L'Université de Marrakech brûle
Violentes émeutes estudiantines à Marrakech
Entre 15 et 17 heures, indique une source sur place, les forces de l’ordre, rameutées en nombre, ont essayé de contenir les étudiants pour empêcher ladite marche. «Cela a dégénéré quand les étudiants ont commencé à jeter des pierres aux forces de l’ordre», affirme une source sur place. Les éléments de police et des forces auxiliaires, évalués à quelque 1000 personnes, ont alors fini par donner l’assaut. Une intervention d’une rare violence, selon une source estudiantine, où les policiers n’ont pas lésiné sur les moyens : matraques, mais surtout bombes lacrymogènes et balles caoutchoutées. Plusieurs étudiantes, évanouies, ont été transférées à l’hôpital. La police a fini par réunir quelque 800 étudiants pour «faire le tri». Et acheminer une centaine d’étudiants dans les locaux de la police judiciaire où ils seront longuement interrogés. En fin de compte, les étudiants ont été libérés pour la plupart tard dans la nuit. À l’exception, affirme une source informée, de sept étudiants qui seront déférés devant le Parquet, dont un des meneurs, un étudiant originaire de Kelâat Sraghna.
Selon des sources sécuritaires, des étudiants cagoulés ont également jeté des cocktails Molotov sur les éléments des forces de l’ordre et auraient même prévu le recours à des bonbonnes de gaz piégées. Selon les mêmes sources, il aurait même été question de drapeau national brûlé. Pour les dégâts humains, on déplore plusieurs blessés dans les rangs des étudiants. Alors que des sources estudiantines parlent d’un étudiant sérieusement blessé et dont la vie serait en danger. Selon les mêmes sources, ce dernier aurait été «balancé» du toit du troisième étage par des éléments des forces de l’ordre. Des dégâts, il y en a eu beaucoup, précisent nos sources. À commencer par la cité universitaire, dont les équipements avaient été saccagés par les étudiants et l’intervention des forces de l’ordre. En plus de quelques commerces avoisinants et surtout d’un café qui a été sérieusement endommagé. C’est que, explique une source sécuritaire, de jeunes habitants des quartiers avoisinants s’étaient joints aux étudiants pour attiser les affrontements.
Des sources sécuritaires affirment également que l’intervention des forces de l’ordre visait essentiellement la protection des riverains de tout acte de sabotage, mais aussi et surtout éviter que se reproduisent des événements similaires à ceux de l’«Intifada» du 25 avril dernier. Que revendiquent les étudiants de Marrakech ? Rien de bien extraordinaire, en fait. Juste l’amélioration de leurs conditions de vie dans la cité universitaire, desserrer l’étau policier imposé à cette dernière, la réintégration des étudiants qui ont été expulsés et la démission du doyen de la Faculté de droit. D’ailleurs, le président de l’Université a prévu une conférence de presse, vers la fin de l’après-midi de jeudi, pour se prononcer sur ces événements au moment où les étudiants ont fui la cité universitaire, devenue déserte depuis.
La cité universitaire de Marrakech renoue avec les tensions et pour de bon. Mercredi 14 mai 2008, en début d’après-midi, les étudiants pensionnaires de cet établissement projetaient d’organiser une marche vers la présidence de l’Université Cadi Ayyad pour soumettre une série de revendications.
Entre 15 et 17 heures, indique une source sur place, les forces de l’ordre, rameutées en nombre, ont essayé de contenir les étudiants pour empêcher ladite marche. «Cela a dégénéré quand les étudiants ont commencé à jeter des pierres aux forces de l’ordre», affirme une source sur place. Les éléments de police et des forces auxiliaires, évalués à quelque 1000 personnes, ont alors fini par donner l’assaut. Une intervention d’une rare violence, selon une source estudiantine, où les policiers n’ont pas lésiné sur les moyens : matraques, mais surtout bombes lacrymogènes et balles caoutchoutées. Plusieurs étudiantes, évanouies, ont été transférées à l’hôpital. La police a fini par réunir quelque 800 étudiants pour «faire le tri». Et acheminer une centaine d’étudiants dans les locaux de la police judiciaire où ils seront longuement interrogés. En fin de compte, les étudiants ont été libérés pour la plupart tard dans la nuit. À l’exception, affirme une source informée, de sept étudiants qui seront déférés devant le Parquet, dont un des meneurs, un étudiant originaire de Kelâat Sraghna.
Selon des sources sécuritaires, des étudiants cagoulés ont également jeté des cocktails Molotov sur les éléments des forces de l’ordre et auraient même prévu le recours à des bonbonnes de gaz piégées. Selon les mêmes sources, il aurait même été question de drapeau national brûlé. Pour les dégâts humains, on déplore plusieurs blessés dans les rangs des étudiants. Alors que des sources estudiantines parlent d’un étudiant sérieusement blessé et dont la vie serait en danger. Selon les mêmes sources, ce dernier aurait été «balancé» du toit du troisième étage par des éléments des forces de l’ordre. Des dégâts, il y en a eu beaucoup, précisent nos sources. À commencer par la cité universitaire, dont les équipements avaient été saccagés par les étudiants et l’intervention des forces de l’ordre. En plus de quelques commerces avoisinants et surtout d’un café qui a été sérieusement endommagé. C’est que, explique une source sécuritaire, de jeunes habitants des quartiers avoisinants s’étaient joints aux étudiants pour attiser les affrontements.
Des sources sécuritaires affirment également que l’intervention des forces de l’ordre visait essentiellement la protection des riverains de tout acte de sabotage, mais aussi et surtout éviter que se reproduisent des événements similaires à ceux de l’«Intifada» du 25 avril dernier. Que revendiquent les étudiants de Marrakech ? Rien de bien extraordinaire, en fait. Juste l’amélioration de leurs conditions de vie dans la cité universitaire, desserrer l’étau policier imposé à cette dernière, la réintégration des étudiants qui ont été expulsés et la démission du doyen de la Faculté de droit. D’ailleurs, le président de l’Université a prévu une conférence de presse, vers la fin de l’après-midi de jeudi, pour se prononcer sur ces événements au moment où les étudiants ont fui la cité universitaire, devenue déserte depuis.
Mohammed Boudarham
Le président de l’UCAM exprime la détermination de l’Université de sauver l’année universitaire en cours à Marrakech
Le Conseil de l’UCAM et ceux des facultés des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales et des Lettres et des Sciences Humaines de Marrakech ont tenu, dans ce sens, des réunions successives au cours desquelles une série de mesures a été prises.
Afin de débloquer la situation au sein de ces deux établissements, a ajouté M. Merzak lors d’un point de presse tenu jeudi à Marrakech, en présence des représentants des différents médias.
Il a indiqué, à ce propos, que les étudiants, leurs parents et leurs tuteurs ne cessent d’exprimer leur souhait de voir la situation s’améliorer pour pouvoir regagner leurs facultés et poursuivre leurs études dans les meilleures conditions.
Cette rencontre a été également l’occasion pour M. Merzak d’évaluer les dégâts causés par les derniers événements enregistrés, durant la nuit du mercredi/jeudi et jeudi matin, dans la cité universitaire et ses alentours, ainsi que dans les deux facultés de Droit et des Lettres de la cité ocre.
Selon M. Merzak, les étudiants meneurs de troubles ont, de ce fait, incendié les locaux de l’administration de la cité universitaire, tout en détruisant les fenêtres, les portails et l'ensemble des documents et des archives. Ils ont pillé également l’ensemble des équipements des bureaux (fax, ordinateurs, téléphones, photocopieuses, etc).
Les protestataires ont saccagé également les médicaments et le matériel de l’infirmerie, ainsi que les ouvrages et les manuels de la bibliothèque de la cité universitaire, a-t-il poursuivi.
Ils ont également détruit les équipements du restaurant universitaire et incendié près de 200 matelas, a précisé M. Merzak, qualifiant d’«illogiques» les revendications des protestataires, car dépassant largement les compétences de l’Université.
Parmi ces revendications, il y a lieu de citer, entre autres, l’augmentation du montant de la bourse estudiantine pour atteindre 1500 DH/mois, l’ouverture gratuite du restaurant universitaire à l’ensemble des étudiants, la suppression de la note éliminatoire, la création d’une commission de délégués des étudiants qui aura pour mission d’assister les professeurs lors de la correction des copies d’examens et la suppression de la présence obligatoire.
M. Merzak n’a pas manqué, par ailleurs, d’affirmer que ces meneurs de troubles demeurent une minorité parmi les étudiants qui ont été déjà licenciés et éloignés de l’université pour des raisons pédagogiques ou éthiques, rappelant qu’une série d’arrestations a eu lieu dans les rangs des étudiants.
M. Merzak a fait remarquer également que l’intervention des forces de l’ordre a été la dernière issue, surtout après l’échec du dialogue avec les protestataires notamment, à un moment où ces derniers commencent à constituer un véritable danger pour l’intégrité physique et morale de l’ensemble des étudiants, des professeurs et des cadres administratifs des deux facultés et de la cité universitaire.
Suite à ces évènements, les cours ont été suspendus dans ces deux établissements il y a près de deux semaines.
Le Soir Échos, 15 mai 2008
Le président de l’UCAM exprime la détermination de l’Université de sauver l’année universitaire en cours à Marrakech
Le président de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech (UCAM), M. Ahmed Merzak, a exprimé la détermination de l’Université de sauver l’année universitaire en cours et garantir le déroulement des cours et des examens dans les meilleures conditions possibles.
Le Conseil de l’UCAM et ceux des facultés des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales et des Lettres et des Sciences Humaines de Marrakech ont tenu, dans ce sens, des réunions successives au cours desquelles une série de mesures a été prises.
Afin de débloquer la situation au sein de ces deux établissements, a ajouté M. Merzak lors d’un point de presse tenu jeudi à Marrakech, en présence des représentants des différents médias.
Il a indiqué, à ce propos, que les étudiants, leurs parents et leurs tuteurs ne cessent d’exprimer leur souhait de voir la situation s’améliorer pour pouvoir regagner leurs facultés et poursuivre leurs études dans les meilleures conditions.
Cette rencontre a été également l’occasion pour M. Merzak d’évaluer les dégâts causés par les derniers événements enregistrés, durant la nuit du mercredi/jeudi et jeudi matin, dans la cité universitaire et ses alentours, ainsi que dans les deux facultés de Droit et des Lettres de la cité ocre.
Selon M. Merzak, les étudiants meneurs de troubles ont, de ce fait, incendié les locaux de l’administration de la cité universitaire, tout en détruisant les fenêtres, les portails et l'ensemble des documents et des archives. Ils ont pillé également l’ensemble des équipements des bureaux (fax, ordinateurs, téléphones, photocopieuses, etc).
Les protestataires ont saccagé également les médicaments et le matériel de l’infirmerie, ainsi que les ouvrages et les manuels de la bibliothèque de la cité universitaire, a-t-il poursuivi.
Ils ont également détruit les équipements du restaurant universitaire et incendié près de 200 matelas, a précisé M. Merzak, qualifiant d’«illogiques» les revendications des protestataires, car dépassant largement les compétences de l’Université.
Parmi ces revendications, il y a lieu de citer, entre autres, l’augmentation du montant de la bourse estudiantine pour atteindre 1500 DH/mois, l’ouverture gratuite du restaurant universitaire à l’ensemble des étudiants, la suppression de la note éliminatoire, la création d’une commission de délégués des étudiants qui aura pour mission d’assister les professeurs lors de la correction des copies d’examens et la suppression de la présence obligatoire.
M. Merzak n’a pas manqué, par ailleurs, d’affirmer que ces meneurs de troubles demeurent une minorité parmi les étudiants qui ont été déjà licenciés et éloignés de l’université pour des raisons pédagogiques ou éthiques, rappelant qu’une série d’arrestations a eu lieu dans les rangs des étudiants.
M. Merzak a fait remarquer également que l’intervention des forces de l’ordre a été la dernière issue, surtout après l’échec du dialogue avec les protestataires notamment, à un moment où ces derniers commencent à constituer un véritable danger pour l’intégrité physique et morale de l’ensemble des étudiants, des professeurs et des cadres administratifs des deux facultés et de la cité universitaire.
Suite à ces évènements, les cours ont été suspendus dans ces deux établissements il y a près de deux semaines.
MAP
Casafree, 16 mai 2008
Casafree, 16 mai 2008