Solidarité avec le camarade docker de Lorient Jeudi 14 avril

Publié le par la Rédaction

 

Jeudi 14 avril à 13h30  : soutien au camarade du syndicat CGT des Dockers de Lorient traduit devant le Tribunal Correctionnel suite aux actions contre la réforme des retraites en 2010.

 

Courrier de l'Union Locale CGT de Lorient, 8 mars 2011 :

Relaxe pour Gaëtan Le Bolay

 

L’Union locale CGT de Lorient et sa Région appelle à un rassemblement le 14 avril à 13 heures 30 devant le Palais de Justice pour soutenir Gaëtan Le Bolay, injustement accusé d’avoir lancé un projectile sur les forces de l’ordre lors de la manifestation du 19 octobre 2010.

 

Nous n’avons pas la mémoire courte. Ce sont bien les forces de l’ordre, qui sur le pont de Carnel, ont bien lancé des projectiles sur une manifestation tout à fait pacifique.

 

L’accusation contre notre camarade docker se fonde sur une vague photo parue dans la presse où il ne se reconnaît pas lui-même.

 

La plainte contre notre camarade est une mesquinerie de plus envers les dockers dont l’État ne pardonne pas la combativité.

 

Non à la répression !

 

Relaxe immédiate de notre camarade.

 

RENDEZ-VOUS LE 14 AVRIL À 13 HEURES 30
DEVANT LE TRIBUNAL CORRECTIONNEL

RUE ESVELIN À LORIENT.

 

 

 

Texte de solidarité de la CNT du Morbihan, 6 avril :

 

Nous sommes tous des lanceurs de pavés

 

Automne rouge… et jaune

 

En octobre dernier le mouvement contre le projet de contre-réforme des retraites bat sont plein, loin du discours des directions des grandes centrales syndicales, une partie importante des travailleuses et travailleurs, lassé(e)s des marches au pas et sans lendemain, s'organisent dans le blocage de l'économie, pour la grève reconductible ou générale… donc dans l'action directe.

 

Rien d'étonnant là-dedans, ce qui devrait plutôt l'être c'est qu'on n'ait pas agi ainsi plus tôt et donc de façon plus efficace et mieux coordonnée.

 

Quant les médias et les politicards (à commencer par la droite au pouvoir) se félicitent de manifestations sans «incident» et susurrent gentiment à nos «camarades» bureaucrates qui négocient la longueur de nos chaînes dans les divans confortables de l'Élysée, qu'ils sont des hommes responsables et sages, on aurait foutrement dû se poser plus de questions tactiques.

 

La signature plus tard d'un torchon jaune, entre autre, par le «camarade» Chérèque, qui promet de ne pas accomplir d'actions qui nuiraient aux biens et aux personnes confirme la volonté acharnée de certains à ne pas retourner à des pratiques syndicales qu'ils avaient espérées enterrées : les fameuses actions directes (grève, occupation, blocage, boycott, sabotage…).

 

Arrêtons deux minutes les fausses déclarations de bons sentiments qui se veulent dénonciatrices de toutes «violences» et qui condamnent en fait toutes actions accomplies pour faire pression sur les bourgeois du CAC40 et du gouverne(et)ment. Violence et insécurité, sont bien ces réformes et contre-réformes qui s'abattent sur la classe ouvrière, lui fait courber l'échine et  lécher les bottes de ses exploiteurs, sous les coups de fouet du «travail flexible» (comprendre : précarité) des «restructurations» (comprendre : licenciement massif), tout ça en subissant les tentatives de divisions ignobles opérées par les tenants du pouvoir entre «travailleurs français» et travailleurs immigrés ou sans-papiers, entre «vrais» travailleurs et précaires ou chômeurs, entre vieux sages et responsables et jeunes «naïfs» soit-disant, ignorants, entre citoyens respectables qui se contentent de mettre un bulletin dans une urne et de faire parfois des promenades syndicales et le manifestant «infréquentable», le casseur qui ne peut être qu'un extrémiste irresponsable.

 

Ne pas résister à cette répression (si besoin par l'action directe) c'est la laisser se banaliser. Quant à s'opposer clairement, par le biais des grandes centrales syndicales, à l'action des travailleuses et travailleurs en lutte, c'est clairement collaborer, c'est se ranger dans le camp du capital.

 

Quelle violence ?

 

Quant les milices de Sarko attaquent une manifestation à Lorient (une personne de plus de 60 ans est trainée par terre sur plusieurs mètres sans raison, la police utilise des bombes lacrymogènes, des bombes assourdissantes, tout ça sans sommation), que pour protéger des familles entières en tête de cortège des manifestants déterminés font face et que ce sont eux qu'on condamne ensuite.

 

Quand place Belcour à Lyon c'est une vraie prison à ciel ouvert que mettent en place les forces du désordre et qui empêchent les manifestants de s'exprimer et de circuler (deux libertés fondamentales qu'on nous dit ???).

 

Quand dans une des raffineries en grève l'État force illégalement les travailleuses et travailleurs à reprendre le travail sous le prétexte pitoyable d'urgence nationale, et qui rappelle des temps sombres où l'on ramenait l'esclave, le serf ou le salarié (selon la dénomination de l'époque) à coup de trique ou le fusil sur la tempe à sa besogne, des temps où les travailleuses et travailleurs n'avaient pas encore conquis le droit fondamental de faire grève…

 

Partout en France, pendant ce mouvement social, l'État a frappé fort, avec une violence inouïe qu'on ne remet pas en cause car elle est légale. Légitimité et légalité sont des termes différents, ils avaient la légalité nous avions et nous avons la légitimité. Chaque fois que les travailleuses et travailleurs luttent contre l'exploitation, et l'oppression de l'homme par l'homme et bien souvent, de quelques hommes sur des millions, chaque fois nous sommes légitimes, chaque fois nous avons raison.

 

Le «monde arabe» et nous ?

 

Nous nous offusquons facilement de ces États policiers qui matent leurs populations, si besoin en ouvrant le feu, comme nous nous en sommes rendus compte ces derniers temps. Ici les médias et politiciens de tout poil prennent soin de parler du monde «arabe» pour que l'on n'ait pas la mauvaise idée de faire des rapprochements avec nos belles et glorieuses démocraties bourgeoises occidentales.

 

La différence ici, c'est que les forces de répression prennent soin de ne pas tuer (en tous cas durant les mouvements sociaux), et ceci non pas par bonté d'âme mais bien parce que cela les déservirait et ferait juste monter la sauce de la révolte (qu'on se souvienne des émeutes de 2005).

 

Ici (en Occident et en France particulièrement) la stratégie est tout autre :

Une force policière de pointe parmi les plus enviées au monde (qui a d'ailleurs tellement fait bomber le torse de cette chère Alliot-Marie qu'elle s'est empressée de proposer une aide matérielle et tactique à Ben Ali pour mater ceux qu'elle et sa clique appelaient encore «la minorité d'extrémistes, de casseurs, et de pilleurs» et qui sont plus tard devenus les révolutionnaires du Jasmin pour la démocratie… à l'occidentale bien sûr).
Une répression médiatique hallucinante où on nous pointe sans cesse les dangereux «casseurs» (de qui parle-t-on ?? de flics infiltrés, de fachos qui attaquent les manifs, ou bien de gens qui après un ras-le-bol légitime gardent un sentiment de vengeance, de manifestants déterminés qui ciblent des lieux comme les banques ou les sociétés d'assurances qui leur paraissent symboliques des milieux à abattre, de syndicalistes qui occupent leurs lieux de travail et qui osent résister quand on les en chasse ?…) et on nous bassine de stupidité comme oser dire que c'est pour sauver le système par répartition qu'on l'assassine.

 

Peut importe la façon dont ils s'y emploient, le but reste le même : nous faire taire pour nous exploiter toujours plus, et il faudrait presque qu'on leur dise merci.

 

Lancer de pavé ou de marguerites ?? … question bourgeoise !!

 

Aujourd'hui nous soutenons notre camarade docker aux côtés de qui certains d'entre nous se sont battus, parce qu'on avait fait le même choix, résister et lutter contre ceux qui nous enchaînent jour après jour et contre l'agression policière.

 

Ainsi nous nous foutons pas mal de savoir si oui ou non tel ou tel morceau de caillasse a volé en direction de ceux qui nous canardent sans pitié à coup de lacrymo, de flashballs, de taser ou autres trouvailles technologiques au service de la destruction de nos vies. Cette question nous paraît ridicule et finalement bourgeoise, c'est rentrer dans le jeu d'une justice qui est de toute manière de classe (en taule le voleur de bagnole et en liberté le président qui vend les armes et les munitions à un Kadhafi qui les vide sans vergogne sur la population).

 

Hier avec les répressions des mouvements sociaux comme celui des retraites, aujourd'hui avec les lois sécuritaires et liberticides comme celle de la loi LOPPSI2 et demain contre toutes les avancées réactionnaires et répressives nous sommes et serons solidaires avec ceux qui luttent et refusent qu'on les enchaîne toujours plus.

 

Solidarité avec le camarade docker

et avec toutes les victimes de la répression policière.

 

Solidarité avec les prisonniers politiques ici et ailleurs.

 

À bas l'État, à bas les patrons,
c'est nous qui produisons, c'est nous qui décidons !

 


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