RSA : Bienvenue dans le monde de la pauvreté durable !

Publié le par la Rédaction


Le RSA est censé contribuer de façon décisive à la lutte contre la pauvreté. Bonjour l’escroquerie !

Le RSA (Revenu de solidarité active) remplace le Revenu minimum d’insertion (RMI) et l
Allocation de parent isolé (API). Il complète les revenus du travail des travailleurs pauvres et oblige à sinscrire à Pôle Emploi.

Derrière son côté «charitable», c
est en fait une application de lescroquerie intellectuelle du «travailler plus» pour «gagner plus» qui stigmatise «loisiveté» des RMistes face aux «pauvres méritants» et va ainsi amener à une mise en concurrence accrue des travailleurs entre eux.

L
État, aujourd'hui, nous fait miroiter que nous pouvons gagner plus en travaillant moins !!! Mais le fondement de cette politique ne serait-il pas dorganiser la précarisation du travail en essayant de nous faire passer la pilule sans heurt ? Demain, qui lempêchera de diminuer le SMIC à 800 EUR pour un temps plein ?

De même, cette incitation financière à la reprise d
un emploi quelle quen soit la qualité, risque de provoquer une généralisation du travail au noir (donc sans couverture sociale et sans cotisation pour la retraite).

Enfin, si le RSA ne permet pas d
accéder à un revenu décent, il ne sera pas non plus le moyen de recevoir une reconnaissance professionnelle, ni même dentrevoir un avenir solide.

Évaluations réalisées par le simulateur de calcul du RSA disponible sur www.caf.fr :
— SMIC temps plein (35 heures) : 1000 EUR net par mois,
— RSA mi-temps (17,5 heures) : 710 EUR net par mois (500 EUR de salaire + 210 EUR de RSA),
— RSA quart-temps (8,75 heures) : 550 EUR net par mois (250 EUR de salaire + 305 EUR de RSA).

Mais ne nous y trompons pas. Un SMIC à temps plein ne permet déjà pas de vivre dignement !

Précarisation accrue

Le «but recherché» de faire sortir les RMistes et les travailleurs «modestes» de la pauvreté ne sera pas atteint, compte tenu des revenus qui resteront bien en-dessous de ce qu
ils devraient être pour vivre décemment.

L
État, par la création du RSA, nous démontre que le revenu, seul, nest plus suffisant pour permettre aux travailleurs (et souvent à leurs familles) de vivre dignement. Plutôt que d’imposer une augmentation des salaires, il obéit, comme ça a toujours été le cas, aux ordres du patronat.

Nous risquons dans les années à venir de voir exploser, grâce à ce dispositif, le nombre de travailleurs pauvres, et disparaître le SMIC. Ne pouvant diminuer le salaire minimum horaire, l
État propose au patronat de réduire le temps de travail, donc le revenu global.

Une personne seule travaillant à temps plein et rémunérée au SMIC perçoit environ 1000 EUR net par mois. Avec le RSA, en travaillant à mi-temps, elle percevra un revenu global d
un peu plus de 700 EUR.

Un cadeau supplémentaire pour le patronat

Finalement le RSA est une aubaine pour le patronat qui se voit offrir des «petits boulots subventionnés». En effet les employeurs vont être encouragés à développer des postes à bas salaire et à temps partiel. Le tout dans un marché du travail nettement plus flexible. On peut déjà les entendre dire : «On ne peut pas vous proposer un temps complet, c
est la crise. Mais ne vous inquiétez pas, le RSA est là pour compléter vos revenus…»

Avec la sous-traitance au secteur privé (Adecco…) d
un grand nombre de demandeurs d’emploi (pour «soulager» Pôle-emploi), cest lafflux dune main d’œuvre bon marché et docile, car précaire, pour les entreprises.

Machine à exclure, à casser, à fliquer !

Loin d
être une solution, le RSA ne combat même pas lexclusion, il linstitutionnalise.

Le RSA impose plus d
obligations que le RMI. En effet pour avoir droit au RSA, il faudra être inscrit à Pôle-Emploi et donc se plier aux mêmes règles que les chômeurs avec le risque de radiation des listes et donc dune suspension des allocations.

Les personnes qui ne sont pas en capacité de reprendre un emploi (ne pouvant donc pas accepter une «offre d
emploi raisonnable»), ne seront donc pas concernées par le RSA.

S
ajoute à cela un système de flicage-fichage. Déjà, à sa mise en place, il était quasiment demandé de poursuivre ses parents en justice si ceux-ci naidaient pas financièrement les bénéficiaires. Récemment, la CNIL (Commission nationale de linformatique et des libertés) a été saisie pour vérifier la création dun fichier conséquent consultable par un grand nombre dintervenants dont ni la qualité ni la diversité, ni léventail des usages quils pourraient en faire nest connu !

Enfin, comme pour le RMI et la plupart des aides sociales, le RSA se base sur la «famille». Encore une fois, il est impossible d
être considéré comme un individu à part entière. Les documents présentant le RSA parlent de «nombre dheures de travail dans le couple», ou bien de «revenu dactivité du couple», ceci sans se soucier de savoir qui travaille et combien de temps. Est-ce lhomme, la femme, ou les deux ? Combien de temps chacun, pour quel salaire ? Un salaire est bien versé à une personne nominativement, pourquoi pas le RSA ?

Chômeur, pour continuer d’être pauvre, va falloir travailler !

Travaillons tous-tes, moins et autrement !

Publié dans Chômeurs - précaires

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