genre de celles qui ne peuvent que justifier la campagne nationale lancée hier.

Olivier Leroy - Le Progrès (édition de l’Ain), 3 octobre 2008.



Vénissieux : Du sursis pour les auteurs présumés d’un caillassage

«C’était un guet-apens.» Les policiers qui patrouillaient, cette soirée du 5 septembre, dans le quartier Léo-Lagrange à Vénissieux, estiment être tombés dans une embuscade.

Tout part du contrôle d’un automobiliste sur un parking privé, au cours duquel les quatre policiers constatent que plusieurs groupes, manifestement hostiles à leur présence, se forment autour d’eux.

Au moment où ils repartent, ils essuient les premiers jets de pierre. Ils surprennent alors l’un des auteurs du caillassage et l’interpellent difficilement, au point d’utiliser le Taser, cette arme paralysante. Et tandis que les pierres continuent de pleuvoir, ils procèdent à une seconde interpellation. Un autre jeune du quartier qui aurait arraché l’essuie-glace arrière du véhicule des policiers, puis fait voler en éclats la lunette arrière en jetant une pierre. Les policiers finiront par quitter le quartier en faisant usage, excusez du peu, d’une grenade de désencerclement et du Flash-ball.

D’après les fonctionnaires, ils avaient été une trentaine à participer aux hostilités. Les deux interpellés avaient été jugés dans le cadre d’une comparution immédiate, mais dans la salle, trois témoins avaient volé à leur secours et le tribunal avait ordonné un supplément d’information.

Hier, retour à la barre pour Youssef S. et Ghezali I., respectivement âgés de 18 et 19 ans. Le premier a vu les policiers courir vers lui et a pris la fuite. Le second reconnaît des outrages. Mais aucun n’a lancé de pierre. Face à ces versions radicalement différentes, le président Péju a bien du mal à s’y retrouver.

Pour le procureur Mme Barriquand, les faits restent très graves : «C’est un jeu où l’on cherche à faire mal, et où chacun vise un acte de bravoure.» Me Sauvayre, pour la défense, a tenté de démonter la thèse du guet-apens, et plaidé sur le fait que le dossier reposait plus sur des suppositions que des affirmations.

Le tribunal a relaxé les prévenus sur l’embuscade qui avait motivé des réquisitions sévères, deux ans ferme, de la part du ministère public. Conséquence, un verdict plus clément : 8 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans, l’obligation de travailler et d’indemniser les victimes.

Xavier Breuil - Le Progrès (édition du Rhône), 3 octobre 2008.



Dijon : Un jeune Turc libéré après que sa sœur eut menacé de s’immoler


Un ressortissant turc de 28 ans, qui devait être placé en centre de rétention en vue de son expulsion du territoire français, a été libéré mardi, après que sa sœur eut menacé de s’immoler par le feu, a-t-on appris mercredi auprès de la préfecture de Côte-d’Or.

Les faits se sont déroulés mardi après-midi devant l’hôtel de police de Dijon, où une jeune femme de nationalité turque, accompagnée d’une dizaine de personnes, s’est aspergée d’essence avant de brandir un briquet.

L’intervention rapide «et concomitante des policiers et des pompiers» a permis d’éviter le drame, a souligné la préfecture. La jeune femme, après avoir été «auditionnée par la police, a été libérée», a-t-on ajouté.

«Elle était porteuse d’un bidon de cinq litres d’essence et menaçait de s’immoler par le feu pour s’opposer à la procédure de reconduite à la frontière de son frère», a affirmé la préfecture, précisant que l’homme, «célibataire et sans enfant, débouté du droit d’asile, (avait) fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français le 26 juin» dernier.

Il avait depuis été interpellé lundi, à la suite d’un contrôle lors d’une infraction routière et placé en garde à vue «pour infraction à la législation sur les étrangers» au commissariat de Dijon.

«À titre exceptionnel, la procédure de placement en rétention (…) a été suspendue. Il a été libéré ce jour (mardi, ndlr) en début d’après-midi», a précisé la préfecture.

Le Progrès (édition du Jura), 3 octobre 2008.



Besançon : Sous somnifères pour une performance artistique

L’artiste chinois Cheng Guang Feng voulait se  plonger dans le coma pour une performance artistique, mais c’est sous somnifères  qu’il offrira au public «son corps à écouter» dimanche à Besançon, pour la  première fois en Europe, dans le cadre du festival «Musiques de rue».

«Pour lui, l’idée de la performance, intitulée “Écouter. XX minutes XX  secondes”, est de transformer son corps en objet» pour que le public puisse  l’écouter à l’aide de stéthoscopes, explique Corinne Lapp-Dahoui, responsable de  la galerie Le Pavé dans la mare, où se déroulera l’expérience.

Comme il l’a fait déjà trois fois en Chine, l’artiste de 25 ans voulait se  plonger dans un coma de 30 minutes grâce à «l’injection du mélange que lui  prépare généralement le médecin de Singapour qui l’accompagne», indique-t-elle.

La galerie lui a néanmoins demandé de se contenter de somnifères, avec un  camion de la Croix Rouge et un médecin à proximité, «même si a priori il n’y a  aucun risque».

Cheng Guang Feng, loin d’être ravi, s’est plié à l’exigence tout en jugeant  qu’elle «nuisait au sens de la performance», relate Mme Lapp-Dahoui.

Le Progrès (édition du Jura), 3 octobre 2008.

Publié dans Agitation

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