Revendications des personnes détenues au centre de Samos (Grèce)
Quelques infos tirées d’un entretien radiophonique de l’avocat du groupe de solidarité aux réfugiés à Samos ; à propos de la grève de faim qui vient de commencer au centre de rétention.
Écouter l’entretien (en grec), à la radio «Kokkino» le 13 avril 2010.
170 personnes ont commencé la grève de faim au centre de rétention de Samos, parmi eux des mineurs et des femmes. Ils ont commencé la grève après avoir pris connaissance que la plupart des personnes qui se transfèrent par le centre aboutissent dans des centres à la frontière avec la Bulgarie. Plus précisément, 60 personnes se sont transférées le 9 avril vers un local de détention à cette frontière, apparemment en vue d’expulsion.
Leurs revendications :
1) Ils n’accepteront plus aucun déplacement effectué par la police sans se voir accorder le «papier blanc», c’est-à-dire l’ordonnance d’expulsion (où c’est marqué qu’ils doivent quitter le pays dans 30 jours). Jusqu’à décembre dernier la plupart des détenus quittaient le centre de Samos avec ce papier. C’était une façon de se sentir rassurés (au moins provisoirement) qu’ils ne vont pas être arrêtés, détenus, ou expulsés une fois qu’ils quittent l’île de Samos.
2) Ils sollicitent un traducteur. Ils déclarent qu’ils ne vont plus signer des papiers sans la présence d’un traducteur qui leur expliquera ce qu’ils signent.
3) Ils réclament savoir pourquoi et comment la police change la nationalité qu’ils déclarent. La police dernièrement procède à une sorte de «dépistage» et «classement» des réfugiés à des nationalités autres que celles qu’ils déclarent.
Enfin ils réclament que le fait qu’ils restent enfermés les empêche de déposer proprement une demande d’asile : «Il est impossible pour nous de recueillir les infos et les documents nécessaires pour prouver notre pays de provenance et le fait que notre vie est en danger là.»
Liste de diffusion Migreurop, 14 avril 2010.