Face à la pénibilité au travail
Lyon, le 9 octobre 2007
Face à la pénibilité au travail, l’unique voie, sécurisée, passe par une révision des moyens de production.
Lors de la «casse» des acquis de retraite de la fonction publique en 2003, François Fillon avait promis en contrepartie de sa réforme, d’une part, la possibilité d’un départ anticipé à la retraite pour les salariés soumis à des travaux pénibles. Et d’autre part, la possibilité d’un départ anticipé pour les travailleurs salariés dès l’âge de 14, 15 ou 16 ans — sous condition des 160 trimestres cotisés. Or le supposé donnant-donnant était aussi stratégique : il permit entre autres de fracturer l’unité syndicale d’un large mouvement de lutte interprofessionnel des personnels du public.
Considérant que la négociation — à tout prix — paye plus que la lutte, la CFDT signe d’emblée un accord qu’elle juge progressif (sic). Et trahit ainsi le mouvement de lutte ! Sauf qu’aujourd’hui le gouvernement revient sur la possibilité de retraite anticipée pour les cas de démarrage tout jeune à la vie active. Quant aux négociations sur la pénibilité au travail, elles patinent…
Pour la Fédération Construction CNT, ces négociations sont un leurre : le MEDEF affirme depuis le début qu’il ne veut pas «mettre la main à la poche». Les représentants patronaux font croire qu’ils coopèrent alors qu’ils n’imposent qu’une voie négociable : une réglementation se limitant au cas par cas afin de ne permettre qu’à titre individuel de bénéficier d’une retraite anticipée. Il s’agit là d’un mécanisme de vérification — culpabilisant et pénible dans son application pour le demandeur — qui tendra inéluctablement à l’arbitraire, dans des conditions de chantage à l’emploi qui n’est plus à prouver. Alors, peut être et enfin, une retraite anticipée pourra être accordée selon le degré de «délabrement» du salarié plaignant.
Faut-il être aveugle pour ne pas voir que seule une réforme misant sur un droit collectif permettra de considérer à sa juste mesure la santé et la dignité des travailleurs ?!
Pour contrer la pénibilité et la dangerosité au travail, pour la santé des travailleurs, la Fédération Construction CNT exige :
— Le retour immédiat aux «35 Heures — réelles», avec une application stricte (ni flexibilité, ni annualisation).Dans ce contexte, la Fédération Construction CNT soutient l’initiative du 13 octobre : manifestation des victimes du travail. Parce que la branche construction fournit la plus grande part de victimes du travail. Parce que la santé et le bien-être sont des droits fondamentaux.
— La baisse des cadences de productivité intensives et la fin des pressions de la hiérarchie (harcèlement professionnel).
— Un travail varié.
— La baisse de la pénibilité et de la dangerosité tout au long de la carrière.
— La reconnaissance des maladies professionnelles et un pouvoir accru de la médecine au travail.
— L’application systématique des Intempéries hivernales (protection des salariés et non uniquement selon le type de chantier), ainsi que la création d’Intempérie estivale (canicule).
— Une véritable application quant au droit à une formation, réellement qualifiante.
Fédération Française des travailleurs du Bâtiment,
des Travaux Publics, du Bois, de l’Ameublement
et des Matériaux de construction
des Travaux Publics, du Bois, de l’Ameublement
et des Matériaux de construction