Des troubles à la maison d'arrêt de Bois-d’Arcy

Publié le par la Rédaction


Dimanche, une rébellion a éclaté dans la prison après la promenade. Les équipes d’intervention de l’administration pénitentiaire ont rétabli l’ordre.

À la Chancellerie, on préfère parler de «mini-émeute». Dimanche en fin d’après-midi, vingt-cinq détenus de la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy se sont rebellés. Ils ont caillassé les surveillants, blessé l’un d’eux et visé le directeur adjoint de la prison.

Il est 16 heures 50, dimanche. C’est la fin de la promenade. Les trente-cinq détenus doivent réintégrer leurs cellules. Parmi eux, une dizaine ne protestent pas. Les autres refusent de quitter la cour de promenade. Le motif de leur ire ? Il faut passer sous le portail métallique de contrôle, mis en place depuis des lustres mais qui était peu utilisé jusqu’à il y a une dizaine de jours et une décision interne de la direction de la maison d’arrêt. Déjà la veille, certains avaient voulu se soustraire au portique.

Les meneurs ont été placés au quartier disciplinaire

Cette fois, pour manifester leur colère, ils arrachent le bitume de la cour de promenade profitant de son usure par endroits. Ils se servent de ces pavés de fortune pour caillasser les gardiens qui s’approchent. L’un d’eux est blessé à l’arcade sourcilière et au bras. Le directeur adjoint de la maison d’arrêt est pris pour cible.

Devant l’impossibilité d’établir le dialogue, une vingtaine d’hommes des Eris (équipes régionales d’intervention et de sécurité) sont dépêchés depuis Fresnes (Val-de-Marne). Une fois sur place, ces surveillants de choc qui interviennent pour maintenir l’ordre dans les prisons font les sommations d’usage avant d’envoyer des grenades lacrymogènes. Les mutins finissent par rentrer dans le rang.

Cinq détenus identifiés comme les meneurs ont été placés au quartier disciplinaire, le mitard, en attendant de passer devant la commission de discipline. Hier, les Eris étaient encore dans les murs de Bois-d’Arcy «par mesure de sécurité», justifie une source interne.

«C’est un événement très ponctuel, dédramatise l’administration pénitentiaire. Vingt-cinq détenus sur l’ensemble de la population carcérale ont agi. Quand un établissement décide d’appliquer des mesures plus sévères, ça perturbe les habitudes de certains…»

De son côté, Bruno Lapasset, le représentant à Bois-d’Arcy de l’Union fédérale autonome pénitentiaire (Ufap) le principal syndicat de gardiens de prison qualifie cette émeute d’«intolérable» : «Un surveillant a été blessé. Tout ça pour des revendications que les détenus ne pouvaient obtenir, ils refusaient de se soumettre à une mesure de sécurité. C’est lassant d’être agressé gratuitement.»

Matthieu Suc - Le Parisien, 12 août 2008.
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