Trois manifestants tués par la police à Tirana - 21 janvier
Albanie : heurts entre manifestants et policiers - trois morts
Trois personnes ont été tuées par balles vendredi en Albanie au cours d'une manifestation de l'opposition émaillée de violents accrochages entre manifestants et forces de l'ordre, a indiqué une source hospitalière. On dénombre une quarantaine de blessés.
«Il y a trois morts, 17 policiers et militaires blessés, dont trois grièvement. Vingt-deux civils ont également été blessés», a affirmé le chef des urgences de l'hôpital militaire de Tirana. Les trois personnes tuées étaient déjà mortes à leur arrivée aux urgences, a-t-il précisé.
L'opposition avait appelé à manifester contre le gouvernement de Sali Berisha afin de réclamer sa démission et appeler à des élections législatives anticipées, après l'annonce la semaine dernière de la démission du vice-Premier ministre Ilir Meta, mis en cause dans une affaire de corruption. Les socialistes albanais n'ont jamais reconnu le résultat des législatives de 2009, accusant le pouvoir de fraudes.
Plusieurs milliers de manifestants se sont ainsi rassemblés en début d'après-midi devant le siège du gouvernement, dans un climat de grande tension. Leurs pancartes demandaient le départ du premier ministre albanais : «À bas le gouvernement» ou «Berisha va-t-en !»
Des accrochages n'ont pas tardé à se produire entre les protestataires et les importants effectifs policiers déployés autour du bâtiment gouvernemental. Des manifestants ont lancé des pierres et les forces de l'ordre ont répliqué à l'aide de gaz lacrymogènes et de lances à eau.
L'ambassade des États-Unis à Tirana a lancé vendredi un appel au calme, soulignant que toute manifestation devait se dérouler dans «le respect des institutions et de l'État de droit». «Notre but n'est pas de prendre le pouvoir par la force et sans élections», a assuré le dirigeant de l'opposition et maire de Tirana, Edi Rama.
«Le gouvernement doit présenter sa démission et ouvrir la voie à de nouvelles élections (législatives) anticipées. C'est la seule solution pour que le pays revienne à la normale», a-t-il ajouté.
Leur presse (ATS), 21 janvier 2011.
Albanie : une manifestation antigouvernementale dégénère
La crise politique que traverse l'Albanie depuis un an et demi prend une tournure dramatique. Vendredi 21 janvier, trois personnes ont été tuées par balles, dans la capitale Tirana, lors d'une manifestation de l'opposition marquée par de violents accrochages avec les forces de l'ordre.
Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser les manifestants qui réclamaient la démission du gouvernement en l'accusant de corruption. Des témoins ont estimé leur nombre à environ 20'000.
Les affrontements ont fait également 33 blessés parmi les manifestants et 17 dans les rangs des forces de l'ordre, qui ont mis près de trois heures à reprendre le contrôle de la rue. Plusieurs véhicules, dont un appartenant à la police, ont été incendiés.
APPEL AU CALME
Le président albanais et le chef de file du Parti socialiste ont appelé au calme. L'opposition exige la convocation de nouvelles élections législatives car elle conteste les résultats du scrutin de juin 2009 remporté de justesse par le Parti démocratique du premier ministre, Sali Berisha.
L'ancien vice-premier ministre Ilir Meta, un important allié de Berisha, a démissionné il y a une semaine après avoir été accusé de corruption par son prédécesseur, Dritan Prifti, un ancien membre de son propre parti.
Dans une déclaration commune, les représentations de l'Union européenne, des États-Unis et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Tirana ont déploré ces violents incidents et appelé «toutes les parties au calme et à la retenue».
Leur presse (Le Monde), 21 janvier.