Mais de quels services publics voulons-nous ? À nous de décider dans la grève !

Publié le par la Rédaction


En pleine révision générale des politiques publiques, une grande partie des personnes concernées, notamment dans l’éducation, expriment leur refus de ces réformes. Ces évolutions sont révélatrices de la manière dont l’État considère ces missions. Depuis lorigine le fonctionnement des services publics est basé sur le centralisme et la hiérarchie. Un fonctionnement autoritaire qui empêche toute appropriation collective de ces services. Rien détonnant quaujourdhui ils échappent à ceux qui y travaillent et ceux à qui ils sont destinés.

Si les fonctionnaires «bénéficient» de la sécurité de l
emploi, ils sont pour la plupart soumis à lobéissance hiérarchique, dont les conséquences en termes de liberté dexpression sont quasiment les mêmes que celles que subissent les salariés du secteur privé. La remise en cause du statut constitue un pas supplémentaire dans ce sens. Toutes les personnes embauchées par le biais de contrats précaires perdent cette garantie de lemploi, mais sont toujours soumises aux mêmes devoirs que les autres fonctionnaires. Les évolutions actuelles tendent ainsi à légitimer des pratiques managériales, qui accentuent lindividualisation du travail, la performance et linfantilisation des agents, évalués sur leur capacité à bien servir.

Le fonctionnement autoritaire des institutions est également à l
origine dune opposition entre usagers et salariés, qui gagne du terrain. Dans de nombreux services publics les mesures répressives envers les usagers récalcitrants se multiplient : diverses pénalités, vigiles, exclusion, etc. La multiplication des règlements intérieurs, qui se résument bien souvent à une liste dinterdictions, est également révélatrice de cette défiance de linstitution vis-à-vis des usagers. Une véritable judiciarisation des rapports sopère.

Actuellement, et depuis bien longtemps, non les services publics ne répondent pas aux vrais besoins de la population. Les services publics fonctionnent pour la plupart au bénéfice des classes sociales les plus favorisées et des entreprises. Au sortir de la guerre, l’objectif était avant tout de relancer l’économie capitaliste et de permettre aux grandes fortunes de se reformer. Aujourd’hui cette réalité est criante. L
école est là pour former lélite, la santé est de plus en plus hors de portée des petites bourses et dans les transports la répression est tellement féroce quelle mène les plus pauvres en prison.

Occupons-nous nous-mêmes de nos affaires, recréons des mutuelles et des bourses du travail. L’État, même avec des «services publics de qualité», se fiche éperdument de nos conditions de vie. La solitude, la pauvreté et la difficulté de vivre de beaucoup dentre nous sont là pour en témoigner. Pour que le cours de nos existences nous échappe moins, prenons-les en main.

Cest dans la grève et par lautogestion de nos luttes
que nous pourrons influer sur notre quotidien.

Publié dans Colère ouvrière

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