Trois ans de prison ferme pour deux anti-Otan à Strasbourg
Un Allemand et un Russe poursuivis pour avoir mis le feu à un bâtiment des douanes en marge d’une manifestation contre le sommet de l’Otan à Strasbourg, le 4 avril dernier, ont été condamnés lundi à quatre ans de prison dont un avec sursis.
Venus de Rostock, au nord-est de l’Allemagne, les deux manifestants, respectivement âgés de 23 et 18 ans, «se sont retrouvés, au niveau du Pont de l’Europe, dans une excitation extraordinaire, dans un tourbillon, et c’est là que tout a basculé», a expliqué l’un de leurs avocats, Me Emmanuel Hoen.
Qualifiant le jugement de «relativement équilibré», eu égard aux 10 ans de prison encourus et aux quatre ans ferme requis par le parquet, il a salué «la qualité du travail du juge d’instruction» qui a pu démontrer, selon lui, que ses clients n’appartenaient à aucun groupe violent.
Plusieurs centaines de jeunes gens avaient dévasté les abords du Pont de l’Europe durant près d’une heure et demie, sans être inquiétés, pendant que le gros des manifestants anti-Otan se rassemblait sur un champ de foire adjacent.
Les casseurs avaient incendié l’ancien poste de douane franco-allemand, un hôtel Ibis, une pharmacie ainsi qu’un bâtiment administratif des douanes encore en activité, le seul qui n’ait pas brûlé entièrement.
C’est pour ce dernier délit qu’étaient poursuivis l’Allemand et le Russe qui devront encore comparaître devant le tribunal au printemps prochain pour une audience en intérêts civils.
Il s’agit de la plus lourde sanction prononcée par la justice pour les incidents qui ont émaillé le sommet de l’Otan à Strasbourg. Moins d’une quinzaine de personnes ont été jugées depuis lors, le plus souvent pour des faits mineurs.
Leur presse (Reuters), 16 novembre 2009.