Vers une grève féconde et générale
Un appel aux portes à sortir de leurs gonds, par quelques lycéenNEs de Grenoble.
Cette année (comme les précédentes) les luttes sociales n’ont pas arrêté de fleurir avec des caractéristiques inhabituelles : l’incapacité des formations politiques à suivre de façon cohérente les revendications de la base et l’absence de soutien des organisations syndicales aux mouvements. Ce qui est plus conventionnel en revanche c’est l’accaparement du champ médiatique par ces derniers, qui n’hésitent pas à ordonner à la base de cesser le combat (voir l’attitude de la CGT sur le mouvement des cheminot-e-s, celle de l’UNEF, une organisation étudiante sur le mouvement LRU).
La véritable colère ne vient pas plus de la qualité du système éducatif que du pouvoir d’achat : nous vivons une époque terriblement inhospitalière, stressante et concurrentielle. Y réussir socialement n’est pas plus alléchant qu’y foirer ses études. L’enrichissement des un-e-s se fait sur la paupérisation des autres, et un maigre chèque à la fin du mois suffit souvent à acheter notre assentiment et notre conscience politique. Les travailleur-euse-s n’ont plus d’accident du travail, ils se suicident. Nous sommes de plus en plus nombreux-euses à refuser cet état de fait.
En tant que lycéen-ne-s, mais plus largement en tant que jeunes, nous nous sentons solidaires de toutes les luttes qui défendent les acquis de 200 ans de guerre sociale, de celles des peuples qui souffrent de la mondialisation, des combats contre les technologies sécuritaires qui restreignent la marge de contestation des générations futures, de la cause des sans papiers…
En isolant nos colères, nous jouons le jeu du pouvoir qui divise pour mieux régner. Or la rue est assez grande pour tout le monde.
Aussi nous appelons la société dans son ensemble à manifester et à bloquer. Non pas pour infléchir sur un hypothétique débat parlementaire, non pas pour permettre à des syndicats non élus de tenir un discours frileux en notre nom, mais pour imposer un véritable ultimatum au gouvernement quant à l’ensemble de sa politique, mais pour se rencontrer, mais pour discuter.
Révoltez-vous, c’est magique !