Les salariés reconduisent la grève chez BGI (Arbois)
La solidarité s’organise sur le bassin arboisien pour soutenir les grévistes et leurs familles.
À l’appel de la CGT et de la CFDT, la grève a débuté mardi à l’usine Bost-Garnache Industrie (nos éditions de mercredi et jeudi) d’Arbois qui est spécialisée dans la fabrication de tournevis, de clés et lames de scie.
Les salariés demandent une augmentation de 100 euros net par mois pour tous. Les grévistes se plaignent aussi de la hausse des cadences et des pressions qui en résultent depuis que le groupe Facom, auquel appartient BGI, est tombé en janvier 2006 dans l’escarcelle de Stanley (USA), leader mondial de l’outillage. «Ce sont des fonds de pension et ceci explique cela. Tout le monde en a ras-le-bol. On n’a jamais connu une grève aussi longue chez BGI», témoignait vendredi Lionel Fournier, le délégué CGT du site. Selon le syndicat, la grève mobiliserait environ cent dix des deux cent soixante-dix salariés du site. L’assemblée générale qui s’est déroulée hier en fin de matinée devant l’usine a réuni quatre-vingts grévistes, qui ont reconduit le mouvement jusqu’à lundi, où une assemblée générale est prévue vers 10 heures.
La production stoppée
Les grévistes ont rejeté les propositions de la direction, qui consistent principalement en une hausse de 1,2% en juin, une hausse de 20% de la prime de transport (0,10 centime/km actuellement — sic) et l’ouverture de négociations salariales par échelons. Tous les grévistes présents à l’A.G. ont voté contre. L’usine reste bloquée et la production est stoppée depuis mardi. Les salariés en grève se sont rendus hier matin sur le marché d’Arbois et devant les grandes surfaces pour faire signer une pétition de soutien. Une urne était à disposition pour aider les familles des grévistes, qui a permis de récolter 674 euros en quelques heures. Bernard Amiens, maire d’Arbois, a rencontré les grévistes. «Nous apporterons un soutien financier aux familles qui pourraient être en difficulté et nous encourageons les grévistes à rester dans le dialogue pour éviter une situation de blocage», a expliqué le maire. Marianne Meunier, conseillère municipale et secrétaire départementale du Parti communiste a témoigné du soutien de son parti. Norbert Maire, conseiller général, a, lui aussi, rencontré les grévistes sur le site, demandant à être prévenu si une évacuation était décidée par les forces de l’ordre (un huissier est venu constater le blocage vendredi matin). Le député Jean-Marie Sermier a assuré qu’il sollicitera le Conseil général pour apporter une aide aux familles en difficulté. Quant à la direction de l’usine, elle n’était pas joignable vendredi après-midi.
S.D. (avec Dominique Simon)
Le Progrès (édition du Jura), 17 mai 2008
Le Progrès (édition du Jura), 17 mai 2008