Sur les brèves sociales

Publié le par la Rédaction

Nous sentons le besoin de justifier les nombreux billets qui présentent des actes qui n’ont rien à voir avec l’action directe insurrectionnelle ou même politique. Les auteurs de ces actes seraient probablement très étonnés de voir leur œuvre se trouver sur un blogue du genre, mais en vérité on se fout des auteurs ou de leurs intentions. Nous ne cherchons pas tant à donner une signification à ces actes, à les récupérer pour les proclamer comme des faits d’une hargne inconsciemment insurrectionnelle, là n’est pas la question. Ces actes de guerre sociale sont le produit de leur époque, de notre époque, de l’époque du vieux monde. Peu importent les intentions de domination, de libération, de défoulement qui se cachent derrière, c’est dans leurs non-contributions directes au maintien du vieux monde que se trouve le premier point de notre solidarité. Dans le sens où ils sont tous considérés comme des crimes ou des désobéissances par le vieux monde. C’est dans cette optique que présenter ces brèves sociales toutes ensemble fait sens. Cela participe à la création d’un imaginaire collectif, d’un sentiment d’appartenance à un coup de poing sur la gueule du vieux monde et à l’inspiration d’une révolte qui n’a pas besoin d’intermédiaires politiques, de communiqués, de légitimité, de mouvement social et qui est généralement accessible, reproductible, donc potentiellement pandémique.

Bien que ces actes soient limités, comme toutes les actions, dans le sens où on ne contrôle jamais réellement les effets de nos actes, on ne peut pas nier qu’ils peuvent aussi être plus que des non-contributions. Qu’ils peuvent s’ériger comme des attaques directes contre le vieux monde, des attaques qui ne demandent qu’à se solidariser pour le confronter, pour s’insurger. On reprend un peu la vieille formule de la R.A.F.: «Une voiture brûlée c’est un crime, mille voitures brûlées c’est une action politique» pour dire qu’une voiture brûlée possède le potentiel de mille si l’imaginaire collectif l’interprète solidairement comme un acte de guerre provenant de membre d’un même parti, un parti… imaginaire…

Eskarbille, 10 février 2010.


Publié dans Presse

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