BTP : 1 mort tous les 2 jours ; 1 accident grave toutes les 3 minutes
En heurtant accidentellement une ligne moyenne tension avec une barre métallique, un ouvrier de 27 ans a été électrocuté sur un chantier de maçonnerie. Il a été transporté au service des grands brûlés de l’hôpital Édouard-Herriot de Lyon dans un état grave.
Il était 10h34 hier matin lorsque Yann Monnot, âgé de 27 ans, a été électrocuté sur le chantier de maçonnerie installé près des locaux de l’entreprise des Chalets Boisson à l’Étoile. Le jeune homme, employé par l’entreprise Palanghi basée à Toulouse-le-Chateau, travaillait avec deux collègues à la construction d’un mur en parpaings, d’une hauteur de cinq mètres. L’une des extrémités de l’ouvrage passait sous une ligne moyenne tension. Alors qu’il était seul sur l’échafaudage, l’ouvrier a manipulé une armature métallique qui a heurté un des ponts de parafoudre de cette ligne de 20.000 volts. «Nous avons pu constater après coup que nous avions enregistré une perturbation sur notre réseau électrique à ce moment précis» explique Pascal Kiener, directeur-adjoint ERDS, la filiale d’EDF qui gère l’exploitation du réseau électrique.
Les pompiers de Lons et le SAMU sont rapidement intervenus. Laurent Berthet-Tissot, directeur-adjoint d’EDF dans le Jura, ainsi que Christophe Breniaux, le nouveau maire de l’Étoile, se sont également rendus sur place. Le jeune ouvrier inanimé étant encore sur l’échafaudage après l’accident, la ligne électrique a été coupée pendant deux heures pour que les secours puissent intervenir en toute sécurité. Environ 270 foyers du secteur, dont l’école du village, ont ainsi été privés de courant entre 11 heures et 13 heures.
L’état de santé très inquiétant de Yann Monnot a nécessité l’intervention d’un hélicoptère de la Sécurité civile. À son bord, une équipe médicale spécialisée de l’hôpital de Besançon qui a atterri à 13h40. Le blessé a ensuite été héliporté en urgence jusqu’au service des grands brûlés de l’hôpital Édouard-Herriot de Lyon.
La sécurité du chantier en question
Une enquête a été ouverte par la brigade de gendarmerie de Lons quant aux circonstances du drame. Les premiers éléments de l’enquête laisseraient penser que toutes les précautions de sécurité n’auraient pas été prises. En effet, tout chantier à proximité d’une ligne électrique doit être signalé auprès d’EDF par une «DR-DICT», une déclaration de renseignement et d’intention de commencement de travaux.
EDF et l’entreprise étudient ensuite le site afin d’évaluer les risques encourus et d’établir les mesures de sécurité à mettre en place, lesquelles peuvent comprendre la coupure de courant si la configuration des lieux l’exige. «Nous n’avions pas été prévenus de ce chantier, affirme Pascal Kiener, de l’ERDS. Selon les informations dont je dispose pour le moment, il semble que nous n’avons pas reçu la déclaration réglementaire.» L’entreprise Palanghi n’a pu être jointe hier pour s’exprimer sur ce sujet. Quant à l’entreprise des Chalets Boisson, ses employés, choqués, se sont refusés à tout commentaire.