Succès de la manif lyonnaise contre l'extrême-droite

Publié le par la Rédaction

 Une riposte antifasciste massive et déterminée face aux attaques d’extrême-droite


Samedi 10 avril, plus de 2500 personnes ont répondu présent à l’appel antifasciste unitaire qui faisait suite à une série d’attaque des nazillons sur Lyon. Manifestation à travers la presqu’île et le Vieux Lyon et prises de parole derrière une banderole unitaire «Ripostons au fascisme». Récit et photos.

 

Banderole unitaire


La manifestation, partie sur les coups de 15 heures de la place Bellecour, a rejoint le Vieux Lyon et la place Saint-Jean, lieu connu pour sa fréquentation par les nazillons et par le fait que s’y est produit une des dernières attaques attribuées aux fascistes.

 

Prise de parole place Saint-Jean

 

 

Place Saint-Jean


Sur place, entre les drapeaux noirs, ceux de la CNT et des autres organisations et les banderoles antifascistes, une prise de parole a eu lieu, afin de rappeler les dernières exactions de l’extrême-droite lyonnaise et la nécessité du combat antifasciste. Les slogans rappelant que «le fascisme c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève» ou la nécessité de la lutte sociale face à l’État et aux fascistes, ainsi que la solidarité avec les sans-papiers et les travailleurs immigrés, ont fusé pendant plusieurs minutes.

 

Pink Bloc !


Le cortège, divers tout autant que déterminé, des militantEs du Pink Bloc à celles et ceux du groupe antifasciste radical Les Voraces présents en nombre et masqués comme une partie du cortège, a ensuite repris les quais de Saône en direction de Saint-Paul entre fumigènes et slogans antifascistes. Arrivés à proximité de la place Saint-Paul et du pont menant à l’Hôtel de Ville, le service d’ordre de la manif, alerté de la présence de quelques nervis fascistes cachés derrière des gardes mobiles, a formé un bloc pour y faire face, de même qu’un grand nombre de manifestantEs.

 

Le premier rang de la manifestation face aux fascistes

 

La manifestation face aux fascistes

 

Les manifestants observent depuis le pont

les quelques fafs éparpillés sur le quai

 

Le groupe de fafs sur les quais de Saône


La petite quarantaine de fachos, hools de Gerland et identitaires, s’époumonaient à brailler «Bleu blanc rouge, la France aux Français», rapidement couverts par les slogans des manifestants : «Alerta alerta antifascista», «No pasaran» et autres «Antifa».


Les mobiles, après avoir fait un double rang entre les nombreux manifestants et le petit groupe de fachos, ont fini par faire reculer de quelques centaines de mètres les fafs, après que de nombreux projectiles divers soient tombés indifféremment sur les flics et les fachos.

 

Des membres du SO


Au bout de quelques minutes, les manifestants abandonnent les fachos à leurs cris réactionnaires et poursuivent la manifestation en direction des Terreaux, puis des Cordeliers, où a eu lieu une dernière prise de parole avant la dispersion de la manifestation.

 


Face aux exactions violentes de quelques nervis d’extrême-droite, les manifestants ont répondu par l’affirmation politique et populaire d’un antifascisme sans concession.


Aujourd’hui comme hier :

Pas de fachos dans les quartiers,
Pas de quartier pour les fachos !
No Pasaran !


Rebellyon, 10 avril 2010.

 

 

 

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Succès de la manif contre l’extrême-droite malgré une provocation

 

Samedi après-midi, plus de 2000 personnes ont défilé à Lyon de la place Bellecour aux Cordeliers «contre l’extrême-droite et la haine». Un succès pour les organisateurs [Alternatifs, Alternative Libertaire, Amoureux au ban public, Attac-Rhône, Cabiria, CCRASS, CGA, CGT Éduc’action, Collectif 69 de défense des sans-papiers, COVRA, CRI, FA, FASE69, FCPE, FSE, Gauche unitaire, JCML, Planning familial, MRAP, NPA, OCL, PAG69, Parti de Gauche, Ras l’Front, RESF, RUSF, Solidaires, Sud éducation, Sud culture, Tous ensemble 69, TÉMOINS, UD CNT 69, CNT Interpro 73-74, UJFP, UPC, Les Voraces…], malgré la quarantaine d’individus venus provoquer la manifestation.

 

L’appel à manifester contre la «recrudescence d’actions d’une extrême-droite violente» a été lancé par le réseau Vigilance 69 regroupant une trentaine d’organisations (lire notre article précédent). Dans les rues de Lyon, ce sont plus de 2000 personnes (selon la police et les organisateurs) qui ont défilé derrière la banderole «Riposte au fascisme». Dans le cortège, s’affichaient notamment les banderoles et drapeaux de la CNT, du NPA, du PC, du Parti de gauche, des jeunes socialistes, de SUD et de la CGT. Parti de Bellecour, le cortège a gagné le Vieux Lyon. À Saint-Paul, à l’angle du pont Lafeuillé et du quai Bondy, un groupe d’une quarantaine de personnes attendaient les manifestants au cri de «la France aux Français» et en chantant la Marseillaise (voir la vidéo).

 

 

Les cars de gendarmes mobiles et les CRS ont créé un cordon pour séparer les manifestants des contre-manifestants d’extrême-droite. Des jets de canettes de bière et de pierres ont alors été échangés de part et d’autre, sans faire de blessés. Les CRS ont finalement repoussé la quarantaine de personnes cinq cent mètres plus loin. Il n’y a eu aucune interpellation. La manifestation a pu continuer sans incident jusqu’aux Cordeliers. À l’arrivée, l’un des porte-paroles du collectif tirait le bilan, mégaphone à la bouche : «Face aux intimidations de quelques dizaines d’extrémistes, nous sommes plus de 2000. C’est un succès.»

 

Leur presse (Lyon Capitale), 10 avril.


 

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Manifestation antifasciste :

2000 personnes dans les rues de Lyon

 

En réunissant plus de deux mille personnes dans les rues de Lyon cet après-midi, la manifestation antifasciste organisée par le Comité vigilance 69 a été un succès. Sous haute protection policière et avec un service d’ordre efficace aucun incident ne s’est produit en dépit des provocations de quelques dizaines de jeunes militants d’extrême-droite à proximité de Saint-Paul.

 

 

Derrière une large banderole «Ripostons au fascisme», énormément de jeunes, beaucoup d’anarchistes et où flottent nombre de drapeaux de la CNT, du Parti de gauche, du NPA, du MRAP ou encore du Mouvement de la jeunesse socialiste étaient présents. David de la Confédération Nationale du travail, anarchiste mais intervenant au nom de l’ensemble du Comité, a rappelé le contexte de ce rassemblement : «Depuis quelques mois à Lyon, les fascistes tentent d’imposer leur parole en usant de violences. Nous sommes là pour dénoncer ces pratiques […] la meilleure réponse contre ces quelques dizaines de personnes c’est une réponse populaire, massive et politique.» L’orateur faisait allusion à divers incidents récents comme les agressions contre les manifestants de gauche lors de la venue d’Éric Besson à la préfecture du Rhône pour un débat sur l’identité nationale ou encore de syndicalistes à Saint-Jean ou de sans-papiers.

 

Leur presse (Le Progrès), 10 avril.


 


Plus de deux mille personnes dans les rues de Lyon hier après-midi


Le début des vacances de Pâques aurait pu jouer contre elle. Le temps en revanche était de son côté. En réunissant plus de deux mille personnes dans les rues de Lyon hier après-midi, la manifestation antifasciste organisée par le Comité vigilance 69 a été un réel succès. Sous haute protection policière, et avec un service d’ordre remarquablement organisé, aucun incident ne sest produit en dépit des provocations de quelques dizaines de jeunes militants dextrême-droite à proximité de Saint-Paul.

 


Parti de la place Bellecour vers 15h30 derrière une large banderole «Ripostons au fascisme», le cortège sest disloqué deux heures plus tard aux Cordeliers. Entre-temps, il avait traversé une première fois la Saône au pont Bonaparte pour rejoindre la place Saint-Jean. Là David, de la CNT (Confédération nationale du travail, anarchiste) mais intervenant au nom de lensemble du Comité, rappelle le contexte de ce rassemblement : «Depuis quelques mois à Lyon, les fascistes tentent dimposer leur parole en usant de violences. Nous sommes là pour dénoncer ces pratiques […] la meilleure réponse contre ces quelques dizaines de personnes cest une réponse populaire, massive et politique.» Lorateur faisait allusion à divers incidents récents comme les agressions contre les manifestants de gauche lors de la venue d’Éric Besson à la préfecture du Rhône pour un débat sur lidentité nationale ou encore de syndicalistes à Saint-Jean ou de sans-papiers.


Le cortège, dans lequel il y a énormément de jeunes, beaucoup danarchistes et où flottent nombre de drapeaux de la CNT, du Parti de gauche, du NPA, du MRAP ou encore du Mouvement de la jeunesse socialiste, reprend les quais de Saône jusquau pont de la Feuillée où la confrontation avec les militants dextrême-droite se limite au jet de deux ou trois canettes et pétards qui tombent aux pieds des forces de lordre faisant tampon entre limportante manifestation et la poignée dagitateurs. Après quelques minutes de flottement, la marche reprend vers les Terreaux puis redescend tranquillement jusquau palais de la Bourse.


Leur presse (Michel Rivet-Paturel,
Le Progrès), 11 avril.


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Mobilisation à Lyon contre l’extrême-droite

 

Environ 2000 personnes (1800 selon la police, 2500 personnes selon les organisateurs) ont manifesté samedi après-midi à Lyon «contre l’extrême-droite et la haine», à lappel de partis, associations et syndicats de gauche et dextrême-gauche. Sous un beau soleil et regroupés derrière une banderole proclamant «Ripostons au racisme», les manifestants ont défilé de la place Bellecour à la place de la République en passant par le Vieux-Lyon. Peu avant datteindre la place de lHôtel de ville, quelques échauffourées ont eu lieu entre les manifestants et des militants dextrême-droite…

 

 

«On a assisté à des jets de bouteilles de part et dautre, mais il ny a pas eu de blessé, ni dinterpellation», a-t-on précisé de source policière. Dans la foule, flottaient au vent des drapeaux ou des banderoles de la CNT, du NPA, du PCF, du Parti de Gauche, des Jeunesses socialistes, du Mrap, mais également de la CGT, de RESF et des Amoureux au banc public. «Suite à la recrudescence d’actes d'intimidation et de violences de divers groupes d  extrême-droite à Lyon», un «Réseau de vigilance 69», constitué de dizaines d  associations, syndicats et partis, avait décidé il y a quelques jours de prendre l  initiative de cette «manifestation unitaire et d  affirmation politique».

«À Lyon et dans plusieurs villes de France, nous assistons à une véritable recrudescence des groupuscules fascistes», affirmait un communiqué distribué aux passants, dénonçant une «véritable politique de recrutement en masse de la jeunesse». Les manifestants, jeunes pour la plupart, ont notamment chanté «Pas de quartier pour les fascistes, pas de fascistes dans nos quartiers» et «Contre le fascisme et la misère, c
  est la lutte sociale qui est nécessaire» ou bien encore «Le fascisme, c  est la gangrène».

Leur presse (LibéLyon), 11 avril.

 

 

 

Leur presse (M6), 11 avril.

 

 

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Communiqué UD CNT 69

 

 

La manifestation unitaire contre l’extrême-droite et la haine de samedi a été un succès. 3000 personnes y ont participé. Elle a montré que le mouvement social, syndical et politique ne se laisserait pas intimider par les actions des groupuscules fascistes (action de harcèlement auprès des bibliothèques du 4e et du 8e, attaque d’un rassemblement contre la tenue du débat sur l’identité nationale, encerclements, intimidations et agressions de militant-e-s, etc.).

 

L’UD CNT 69 continuera à se battre contre la résurgence de l’extrême-droite, favorisée aujourd’hui par un État de plus en plus autoritaire et xénophobe. Nous répondrons à la stigmatisation des étrangers, au racisme et la xénophobie par la solidarité de classe et un combat sans concession contre le patronat.

Union Départementale de la CNT du Rhône, 13 avril.

 

 

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Derrière le fascisme, se cache le capital !

Dans un contexte de crise économique capitaliste, pour maintenir son taux de profit, la bourgeoisie nous appauvrit : licenciements massifs, gels des salaires, hausses des loyers et des prix sont notre lot quotidien… L’État sert de bras armé à cette politique, en s’attaquant à tous les mécanismes qui tendent à réduire un peu les inégalités : il casse la sécurité sociale (retraites, assurance chômage et maladie), les services publics, multiplie les cadeaux au patronat et aux actionnaires (bouclier fiscal, exonération de cotisations sociales…). Enfin il réprime les luttes menées par les classes populaires contre cette politique d’appauvrissement. Les difficultés s’accroissent pour nous au jour le jour. Parce qu’elle sait que cette politique va provoquer des révoltes populaires (les émeutes en 2005, la lutte unitaire contre le CPE, la grève générale en Guadeloupe, mais aussi les mouvement de révolte en Grèce ou ailleurs lui ont servi d’avertissement), la bourgeoisie prend les devants : elle diffuse un discours de division, en cherchant à nous monter les un-e-s contre les autres : le discours nationaliste (débat sur l’identité nationale), mais aussi le racisme d’État (chasse aux sans-papiers et discours contre les étrangers), vise à nous diviser, entre travailleurs et travailleuses français et étranger, avec ou sans papier, de la même manière qu’il cherche à opposer chômeurs et travailleurs, travailleurs du public ou du privé.

 

Cette politique vise à sauver la peau d’un système économique et politique en faillite, qui enrichit sur notre dos une minorité d’exploiteurs : actionnaires, patrons et politiciens… Elle diffuse des discours racistes et antisémites dans la population, afin de désigner des boucs émissaires («étrangers», «arabes», «noirs», «musulmans», «juifs») visant à masquer la réelle opposition entre les classes en mettant en scène une pseudo opposition fondée sur la couleur de peau ou la religion. Tout cela pour échapper à la colère populaire !

 

Dans ce contexte, des groupes ouvertement fascistes trouvent un terrain fertile pour recruter, et radicaliser leur discours. Ils s’appuient sur le discours nationaliste, raciste et xénophobe porté par la classe politique, qu’il adaptent en le radicalisant : Ce discours raciste prend notamment la forme :

— D’attaques contre un islam fantasmé, dans le cas des identitaires qui stigmatisent une population «non blanche» (sic). Ils diffusent par ces attaques un discours raciste en toute impunité. Ils prolongent ainsi le racisme d’État. 
— D’attaques contre les juifs (désignés sous l’étiquette «sionistes» ) dans le cas d’Égalité et réconciliation — Soral, Dieudonné, etc. (qui recycle le discours antisémite classique du nationalisme français en tentant de dévoyer la lutte de solidarité anticoloniale autour de la Palestine).

 

Si officiellement l’État condamne ces discours, la bourgeoisie y trouve son compte parce qu’elle désigne à une partie des classes populaires des boucs émissaires — en faisant la promotion indirecte de ces discours en les présentant comme «rebelles», «antisystème» alors qu’ils ne sont que le vieux fond puant du nationalisme français qui remonte à la surface, au service du capitalisme. Cela vise à remplacer l’affrontement de classe par un affrontement au sein des classes populaires, sur des bases «communautaires». En s’en prenant aux militant-e-s du mouvement social (attaques de syndicalistes, de militant-e-s révolutionnaires, de rassemblements en soutien aux sans papier-e-s), il se donnent le rôle de supplétif de la politique raciste de l’État, sous le regard complaisant de la police.

 

Refusons les tentatives d’intimidation des groupes fascistes ! Refusons les discours et les politiques nationalistes, racistes et xenophobes ! Soyons solidaires entre exploité-e-s : ne laissons pas la bourgeoisie, l’État et les fascistes nous opposer entre nous, sur la base de la religion, de la couleur de peau, de la nationalité… !

Tract diffusé par la Coordination des Groupes Anarchistes
lors de la manifestation, 10 avril.

 


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