Guerre sociale en France

Publié le par la Rédaction

Dans la lutte incessante entre le capital et le travail, c’est-à-dire les minorités possédantes et la masse de la population, la bourgeoisie s’est choisi un nouveau général en chef pour détruire les conquêtes sociales obtenues par les travailleurs au fil d’âpres luttes parfois sanglantes. Le bougre est habile et a su se concilier les faveurs d’une partie des classes populaires par le populisme, en caressant la bête raciste et nationaliste, et médiatisant (contrôle des médias) le dogme libéral : «la richesse des uns fait le bonheur du peuple, les dividendes d’aujourd’hui sont les emplois de demain». Alors que les gouvernements précédents menaient des attaques isolées, Sarkozy a choisi l’attaque à outrance sur tous les fronts.

20070807sarko.jpg D’abord quelques cadeaux à ses alliés pour les fidéliser, bouclier fiscal, suppression de l’I.S.F., des droits de succession sur l’héritage, dépénalisation de l’abus de biens sociaux, T.V.A. dite sociale, c’est-à-dire payée par tous. Puis des gages à son électorat populaire en lui faisant croire que sa misère est le fait des sans-papiers que l’on traque comme les juifs sous Vichy, des chômeurs qui seraient des fainéants parasites qu’il faut contraindre au travail, alors que la surproduction endémique du capitalisme crée le chômage, des fonctionnaires «privilégiés».

Ensuite, réduire les capacités de résistance des travailleurs par les attaques contre le droit de grêve, la subversion du syndicalisme par la carotte de la représentativité et la corruption de la cogestion. Par la précarisation des travailleurs et de ceux privés d’emploi. C’est le contrat unique, période d’essai permanente, et le renforcement du pouvoir coercitif de l’assurance chômage.

Détruire les solidarités sociales en démantelant les services publics aux grands profits du secteur marchand, par la privatisation rampante de l’assurance maladie, des caisses de retraites, de l’école, des hôpitaux, du transport, de l’énergie et même des prisons. Et pourquoi pas l’armée sur le modèle étasunien.

On contrôle le peuple par la peur et le crédit. Il faut que le prolétaire devienne propriétaire et accepte n’importe quel boulot (voire deux ou trois) pour payer ses traites. C’est la privatisation du logement social.

On ne fait plus semblant de prôner l’égalité des chances (suppression de la carte scolaire, héritage, donations). Malheur aux vaincus ! Place à la méritocratie. Mais qui décide du mérite ? Le patron qui voit croître son bénéfice.

Pour faire accepter leur sort aux exploités, rien de tel que l’ordre moral, le respect de l’autorité, les religions. Pour les récalcitrants, le bâton, la prison. Peines plancher, pénalisation des mineurs, mise sous condition des allocations familiales, remplissage des prisons, limitation de la liberté conditionnelle, bracelet électronique, vidéo-surveillance, multiplication des polices privées.

Et comme l’illusion démocratique nécessite le consentement du peuple, Sarkozy rejette par avance la responsabilité d’éventuels échecs de sa politique sur les juges et les préfets trop laxistes (!), les syndicats, le Conseil Constitutionnel, l’Europe, l’Euro fort. Habile.

Face à cette attaque massive sur tous les fronts, cette blitzkrieg, la riposte doit être globale, concertée, organisée. Tissons nos réseaux de résistance, rejetons les réflexes corporatistes qui nous ferons perdre les unes après les autres les conquêtes sociales obtenues de haute lutte par les générations précédentes. La bourgeoisie possédante se serre les coudes. Nous devons être solidaires et reprendre l’offensive pour détruire le dictat capitaliste et construire une société de solidarité et d’entraide débarrassée des patrons, des curés, des patriarches. Une société libertaire. Courage !

L’Égalité économique et sociale, octobre 2007
Feuille mensuelle de l’union locale lyonnaise de la CGA

Publié dans Agitation

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