Une voiture de police incendiée à Viry-Châtillon (Essonne) - 4 avril
Le quartier de la Grande-Borne, à cheval sur Viry-Châtillon et Grigny, était sous haute surveillance hier soir après un nouvel incident grave. Vers 20 heures, une patrouille de policiers a été la cible de jets de projectiles, dont des cocktails Molotov : le véhicule sérigraphié a pris feu et a été totalement détruit.
Deux des trois fonctionnaires ont été blessés, l’un par une pierre, l’autre par les flammes. Il a été touché au bras. Tout était pourtant calme dans le quartier juste avant l’agression. La patrouille se trouvait à une centaine de mètres de la Grande-Borne, route de Fleury, à Viry-Châtillon, juste derrière la boulangerie le Fournil.
Les trois hommes étaient en train d’effectuer un banal contrôle d’identité lorsqu’une dizaine d’individus, cagoulés et gantés, ont surgi. Ils ont vraisemblablement repéré la voiture de police, traversé la route quelques mètres plus loin et longé les lieux pour prendre les policiers par surprise. Une pluie de projectiles en tout genre est tombée sur eux : pierres, parpaings, boules de pétanque et cocktails Molotov. Puis, en quelques instants, les agresseurs se sont enfuis en deux groupes. Des renforts policiers sont venus sécuriser les lieux et effectuer des contrôles dans la cité. Les deux agents ont été évacués à l’hôpital.
Une pluie de projectiles
Hier soir, il ne restait pas grand-chose du véhicule qui a pris feu, noyé dans une mer de neige carbonique. «De deux choses l’une, soit c’est de l’inconscience, soit c’est une volonté de tuer, dans les deux cas, c’est très grave. On a franchi un cap», commentait hier Jean-Claude Borel-Garin, le directeur départemental de la sécurité publique de l’Essonne, présent sur place hier soir. Ce nouvel incident survient dans un climat de tension extrême à la Grande-Borne et dans le quartier de Grigny 2, où depuis plusieurs semaines les policiers sont régulièrement la cible de projectiles. Ce week-end encore, à Grigny 2, des fonctionnaires ont été caillassés et le week-end précédent on a dénombré pas moins de six incidents. Les policiers avaient reçu des bouteilles en verre et même un extincteur, là encore lancés par des individus cagoulés et gantés.
Dix jours plus tôt, un bus avait même été incendié à Morsang-sur-Orge après des caillassages. Pour Claude Carillo, délégué départemental du syndicat Alliance, on est arrivé à «un état de guet-apens permanent. Il s’agit d’une véritable guerre de territoire, car nous avons effectué beaucoup d’arrestations liées au trafic de stupéfiants. Ils se vengent.»
Leur presse (Louise Colcombet,
Le Parisien), 5 avril 2011.
Essonne : un policier au repos tire six fois et blesse deux personnes
Un policier qui n'était pas en service a blessé deux personnes avec son arme de service samedi près de Limours dans l'Essonne. Une information judiciaire a été ouverte tandis que l'inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de l'enquête dès samedi soir.
En fin d'après-midi, ce brigadier du commissariat de Rambouillet (Yvelines), âgé de 40 ans, se trouvait tout près d'un supermarché de Limours lorsqu'il a vu trois hommes en sortir précipitamment. Derrière eux, le gérant de l'établissement se précipite en hurlant «au voleur !».
Les trois hommes, issus de la communauté des gens du voyage, et qui auraient volé des magrets de canard, s'enfuient à bord d'une voiture. Le policier et le gérant se lancent à leur poursuite avec la voiture du policier. Sans succès. Le policier dépose alors le gérant au supermarché avant de se lancer de nouveau, seul cette fois, sur la trace des trois hommes.
Un homme grièvement blessé
Il les retrouve dans la commune voisine de Pecqueuse (Essonne). Lors d'une course-poursuite, le policier tire à six reprises, blessant grièvement l'un des hommes au bras, et l'autre, de manière moins importante, à la jambe.
Entendu par les gendarmes, il invoque d'abord la légitime défense et prétend n'avoir tiré que trois fois mais à un seul endroit. Mais ces déclarations ne coïncident pas avec les premières constatations, selon une source judiciaire.
L'homme blessé au bras a été hospitalisé à l'hôpital Georges-Pompidou de Paris, où il a immédiatement été opéré. Celui qui a été blessé à la jambe a été transporté au CHU d'Orsay (Essonne).
Leur presse (Le Parisien), 4 avril.
Grigny : Un week-end émaillé d’incidents
Le calme n’est pas tout à fait revenu à Grigny. Vendredi soir, puis samedi après-midi et encore samedi soir, de multiples incidents se sont produits, comme un écho aux graves violences commises il y a une dizaine de jours et qui ont culminé avec l’incendie d’un bus de la compagnie Tice à Morsang-sur-Orge.
Vendredi soir vers 19h30, dans le quartier de la Grande-Borne, une voiture de police a été caillassée, ce qui a causé uniquement des dégâts matériels.
Même scénario près de deux heures plus tard, cette fois du côté de Grigny 2, près de la gare. Les policiers ont reçu quelques projectiles, notamment des bouteilles en verre, puis à nouveau des pierres un quart d’heure plus tard rue des Sablons.
Jets de pierres sur un bus de la Tice
Le calme est revenu jusqu’à 2 heures du matin, heure à laquelle les CRS ont à leur tour été pris pour cible, à la Grande-Borne. L’incident fait penser à un guet-apens : à un angle de rue, une trentaine d’individus, tous cagoulés, ont surgi et jeté des pierres, occasionnant des impacts sur la carrosserie du véhicule. Là encore, les assaillants ont pris la fuite aussi vite qu’ils étaient arrivés et n’ont pu être interpellés.
Samedi, les incidents ont repris. En début d’après-midi, vers 14h45, c’est un bus de la Tice qui a été victime de jets de pierres sans gravité, toujours à la Grande-Borne. Lors des incidents de la mi-mars, la Tice avait également été l’objet de ce genre d’attaque, avant l’incendie à Morsang. Les conducteurs, après avoir refusé de rouler une journée, avaient fini par reprendre le travail en étant escortés par des voitures de police.
«Un jour, un bus brûlera avec un conducteur et des passagers dedans, et ce sera la faute des élus qui ne font rien pour nous, réagissait hier Habib Ben Jalil, délégué SUD, encore agacé. Les premiers jours, il y a eu une armada de policiers, et maintenant on ne les voit plus beaucoup», remarque le syndicaliste, qui ajoute : «Ce n’est pas leur faute, eux aussi sont victimes.»
D’ailleurs, samedi soir, c’est en suivant un bus de la ligne 402 qu’une voiture de CRS a encore été prise à partie à la Grande-Borne. Vers 21h20, une dizaine d’individus cagoulés ont lancé sur le véhicule sérigraphié des pierres et… un extincteur. Personne n’a pu être arrêté. Depuis plusieurs semaines, le secteur de Grigny fait l’objet de renforts systématiques de la part des CRS. Même s’ils restent inquiétants, ces incidents à répétition sont jugés «en baisse» par les policiers.
Leur presse (Louise Colcombet,
Le Parisien), 28 mars.
Des policiers attaqués à la Grande-Borne
Une ville sous haute tension. Hier après-midi, une unité d’intervention chargée de sécuriser depuis jeudi le passage du bus 402 de la compagnie Tice, dans le quartier sensible de la Grande-Borne, à Grigny (Essonne), a été attaquée par une cinquantaine de jeunes de la cité. Il est 17h45, quatre policiers se trouvent dans une voiture derrière l’autocar.
Une cinquantaine de jeunes surgissent, poussant des chariots remplis de pavés. Ils caillassent la voiture de police. Le pare-brise arrière explose. Une quinzaine de cocktails Molotov sont jetés par les jeunes sur les fonctionnaires, qui appellent des renforts. Mais avant l’arrivée de leurs collègues, deux d’entre eux sont blessés aux jambes par des parpaings.
Une soixantaine de policiers sont rapidement sur place. Ils doivent tirer une trentaine de grenades de flash-ball pour repousser les assaillants. Les jeunes finissent par se disperser et parviennent à s’échapper dans les dédales de la cité sans être interpellés.
Ce guet-apens marque l’épilogue d’une journée émaillée de graves incidents. Dès 16 heures, dans le quartier de Grigny 2 cette fois, c’est une équipe de police patrouillant à pied près de la gare RER qui a été prise pour cible et caillassée. Les agents ont pu s’en tirer sans dommage. Trois heures plus tôt, Rachid, un jeune de la cité, avait été blessé à la Grande-Borne de plusieurs coups de couteau.
Les bus Tice ont cessé de circuler
Ses jours ne sont pas en danger. Une agression sans doute consécutive à un règlement de comptes entre groupes rivaux de la commune. «La victime s’était mise au vert récemment dans le centre de la France et venait à peine de rentrer, assure une source policière. Ce jeune est très défavorablement connu de nos services pour avoir été impliqué dans des trafics de drogue.» Aucun lien n’est toutefois établi entre cette attaque et les émeutes de la fin d’après-midi.
De nombreux effectifs de police ont été mobilisés à Grigny durant la nuit afin de maintenir l’ordre dans le quartier. Vers 22h30, la tension semblait retombée. Les bus du réseau Tice ont cessé de circuler vers 18 heures. La reprise du trafic sur la ligne 402 et sur le réseau Tice sera décidée ce matin. Car mercredi, déjà, les conducteurs de cette compagnie qui dessert 22 communes de l’Essonne et transporte en moyenne 76'000 passagers par jour, avaient fait valoir leur droit de retrait après qu’un bus roulant avec 4 passagers a été incendié la veille au soir. Durant une journée, les chauffeurs avaient manifesté et obtenu que leurs trajets dans la Grande-Borne soient sécurisés par des patrouilles de police.
À Morangis (Essonne), un homme a été très grièvement blessé d’une balle dans le dos par un tireur descendu d’une voiture, vendredi soir, alors qu’il discutait avec d’autres personnes, au pied d’un immeuble. La victime, souffrant de la mucoviscidose, n’a pas eu le temps de s’enfuir. Son pronostic vital est engagé.
Leur presse (Florian Loisy,
Le Parisien), 20 mars.