Solidarité avec les travailleurs grecs !
Nous ne paierons pas leur crise !
Le plan d’aide économique à la Grèce, décidé dimanche dernier par l’UE et le FMI, aura des conséquences néfastes pour les travailleurs grecs, victimes d’une crise mondiale dont on leur exige de payer les frais.
Cela ne va pas sans rappeler d’ailleurs les années de la dictature militaire, où le FMI avait pris le contrôle financier du pays.
Depuis quelques mois déjà, la population grecque se mobilise contre des mesures d’austérité draconiennes. Pour avoir accès aux fonds de l’UE et de la Banque Mondiale et pouvoir ainsi payer une partie de sa dette publique, le gouvernement du PASOK a mis en place un programme de rigueur visant à diminuer drastiquement les dépenses publiques : abandon progressif du système des retraites pour tous, réduction des salaires, non remplacement des départs à la retraite dans la fonction publique, augmentation de la TVA de 19 à 23%, départ à la retraite à 67 ans, etc.
Une fois de plus, les travailleurs souffrent des effets d’une politique économique dont ils ne sont pas responsables ; mais en Grèce, ils ne se résignent pas à payer la crise du capitalisme ! C’est massivement que la population grecque a exprimé sa juste opposition : deux grèves générales ont eu lieu depuis le mois de février et les manifestations se succèdent. La lutte prend de plus en plus d’ampleur et ce 1er mai 2010, marqué par une forte répression policière, en est bien l’exemple, avec plus de 20'000 personnes dans les rues d’Athènes. Une nouvelle journée de grève générale est prévue pour le 5 mai.
La situation de la Grèce rappelle celle de l’Argentine en 2001. Ne l’oublions pas : la crise grecque n’est qu’un éclat d’une crise mondiale qui, à présent, attaque les économies européennes les plus faibles, mais qui à terme touchera l’ensemble des pays de la zone euro. Dans cette situation alarmante, au lieu d’aider le peuple, l’UE et ses sbires ne font qu’entériner leur rôle de gardiens des marchés financiers internationaux.
Le Secrétariat International de la CNT tient à affirmer sa solidarité avec les travailleurs grecs et manifeste son soutien à cette nouvelle journée de grève générale. Aussi, nous participerons aux manifestations de soutien avec la lutte du peuple grec.
Ni en Grèce ni ailleurs, nous ne paierons pas leur crise !
Rassemblement à Paris mercredi 5 mai - 18h30
Devant la délégation de la Commission européenne à Paris, 288 bd Saint-Germain (Métro Solférino).
Le SI de la CNT, le 2 mai 2010.
Nous sommes tous des travailleurs/ses grecs
Depuis des semaines, sous la pression de la Commission Européenne et du Fonds Monétaire International, le gouvernement grec s’attaque aux travailleurs/ses de ce pays.
Le niveau d’endettement du pays (12,7%) est mis en avant pour tenter de justifier des reculs sociaux … injustifiables. D’ailleurs, les taux de pays comme la Grande Bretagne, l’Espagne, le Japon, les États-Unis sont aussi à plus de 10%.
Les travailleurs/ses de Grèce, à juste titre, refusent de payer la crise du système capitaliste. Les patrons et les actionnaires se sont gavés de dividendes, de cadeaux fiscaux de toutes sortes, de rémunérations démentielles avec, à la clef, des fortunes qui dépassent l’entendement. C’est à eux de payer leur crise.
Les mesures annoncées sont inadmissibles : non remplacement de 4 départs à la retraite sur 5 dans la Fonction publique, hausse de la Taxe sur la Valeur Ajoutée de 19 à 21%, baisse de 10% des dépenses d’assurance, gel des pensions de retraites, réduction de 15% des salaires, âge légal de départ à la retraite porté à 67 ans, etc.
Les mêmes banques et les mêmes spéculateurs, qui hier ont été sauvés d’une faillite certaine grâce à l’aide des États, mettent la pression sur ceux-ci et sont autorisés à spéculer sur leurs dos. Les gouvernements ont sauvé les banques, sans contrepartie. Aujourd’hui ces mêmes banques viennent faire payer l’addition aux peuples. La Grèce est attaquée, le Portugal est dans la ligne de mire, l’Espagne et l’Irlande sont menacées.
En Grèce, plusieurs grèves et manifestations massives ont déjà eu lieu. Le 24 février une grève générale a paralysé le pays. Nos syndicats affirment leur soutien au peuple grec, notamment à la grève générale du 5 mai.
Pour sauver leur système capitaliste, les patrons et les actionnaires sont organisés internationalement : le mouvement syndical doit agir à travers les frontières pour imposer un autre système que celui qui exploite les travailleurs/ses, pille les ressources naturelles et les pays pauvres, organise la famine d’une partie de la planète… Nous entendons avancer dans la mise en place d’un réseau syndical alternatif en Europe, ouvert à toutes les forces qui veulent lutter contre le capitalisme, le libéralisme.
Partout, développons et coordonnons les luttes sociales, et construisons la résistance commune au niveau européen ! Face à la crise du système capitaliste, la grève générale est nécessaire. Nous voulons la construire !
En Grèce comme ailleurs, ce n’est pas au peuple de payer la crise du système capitaliste !
Confederacion General del Trabajo (CGT), État espagnol ; Confederacion Intersindical, État espagnol ; Ezker Sindikalaren Konbergentzia (ESK), Pays Basque ; Confederazione Unitaria di Base (CUB), Italie ; Sind. Dei Lavoratori intercategoriale (SDL e RDB), Italie ; Unione Sindicale Italiana (USI), Italie ; Transnationals Information Exchange (TIE), Allemagne ; Confédération Nationale du Travail (CNT), France ; Union syndicale Solidaires, France - 30 avril.