Des pompiers sont la cible de cocktails Molotov à Valence

Publié le par la Rédaction


Article pleine page d’attaques virulentes de la part de tous les serviteurs du petit César local Alain Maurice. Nous vous proposons un texte d’Alfredo Bonannno issu de l’opuscule Émeutes et insurrection.

Dans une époque qui peut encore être définie comme industrielle, le consensus était fondé sur la possibilité de participer au bénéfice de la production. Dans une époque où la capacité du capital de changer est pratiquement infinie, le couple capital/État demandera un langage spécifique, séparé de celui des exclus pour mieux atteindre ses nouvelles perspectives.

Le processus d’exclusion est essentiel au projet répressif. Des concepts fondamentaux du passé comme la solidarité, le communisme, la révolution et l’anarchie fondent leur validité sur la commune reconnaissance du concept d’égalité. Nous ne sentons pas d’égalité envers les chiens, parce qu’ils se limitent à aboyer ; ils ne parlent pas notre langage. Nous pouvons aimer notre chien, mais nous sentons qu’il est différent et nous ne passons pas du temps à penser à ses problèmes, au moins au niveau de tous les chiens, et nous préférons nous attacher au chien qui nous donne son obéissance, son affection ou sa férocité contre nos ennemis.

Un processus semblable aura lieu par rapport à tous ceux qui ne partagent pas notre langue. Ici, nous ne devons pas confondre le langage et la langue. Notre tradition progressive et révolutionnaire nous a appris que tous les hommes sont égaux au-delà de toute différence de langue. Nous parlons ici d’un possible développement répressif qui peut priver les exclus de toute possibilité de communiquer avec les inclus. En réduisant considérablement l’utilité du langage écrit, et en remplaçant graduellement les livres et les journaux par des images, des couleurs et de la musique par exemple, la structure du pouvoir de demain pourrait construire un langage ciblé seulement vers les exclus. Alors ceux-ci seraient capables de créer différents moyens de productions linguistiques même créatifs, mais toujours avec leurs codes et coupés de tout contact avec le code des inclus, donc de toute possibilité de comprendre le monde de ce dernier. Et c’est une étape courte vers l’incompréhension ou le désintérêt et la fermeture mentale.

Les inclus peuvent même leur permettre une meilleure qualité de vie mais ils ne seront pas capables de prévenir des explosions de violence irrationnelle qui émergent d’un sentiment d’inutilité, d’ennui et de l’atmosphère mortelle du ghetto.

Ces mouvements de masse qui impressionnent tellement certains de nos camarades aujourd’hui par leur dangerosité et — dans leur opinion — inutilité, sont des signes de la direction que prendront les luttes de demain.

Même aujourd’hui, de nombreux jeunes ne sont plus capables d’évaluer la situation dans laquelle ils se trouvent. Privés du minimum de culture que l’école fournissait avant, bombardés par des messages contenant de la violence gratuite et sans cible, ils sont poussés de mille façons vers la rébellion impétueuse, irrationnelle et spontanée, et privés d’objectifs «politiques» que les générations passées pensaient pouvoir voir très clairement.

Le Laboratoire, 27 décembre 2008.

Publié dans La police travaille

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