Une Révolution démocratique, ça n'existe pas
Le soulagement des bureaucraties et de leurs cireurs de pompes est probablement prématuré. RIEN de significatif n’a changé, ni en Tunisie, ni en Égypte. C’est pour l’instant, juste un jeu de chaises musicales, et il faut toute la puissance des médias locaux, assistés pour l’occasion des multinationales de la communication, pour essayer de faire croire l’inverse.
L’Économie vient d’inventer la Révolution sans changement, et espère bien vendre le concept, partout ou elle est en difficulté. Remplacer un fumier, par un collège de fumiers, ou pire encore une ganache galonnée, sans RIEN changer des structures politiques du pays, et rien des rapports de force économiques, et qualifier ça, de rien de moins, que de Révolution Démocratique ! Il fallait quand même oser. Leur but est évident : gagner du temps et compter sur la faim pour ramener à la raison les populations. L’explication didactique, vendue ici, des manœuvres du Soviet Suprême de l’Économie, c’est bien sûr le dithyrambe journalistique : Un merveilleux Peuple, qui se débarrasse, presque sans violence, d’une ordure inamovible, pour enfin accéder à la modernité, qui consiste à avoir le droit de choisir son futur maître, dans un catalogue d’ordures interchangeables. Et une piécette, pour le journaliste, qui a eu le courage de filmer tout ça, au téléobjectif, à moins de 5 km. Ne vous y trompez pas, ça n’est pas qu’un spectacle, c’est une leçon et presque un ordre. Pour le cas où il vous viendrait à l’idée de suivre, chez vous, les traces des peuples en révolte, LA solution se trouve sous vos yeux : l’Opposition ! Et si vraiment ça peut vous calmer, choisissez Mélanchon, mais bon, normalement Strauss-Kahn devait suffire. Et n’oubliez pas de retourner au boulot, et au supermarché, une fois la récréation terminée.
Indymedia Grenoble, 12 février 2011.