Troubles dans la région de Sidi Bouzid : la Tunisie s'embrase ?

Publié le par la Rédaction

La police disperse violemment un millier de jeunes protestataires à Tunis

 

La police a dispersé à coups de matraque, lundi à Tunis, un millier de jeunes chômeurs diplômés qui réclamaient notamment des emplois et un coup d’arrêt à ce qu’ils dénoncent comme la corruption ambiante.

 

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Les policiers ont empêché les protestataires d’atteindre l’avenue Habib Bourguiba, artère principale d’une capitale où les tentatives de manifestation sont habituellement vite étouffées dans l’œuf par des forces de sécurité vigilantes.

 

Les heurts de Tunis ont fait, selon le témoignage d’un correspondant de Reuters, au moins une douzaine de blessés légers et provoqué quelques malaises parmi les jeunes, descendus dans la rue à l’appel de militants syndicalistes indépendants.

 

Vendredi, un diplômé sans emploi avait été tué d’une balle à la poitrine et plusieurs autres personnes avaient été blessées lorsque la police avait ouvert le feu pour disperser des dizaines de manifestants à Bouziane, à 240 km au sud de Tunis.

 

Des émeutes avaient déjà éclaté dimanche et lundi derniers à Sidi Bouzid après le suicide d’un homme protestant contre son état de chômeur. Les affrontements, qui opposaient des centaines de jeunes à la police, s’étaient étendus à d’autres villes du centre comme Sousse, Sfax et Meknassi.

 

Leur presse (Reuters), 27 décembre 2010.

 

 

Manifestation à Tunis en solidarité avec les populations de Sidi Bouzid

 

Une grande manifestation s'est déroulée lundi à Tunis, en signe de solidarité avec les populations de Sidi Bouzid, région du centre-ouest tunisien, en proie depuis 10 jours à des troubles sociaux sur fond de chômage et de précarité des conditions de vie, a constaté l'Associated Presse sur place.

 

 

À l'appel de plusieurs syndicats dont ceux de l'enseignement secondaire, de la santé, de la poste et des caisses de sécurité, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à la mi-journée place Mohamed Ali, devant le siège de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT, l'unique centrale syndicale du pays), cerné par un important dispositif de sécurité dont des unités anti-émeutes.

 

«Je suis venu manifester mon soutien à mes compatriotes de Sidi Bouzid qui se sont élevés contre la pauvreté et le chômage et qui n'ont plus rien à perdre, et leur dire qu'il y a des Tunisiens qui se soucient de leur sort», a déclaré Sahbi K., étudiant et chercheur.

 

Affichant également sa «solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid et ailleurs», Mme Haïfa J., employée du secteur de la santé, a attribué la cause des troubles à «un mécontentement populaire face à la situation politique, économique et sociale».

 

Brandissant des pancartes appelant au «développement équilibré entre les régions», à «la répartition équitable des richesses du pays» et à la libération des personnes arrêtées, les manifestants, dont de nombreux jeunes des deux sexes, scandaient des slogans hostiles au régime et dénonçaient «la flambée des prix».

 

«La dignité c'est le travail et la liberté», répétaient notamment jeunes et moins jeunes en entonnant l'hymne national.

 

«Nous nous rassemblons aujourd'hui pour nous solidariser avec les populations de Sidi Bouzid et saluer la mémoire des martyrs de la répression, qui ne réclamaient que leur droit au travail mais ont été confrontés aux balles et poussés au suicide», a lancé en direction des manifestants le secrétaire général du syndicat de l'enseignement secondaire, Sami Tahri.

 

Il faisait allusion aux deux jeunes, l'un âgé de 18 ans tué par balles à Menzel Bouzayane, à 60 km du chef-lieu Sidi Bouzid et l'autre âgé de 24 ans, électrocuté en escaladant un pylône à haute tension.

 

Un nouveau décès a été enregistré dimanche dans la localité de Guedra, à cinq km de Sidi Bouzid. La victime, Lotfi Guedri, 34 ans, chômeur, a été trouvé mort au fonds d'un puits. La thèse du suicide n'a pas pu être vérifiée.

 

Selon le syndicaliste Mongi Ghénimi, le désespéré en chômage depuis cinq ans, souffrait de troubles mentaux.

 

«Nous refusons les “calmants”, nous voulons des solutions radicales. Nous disons non à la marginalisation, au chômage et à la corruption», a martelé M. Tahri, appelant à la «levée du blocus» sur Sidi Bouzid et les localités environnantes.

 

Le rassemblement de Tunis a donné lieu à des heurts entre manifestants et forces de l'ordre, faisant plusieurs blessés légers.

 

Dimanche et lundi, les manifestations se sont étendues à plusieurs régions du centre et du sud, notamment dans les villes de Ben Guerdane, près de la frontière libyenne, à Kairouan, Sousse, dans les îles Kerkennah, à Sfax et Médenine.

 

Leur presse (AP), 27 décembre.

 

 

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Tunisie : affrontements à Sidi Bouzid

 

De nouveaux affrontements violents ont eu lieu dans la nuit dans la région de Sidi Bouzid, dans le centre-ouest de la Tunisie, faisant un blessé par balle et des dégâts matériels importants, a-t-on appris dimanche de sources syndicales Des centaines de Tunisiens ont participé à une manifestation dans la ville de Souk Jedid, à 15 km au sud de Sidi Bouzid, en proie à des troubles sociaux depuis plus d'une semaine sur fond de chômage, a indiqué à l'AFP Mongi Rnimi, syndicaliste et témoin oculaire.

 

Des hommes de la garde nationale ont procédé à des tirs de sommation pour disperser les manifestants qui ont encerclé le poste de la garde et mis le feu à la sous-préfecture de cette ville de plus de 19.000 habitants, a-t-il ajouté. Un des gardes nationaux a été touché par erreur à la cuisse par balles, a affirmé M. Rnimi.

 

Parallèlement, des affrontements violents ont opposé environ 2.000 manifestants à la police durant plus de six heures, de 20H30 à 02H00 heures (19H30 à 01H00 GMT) dans la ville de Regueb à 37 km au sud-est de Sidi Bouzid, provoquant des dégâts matériels importants, a déclaré à l'AFP le syndicaliste Kamel Abidi. 

 

Leur presse (AFP), 26 décembre.

 

 

Un mort et plusieurs blessés dans des émeutes en Tunisie

 

Les manifestations de colère se poursuivent à Sidi Bouzid pour le 6e jour consécutif. Des affrontements ont également éclaté entre les habitants de Meknassi et les forces de l’ordre.

 

Une voiture de police a été incendiée et plusieurs manifestants ont été interpelés. Des jets de pierres et des cocktails Molotov ont ciblé les locaux du parti au pouvoir et ceux de la commune et de la délégation.

 

Les forces anti-émeute ont répliqué en intensifiant l’utilisation des bombes lacrymogènes. Des sources ont confirmé qu’à la Délégation de Menzel Bouziane, les manifestants ont mis le feu au siège de la délégation, puis ont assiégé le commissariat. À Kasserine, 15 avocats ont organisé un sit-in de protestation qui s’est transformé en marche vers le siège de l’Union régionale du travail, pour exprimer leur solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid. Le service de communication de l’Union générale du travail de Sidi Bouzid a déclaré que des négociations ont eu lieu, le 21 décembre, entre le gouverneur et deux membres de l’UGTT, Mohammed Saàd et Mouldi Jendoubi, qui se sont rendus à Sidi Bouzid le 20 décembre.

 

Elles se sont soldées par un accord concluant à la libération de tous les manifestants, au nombre de 34, à l’exception de 3 pour des raisons sécuritaires.

 

Les syndicalistes ont rendu visite à Mohammed Al Bouazizi, qui a tenté de se suicider, et qui reste hospitalisé au centre des brûlures graves à Ben Arous.

 

Ils ont confirmé que ce dernier est en vie, contrairement aux informations relayées par les medias faisant état de sa mort.

 

Par ailleurs des sources ont signalé que l’ampleur des manifestations a diminué à sidi Bouzid, et qu’une cinquantaine de militants du parti au pouvoir ont agressé des manifestants sous l’œil complice des forces anti émeutes.

 

Par contre, d’après d’autres sources, les manifestations ont atteint la ville de Djelma qui se trouve à 26 kilomètres de chef-lieu du gouvernorat de Sidi Bouzid.

 

Agression d'un journaliste en direct pendant une émission de Radio Kalima

 

Reporters sans frontières et l’Observatoire pour la Liberté de la Presse, d’édition et de création (OLPEC), son organisation partenaire en Tunisie, dénoncent l’agression, le 24 décembre 2010 à dix neuf heures, du correspondant de Radio Kalima, Moez El-Bey, alors invité d’une émission que Radio Kalima diffuse en partenariat avec Radio Galère à Marseille (88.4FM).

 

Le journaliste y intervenait en direct depuis son domicile de Sfax pour commenter les événements survenus dans le gouvernorat de Sidi Bouzid (260 km au sud de Tunis) qui viennent de connaître de nouveaux développements avec le décès d’un manifestant de Menzel Bouzayane.

 

Quelques minutes après le début de l’émission, les auditeurs ont pu entendre des coups frappés à la porte du domicile du journaliste. Des cris, puis plus rien, la ligne ayant été coupée. Des habitants du quartier ont agressé Moez El-Bey, sous le regard complaisant d’agents de police, présents sur le palier. D’après les informations recueillies par Reporters sans frontières et l’OLPEC, les policiers auraient dit aux voisins que le journaliste s’était introduit chez eux en leur absence. Le journaliste a porté plainte pour effraction de domicile le 25 décembre.

 

Tout a commencé le 17 décembre quand Mohamed Bouazizi, 26 ans, vendeur ambulant, s’est fait confisquer sa marchandise par la police municipale, n’ayant pas les autorisations nécessaires.

 

En désespoir de cause, le jeune homme  a tenté de s’immoler devant la préfecture pour protester contre la saisie de sa marchandise. Grièvement brûlé, il a été transféré dans un centre médical près de Tunis. Cet incident a mis le feu aux poudres puisque des protestations des habitants de la ville ont dégénéré en affrontements avec la police.

 

Selon la version officielle, des agents de la garde nationale, après avoir vainement tenter de dissuader les manifestants,  ont été amenés «à recourir aux armes dans le cadre de la légitime défense».

 

Des renforts de police dépêchés de Sidi Bouzid, ont encerclé la ville de Menzel Bouziane en interdisant les accès, selon des sources syndicales, citées par AFP.  Les forces de l'ordre ont procédé à une vague d'arrestation, ajoute la même source.

 

Les autorités tunisiennes, ont qualifié lundi les troubles d’«incident isolé» non sans avoir dénoncé leur «exploitation malsaine» par l’opposition.

 

Leur presse (Le Matin), 25 décembre.

 

 

Tunisie : les autorités avancent la «légitime défense» après la mort d'un manifestant

 

Les autorités tunisiennes ont invoqué samedi la «légitime défense» pour justifier la mort la veille d'un jeune manifestant tué par balle lors des violents affrontements qui ont secoué la ville de Menzel Bouzayane. Le centre-ouest du pays est en proie depuis plus d'une semaine à des troubles incessants, sur fond de chômage et de précarité des conditions de vie.

 

Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur transmis à l'Associated Press, les manifestants ont incendié une locomotive et trois voitures de police avant de s'attaquer à un poste de la garde nationale à l'aide de pierres et de cocktails Molotov.

 

Les avertissements et tirs de sommation étant restés vains, expliquent les autorités, des agents de la Garde nationale ont été amenés à ouvrir le feu «dans le cadre de la légitime défense».

 

Le communiqué fait état d'un mort et de deux blessés parmi «les assaillants» et de plusieurs blessés, dont deux qui se trouveraient dans le coma, dans les rangs de la Garde nationale.

 

Selon le syndicaliste Mohamed Fadhel, un jeune homme de 18 ans, Mohamed Ammari, a été tué d'une balle dans la poitrine. La tension avait baissé samedi à Menzel Bouzayane mais des escarmouches étaient encore signalées dans la ville dont les accès demeuraient interdits, a-t-il déclaré à l'AP lors d'un entretien téléphonique.

 

Les troubles ont débuté le 25 décembre à Sidi Bouzid, chef-lieu de la région situé à 265 km de Tunis, à la suite d'une tentative de suicide d'un jeune homme qui s'est aspergé d'essence et immolé par le feu devant la préfecture. Ils se sont étendus à plusieurs autres villes lorsque, quelques jours après, un autre jeune chômeur s'est suicidé par électrocution en escaladant un pylône de haute tension.

 

Principale formation de l'opposition légale, le Parti démocratique progressiste (PDP) dénonce une «véritable crise». Pour le porte-parole du comité de soutien aux populations de Sidi Bouzid, Attia Athmouni, il s'agit du «cri d'une jeunesse pour qui la vie et la mort s'équivalent désormais dans une région marginalisée et démunie».

 

Le fondateur du PDP, Me Néjib Chebbi, rapproche les événements de Sidi Bouzid de ceux de Gafsa en 2008 et dans d'autres régions, comme autant de «sonnettes d'alarme». Lors d'une conférence de presse, la secrétaire générale du PDP vendredi soir, Maya Jribi, en a attribué la cause à «l'injustice sociale» et aux «horizons bouchés» pour les populations des régions de l'intérieur. Elle a plaidé pour des «mesures urgentes» et l'ouverture d'un dialogue avec les parties concernées afin de déterminer les réformes nécessaires.

 

Leur presse (AP), 25 décembre.

 

 

Tunisie : violents affrontements entre policiers et manifestants dans la région de Sidi Bouzid

 

De violents affrontements ont éclaté vendredi entre des policiers et des manifestants à Menzel Bouzayane, dans la région de Sidi Bouzi (centre-ouest de la Tunisie), théâtre de troubles sociaux depuis huit jours sur fond de chômage et de précarité des conditions de vie, a-t-on appris auprès d'un syndicaliste.

 

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Joint au téléphone par l'Associated Press, Mohamed Fadhel, membre du syndicat de l'enseignement secondaire, a affirmé que les affrontements avaient fait un mort et une dizaine de blessés.

 

Les manifestants ont mis le feu à trois voitures de police qui ont explosé ainsi qu'à un train de marchandises, au local du parti au pouvoir et un poste de la garde nationale dont les agents se sont réfugiés dans une mosquée proche, a déclaré le syndicaliste.

 

D'après lui, environ 2.000 manifestants ont été impliqués dans ces accrochages qui se poursuivaient dans l'après-midi.

 

En fin d'après-midi, des renforts de sécurité ont été dépêchés de Sidi Bouzid à bord de quatre autobus, encerclant la ville et en fermant les accès. Des manifestations de moindre ampleur se déroulaient parallèlement à Meknassy, une autre ville de la région. Les forces de l'ordre ont aussitôt mené une vague d'arrestations après avoir procédé à des perquisitions dans des maisons et pourchassé les manifestants.

 

Sollicitées par l'AP, les autorités n'ont pas commenté ces informations dans l'immédiat.

 

Les troubles ont débuté vendredi dernier lorsqu'un jeune homme a tenté de se suicider en s'immolant par le feu après s'être aspergé d'essence devant la préfecture. Vendeur ambulant de fruits et légumes et seul soutien de famille, Mohamed Bouazizi, un diplômé de l'université âgé de 26 ans, a voulu mettre fin à ses jours après la saisie de sa marchandise par des agents municipaux.

 

Mercredi dernier, un autre jeune chômeur, Houcine Néji, s'est suicidé par électrocution en escaladant un pylône de haute tension.

 

La tension persistait malgré le déplacement à Sidi Bouzid jeudi du ministre du développement et de la coopération internationale, Nouri Jouini, qui a annoncé des mesures présidentielles pour la création d'emplois et le lancement de projets d'un montant de 15 millions de dinars (environ 7,8 millions d'euros).

 

Leur presse (AP), 24 décembre.

 

 

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Incidents à Bouziane, la police tunisienne tire, un mort

 

Un civil a été tué et plusieurs personnes ont été blessées vendredi en Tunisie lorsque la police a ouvert le feu pour disperser des manifestants lors d'incidents dans une ville de province, ont rapporté un porte-parole du ministère de l'Intérieur et des sources syndicales.

 

Le porte-parole a déclaré que la police avait été contrainte d'ouvrir le feu en état de légitime défense après avoir en vain tiré en l'air pour disperser des dizaines de manifestants à Bouziane, à 240 km au sud de Tunis.

 

Les émeutiers se sont retranchés dans un commissariat de police et ont incendié le bâtiment et des voitures de police à l'aide de cocktails molotov, a dit le porte-parole cité par l'agence tunisienne TAP.

 

Il a ajouté qu'un manifestant avait été tué et deux autres blessés, sans préciser la cause des affrontements.

 

«De nombreux membres de la garde (nationale) ont subi des brûlures, deux d'entre eux sont dans le coma», a-t-il dit.

 

Mohamed Fadel, dirigeant du syndicat de l'Enseignement secondaire, a donné le nom du défunt. «Mohamed Ammari a été tué d'une balle à la poitrine lorsque la police a ouvert le feu, et de nombreux autres manifestants ont été blessés», a-t-il dit.

 

«La police a maintenant pris le contrôle de la situation (…) Il y a un quasi couvre-feu dans la ville», a-t-il déclaré par téléphone depuis Bouziane.

 

Des incidents violents avaient éclaté la semaine dernière à Sidi Bouzid après le suicide d'un homme protestant contre le fait qu'il était sans emploi.

 

Le mouvement de protestation s'était étendu à plusieurs localités voisines.

 

Le gouvernement tunisien a accusé lundi ses opposants de manipuler les incidents du week-end dernier à Sidi Bouzid pour discréditer les autorités.

 

Deux témoins ont dit à Reuters qu'une émeute avait repris lundi soir à Sidi Bouzid, opposant des centaines de jeunes à la police qui avait utilisé des gaz lacrymogènes pour les disperser.

 

Les émeutes sont extrêmement rares en Tunisie où le gouvernement du président Zine al Abdine Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, coopère étroitement avec les gouvernements occidentaux pour combattre les activistes d'al Qaïda.

 

Leur presse (Reuters), 24 décembre.

 

 

Tunisie/émeutes : 1 mort et 10 blessés

 

De violents affrontements ont opposé  des manifestants et la police dans le centre-ouest de la Tunisie et ont fait un tué et dix blessés, a affirmé à l'AFP un responsable syndical.

 

Selon M. Mohamed Fadhel, du syndicat de l'enseignement secondaire, les victimes ont été atteintes par des balles à Menzel Bouzayane, une localité à 60 km de Sidi Bouzid, en proie à des troubles sociaux depuis plusieurs jours.

 

M. Fadhel a précisé que le manifestant décédé, Mohamed Ammari, 18 ans, a été touché à la poitrine.

 

Plus de deux milles habitants de Menzel Bouzayane ont participé à cette manifestation, décrite comme «très violente» par M. Fadhel.

 

Selon lui, ils ont mis le feu à trois voitures de police, à des bureaux du Parti démocratique progressiste (RCD, au pouvoir), à un train de marchandises et à un poste de la garde nationale.

 

Selon M. Fadhel, des renforts de police dépêchés de Sidi Bouzid, ont encerclé la ville de Menzel Bouzayane interdisant toute entrée et toute sortie.

 

Aucune indication sur les incidents de Menzel Bouzayane n'était immédiatement disponible de source officielle.

 

La région de Sidi Bouzid est en proie à des troubles sociaux depuis le 19 décembre à la suite d'une tentative de suicide d’un jeune Tunisien de 26 ans, diplômé de l'université.

 

Leur presse (Agence Faut Payer), 24 décembre.

 

 

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La police interdit par la force aux journalistes de couvrir les événements de Sidi Bouzid

 

Depuis le déclenchement des émeutes populaires à Sidi Bouzid (260 km Sud Est) le 17 décembre 2010, qui ont fait suite à l'immolation par le feu d'un jeune diplômé chômeur, d'importantes forces de police ont bouclé la ville interdisant tout accès. La majorité des journalistes qui ont essayé de se déplacer pour couvrir les événements ont fait face à une violence policière.

 

L'après-midi du 17 décembre, Zouhayr Makhlouf, correspondant de http://www.assabilonline.net a été passé à tabac par des agents de la police politique devant son domicile parce qu'il a refusé d'obtempérer à l'interdiction de sortir et rejoindre la ville de Sidi Bouzid. La scène s'est déroulée sous les yeux de sa jeune fille et de sa femme. Zouhayr Makhlouf souffre de nombreuses contusions et hématomes sur son visage et son corps.

 

Depuis le 19 décembre, de nombreux journalistes indépendants ont été placés sous une surveillance policière collante avec interdiction de quitter leur ville de résidence. Ismail Dbara, correspondant de http://www.elaph.com, a été victime d'une mesure similaire et les policiers en civil ont utilisé un langage ordurier pour lui signifier cette interdiction. Nizar Ben Hassen, correspondant de radio Kalima, a été pris en chasse par trois voitures de police banalisées stationnées aux accès de son domicile à La Chebba et lui ont clairement dit qu'il était hors de question de se rendre à Sidi Bouzid en vue de couvrir les émeutes.

 

Le 20 décembre, Moez El Bey, correspondant de Radio Kalima à Sfax, lui aussi sous surveillance policière, est allé interviewer un blessé de Sidi Bouzid, admis en urgence à l'hôpital de Sfax pour des soins aux yeux ; il a été cueilli à sa sortie, emmené au poste de police de l'hôpital où il a subi une fouille corporelle humiliante ; les policiers ont pris son appareil d'enregistrement et lui ont restitué après avoir effacé tous les enregistrements ; ils ont également pris son appareil photo dont ils ont retiré la carte mémoire qu'ils ont gardée et l'ont menacé de représailles s'il s'entête à couvrir les événements relatifs à Sidi Bouzid.

 

Au moment où les journalistes indépendants sont interdits de faire leur travail, les médias officiels sont sortis de leur mutisme concernant les émeutes de Sidi Bouzid pour les qualifier de «rumeurs infondées» citant une source officielle qui s'indigne «des tentatives de certaines parties d'instrumentaliser cet incident isolé, de le dévier de son véritable contexte et de l'exploiter à des desseins politiques malsains, en en faisant, dans un objectif de manipulation et de provocation, une affaire de droits de l'Homme et de libertés, et en mettant en doute les acquis de développement de la région».

 

L'OLPEC ( Observatoire pour la liberté de presse, d'édition et de création  ) :

• Dénonce les violences exercées contre les journalistes qui n'ont fait qu'exercer leur métier. 
• Estime que l'attitude de déni de la réalité dans laquelle s'enferme le pouvoir n'est pas une politique intelligente et que la persécution des journalistes qui veulent faire la lumière sur ces événements et informer l'opinion publique de manière honnête, est le meilleur démenti aux allégations des autorités officielles qui cherchent ainsi à cacher aux Tunisiens la réalité en utilisant les procédés de désinformation. 
• Considère que ces actes constituent une violation des engagements de l'État tunisien en matière de liberté d'expression et notamment l'article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui énonce : «Toute personne a droit à la liberté d'expression ; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix.»

 

IFEX (Échange international
de la liberté d'expression), 23 décembre.

 

 

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Tunisie : nouveaux troubles dans la région de Sidi Bouzid à la suite du suicide d'un jeune chômeur

 

Théâtre de troubles sociaux ces derniers jours, la vile de Sidi Bouzid, dans le centre tunisien, a vécu mercredi soir de nouveaux développements avec le suicide d'un jeune chômeur qui s'est électrocuté du haut d'un pylône de haute tension, a-t-on appris de sources concordantes.

 

Joint par l'Associated Press, un dirigeant du Parti démocratique progressiste (PDP/opposition), Attia Athmouni, a expliqué que Houcine Néji, 24 ans, s'était donné la mort après avoir escaladé un pylône électrique. «Il a été électrocuté sur le coup au contact de câbles d'une puissance de 30.000 volts et est tombé inerte devant une foule ahurie», a relaté M. Athmouni, également porte-parole du comité de soutien aux populations de Sidi Bouzid.

 

Aussitôt après cet acte suicidaire, de «violents affrontements se sont produits entre les forces de l'ordre et la population, la plupart des jeunes. Aux bombes lacrymogènes de la police, les manifestants réagissaient par des jets de pierres», a précisé M. Athmouni.

 

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Les troubles se sont étendus dans la nuit aux villes proches de Meknassy et de Menzel Bouzayane.

 

Selon le syndicaliste Mohamed Ben Fadhel, «les affrontements les plus violents» ont eu lieu à Menzel Bouzayane, «où des centaines de manifestants ont complètement brûlé le siège de la délégation (sous-préfecture) avant de se diriger vers le poste de la garde nationale qu'ils ont assiégé».

 

Les troubles avaient débuté vendredi dernier lorsqu'un autre jeune a tenté de se suicider en s'immolant par le feu après s'être aspergé d'essence devant la préfecture.

 

Vendeur ambulant de fruits et légumes et seul soutien de famille, Mohamed Bouazizi, un diplômé de l'université âgé de 26 ans, a voulu mettre fin à ses jours après la saisie de sa marchandise par des agents municipaux.

 

Cette tentative de suicide avait donné lieu à des affrontements entre la police et la population de Sidi Bouzid, une région agricole où le taux de chômage est élevé, notamment parmi les diplômés de l'enseignement supérieur, selon des sources de l'opposition.

 

Leur presse (AP), 23 décembre.

 

 

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Face au gâchis social, la Tunisie ose s’insurger

 

À Sidi Bouzid, dans le centre du pays, la frustration des «diplômés chômeurs» a explosé en manifestations violentes.

 

Une nouvelle fois, la Tunisie a été secouée, ce week-end, par une émeute sociale, qui a pris un tour violent. Ces «jacqueries» à répétition sont, tout à la fois, le symptôme d’un profond malaise social dans un pays cité en exemple pour sa croissance économique et son modèle de développement, mais aussi celui d’une violence croissante envers les symboles du pouvoir.

 

Cette fois-ci, c’est Sidi Bouzid qui s’est enflammé. Tout a commencé, dans cette petite commune située à 265 km au sud de Tunis, par un banal contrôle dans la rue. Mohamed Bouazizi, un jeune marchand de rues âgé de 26 ans, se voit confisquer ses effets par la police municipale pour commerce illégal. Bouazizi est un «diplômé chômeur», l’incarnation d’un gâchis. Celui de toute une génération incitée à poursuivre des études supérieures mais qui ne trouve pas d’emploi sur le marché du travail et à qui les portes de l’émigration sont fermées.

 

Ne reste donc que la débrouille : chauffeur de taxi, plombier, petit trafiquant, marchand ambulant… Furieux de ne pas pouvoir récupérer ses fruits et légumes, Mohamed Bouazizi s’est rendu à la municipalité, où il a été renvoyé sans ménagement. À la préfecture, on a refusé d’enregistrer sa plainte. Désespéré, le jeune homme a alors tenté de s’immoler par le feu devant cette dernière. Grièvement brûlé, il a été transporté à l’hôpital de Sfax puis dans un service spécialisé à Tunis.

 

Sit-in. Dès la nouvelle connue, plusieurs dizaines de commerçants et de jeunes se sont rassemblés vendredi pour un sit-in pacifique devant la préfecture, siège du gouverneur local auquel ils ont demandé une entrevue. Le lendemain, jour de souk hebdomadaire, la protestation a pris de l’ampleur. La police a brutalement dispersé la manifestation spontanée à coup de gaz lacrymogènes et de matraques. Les affrontements ont duré jusque tard dans la nuit et ont repris dimanche, redoublant de violence. Les manifestants, qui s’en sont pris au siège du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir) ont jeté des pierres sur la police, blessant trois agents, et mis le feu à des pneus et des poubelles, ainsi qu’à une voiture garée devant la préfecture.

 

 

Pour empêcher toute contagion, Sidi Bouzid a été entouré d’un cordon policier et de nombreux agents en civils et en tenue quadrillaient la ville. Plusieurs dizaines de manifestants, surtout des jeunes qui n’ont visiblement pas peur de la police, auraient été arrêtés (cinq ont été relâchés hier), tandis que les manifestations spontanées se poursuivaient.

 

Comme à son habitude, la presse officielle n’a pas relaté ces incidents. Le journaliste Zouheir Makhlouf, correspondant du site assailonline.net, s’est fait voler sa caméra et a été tabassé en bas de chez lui, à Tunis, par des agents en civils, alors qu’il comptait se rendre sur place. Makhlouf, par ailleurs militant d’opposition, avait été arrêté et harcelé par les autorités il y a un an pour avoir réalisé clandestinement un documentaire sur l’envers du décor tunisien chez les sous-traitants de l’industrie textile, durement frappée par la crise.

 

Tout comme le journaliste Fahem Boukadous, condamné à quatre ans de prison ferme cette année pour avoir témoigné de l’agitation sociale dans le bassin minier de Gafsa, début 2008. À l’époque, les habitants de cette région défavorisée avaient violemment protesté contre l’embauche de fils de caciques locaux et de syndicalistes acquis au pouvoir par la mine d’État. À Tunis, la capitale, ce mouvement social a eu un écho dans la formation d’un mouvement de «diplômés chômeurs», rapidement réprimé.

 

Service militaire. Au mois de février à Skhira, dans le golfe de Gabès, même scénario qu’à Gafsa : des chômeurs demandant à être embauchés avaient «tout cassé», soutenus par la population locale. Une dizaine de jeunes hommes ont été condamnés à de la prison, d’autres envoyés au service militaire. En août, le village de Ben Gardane avait explosé pendant une semaine pour obtenir la réouverture du poste frontalier avec la Libye, source de trafics et de commerce. Désormais, le pouvoir tunisien, qui a laminé les structures syndicales et les partis d’opposition, ne peut compter sur personne pour canaliser cette rage sociale. 

 

Leur presse (Christophe Ayad,
Libération), 21 décembre.

 

 

 

 

Tunisie : accrochages entre manifestants et forces de l'ordre à Sidi Bouzid

 

Des accrochages ont opposé samedi à Sidi Bouzid, à 265km de Tunis, dans le centre de la Tunisie, des forces de l'ordre et des manifestants mécontents qui tentaient de s'introduire au siège du gouvernorat (préfecture), ont rapporté un témoin et un parti d'opposition.

 

Ces heurts seraient intervenus après une tentative de suicide la veille d'un jeune commerçant ambulant de fruits et légumes auquel les autorités avaient saisi sa marchandise.

 

En désespoir de cause, le jeune homme, âgé d'une vingtaine d'année a tenté de s'immoler par le feu après s'être aspergé d'essence devant la préfecture. Atteint de brûlures graves, il a été transporté à l'hôpital où il est «entre la vie et la mort», selon un communiqué du Parti démocratique progressiste (PDP/opposition).

 

Selon un témoin oculaire, après un sit in «pacifique» observé la veille devant la préfecture par quelques dizaines de personnes, la manifestation a pris de l'ampleur samedi l'occasion du souk hebdomadaire, ce qui a engendré des accrochages entre les manifestants et les forces de l'ordre. Aux bombes lacrymogènes utilisées par les forces de l'ordre pour les empêcher d'entrer dans la préfecture, les manifestants répondaient par des jets de pierres sur le bâtiment et les voitures de police.

 

Selon la même source, les incidents qui se sont étendus à plusieurs zones de la ville, se poursuivaient samedi en fin de journée. Des devantures de magasins ont été endommagées par les manifestants qui ont mis le feu à une voiture, à des pneumatiques et aux poubelles.

 

 

Trois agents de l'ordre ont été blessés et transportés à l'hôpital de la ville, tandis que forces de l'ordre procédaient à une vague d'arrestations, selon cette source.

 

À l'instar du jeune commerçant, diplômé de l'université, et seul soutien de famille, la région de Sidi Bouzid compte un taux élevé de chômage parmi les promus de l'enseignement supérieur, indique-t-on de même source.

 

Leur presse (AP), 18 décembre.

 

 

Publié dans Colère ouvrière

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