Ici, centre de conditionnement de l'intelligence... Où êtes-vous, camarades ?
À Paris, déchirant les carcans organisationnels du vieux monde, la force révolutionnaire s’est libérée dans la rue : provocations, bagarres, barricades, insurrection d’étudiants dans les paniers à salade.
À Bordeaux, vous ne vivez qu’au niveau du spectacle «étudiant-parisien».
La fausse conscience révolutionnaire se caractérise par son niveau d’aliénation au soleil du spectacle idéologique (quand la conscience pourrit, l’idéologie suinte) — elle mystifie le don de sa propre vie en se livrant au plus offrant.
La passivité exemplaire développée consciemment par les appareils bureaucratiques ne fait que développer la contemplation et l’autosatisfaction en retour des leaders. Elle n’arrive qu’à poser de pseudo-actes à travers de pseudo-événements, sous le couvert de pseudo-discussions.
Vos manifestations n’étaient que des promenades.
Votre occupation n’est qu’une préoccupation.
Tout acte créateur au niveau subjectif, même le plus faible, est perçu comme perturbateur du vaste ensemble spectaculaire qui s’édifie à Pessac-Université.
Réglez vos affaires vous-mêmes.
Ce n’est pas seulement cette université qui est à crever, c’est toute la société marchande.
À vous de jouer, camarades…
Comité pour le maintien des occupations (Bordeaux)
Dossier Mai 68