Sur les arrestations à Toronto
Mise à jour répression
Le dernier décompte des arrestations à Toronto arrive à 480 personnes (pour le moment, on apprend à l’instant qu’il y a des descentes en ce moment dans certains dortoirs et que les gens se font accuser de participation à une émeute). C’est énorme et il semble que la majorité des arrêtés n’étaient en fait que des manifestant-e-s pacifiques. Bref, une belle revanche policière.
Nous avons pu parler ce matin avec une camarade de Québec présente sur les lieux. Il semble que les arrestations préventives dans la nuit d’hier ait systématiquement ciblé des organisateurs clefs dont le point commun est d’avoir représenté leur groupe dans des «spokes councils» (les conseils de délégués qui servent à coordonner les mobilisations du mouvement antimondialisation) ou d'avoir des rôles désignés comme porte-parole médiatique ou coordonnateur d’un secteur (ex. : le coordonnateur du service de garde a été arrêté !). Bref, la police a tenté de «décapiter» la mobilisation. Aujourd’hui, plusieurs vétéran-te-s des mouvements radicaux de Montréal et Toronto qui sont en prison et qui font face à des accusations criminelles graves et ont des cautions exorbitantes.
Dans ce contexte, que les mobilisations aient eu lieu comme prévu et que les flics aient malgré tout été dépassés par les évènements dans la rue tient du tour de force. Il nous semble que ce «tour de force» est une illustration éclatante de la supériorité du mode d’organisation anti-autoritaire et décentralisé propre à l’aile radicale des mouvements sociaux. Reste maintenant à voir si notre solidarité tiendra le coup et permettra de faire libérer tou-te-s nos camarades (nous n’en doutons pas un instant !).
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26 juin 2010 - Quand les beux ont les bleus
Des camarades de l ’ UCL à Toronto ont écrit ce bref communiqué pour faire part de la répression intense qui sévit actuellement, en marge du G20. L ’ UCL le diffuse pour réitérer son support à toutes les victimes des forces de répression d ’ un système qui ne repose sur rien d ’ autre que la violence.
Malgré l’ingéniosité des manifestantes et des manifestants, qui semblent être en avance sur les policiers sur le plan tactique (les attaques à la marchandise furent étonnamment très nombreuses malgré la grossière campagne de peur), l’exercice de la terreur semble toujours à l’ordre du jour.
Aux petites heures, en ce pluvieux matin du G20, les policiers ont eu la brillante idée de procéder à l’arrestation de plusieurs militants et militantes du milieu radical montréalais et torontois. En pleine nuit, armées jusqu’aux dents, les forces de l’ordre ont démontré une nouvelle fois que leurs services de renseignement étaient tout aussi paranoïaques qu’efficaces.
La journée s’est tout de même déroulée au bénéfice des altermondialistes et anticapitalistes. Lors de la manifestation principale, comptant quelque 20'000 personnes, les radicaux ont pu s’en donner à cœur joie en procédant à de nombreuses actions directes contre l’État (on compte au moins quatre voitures de flics incendiées) et la propriété privée (une quarantaine de commerces furent ciblés). Encore une fois les forces de l’ordre ont fait preuve d’un manque flagrant de perspicacité et d’ingéniosité (que voulez-vous : il y a toujours des choses qui ne s’achètent pas…).
Mais la journée était loin d’être terminée. Vers 20 heures, les policiers sont de nouveau passés à l’offensive… Armés de mitrailleuses (!), ils ont littéralement pris d’assaut une coopérative où logeaient plusieurs activistes de Montréal. Mis à part le traumatisme évident qu’ont subi les quelques personnes ainsi sauvagement arrêtées, il semblerait bien que les forces de l’ordre, déjouées par plus fins qu’elles, tentent de prendre leur revanche par la seule voix qui leur soit connue et confortable : celle de la violence brutale et lâche, celle des armes et de la loi.
Au moment d’écrire ses lignes, les policiers séquestrent encore plusieurs militants à l’intérieur des murs de la coopérative…
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Quelques photos d’une intrusion policière (parmi d’autres) dans un logement privé à Toronto ce soir :
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Appel à la solidarité - arrêtéEs de Toronto
Nous reprenons le communiqué de la CLAC 2010 [le groupe qui coordonnait la participation des Montréalais-es aux mobilisations du G20].
URGENT : Appel urgent aux contributions !
APPEL À LA SOLIDARITÉ ! NON À L’INTIMIDATION ! NON À LA CRIMINALISATION DE LA RÉSISTANCE !
Nous venons d’apprendre que plusieurs militantEs de longue date qui sont à Toronto pour protester contre le sommet du G20 font face à de sérieuses accusations fabriquées de toutes pièces, qui pourraient engendrer des périodes de détention allant jusqu’à plusieurs semaines. Nous devons amasser 40,000 dollars d’ici lundi matin pour les cautions des accuséEs.
Si vous pouvez vous engager à contribuer un montant d’argent en vue d’une caution, veuillez rentrer en contact avec nous. Il s’agit de pouvoir fournir le montant que vous pouvez contribuer si celà s’avère nécessaire, d’ici lundi matin.
Après avoir dépensé un milliard de dollars en coûts reliés à la sécurité du G8/G20, l’arsenal militarisé établi à Toronto tente à présent de criminaliser celles et ceux qui résistent à leurs campagnes de peur et d’intimidation. Non à la criminalisation de la résistance !
Restez en contact ! Des actions de solidarité urgentes pourraient avoir lieu dans les prochaines 48 heures!
Contactez-nous : Email - Tél. (514) 243 - 2776 ; (514) 222 - 0205
Voix de faits, 27 juin 2010
Blogue de combat de l’UCL Québec.