Retenus de Marseille : Rdv mardi à Nîmes + des nouvelles

Publié le par la Rédaction

 

Demain (mardi 15 mars) à partir de 9 heures, 21 personnes des 52 détenus du Centre de Rétention Administrative (CRA) de Marseille, qui a cramé mercredi dernier, passeront devant le Juge des Libertés et de la Détention (JLD) au palais de justice de Nîmes (Cour d’Appel ?) boulevard des Arènes. 
Un centre cramé c’est de nombreuses cellules denfermement en moins et autant darrestations et dexpulsions qui nauront pas lieu. 
SOYONS NOMBREUX DEVANT LE TRIBUNAL POUR EXIGER LEUR LIBÉRATION.

 

 

 

Feu aux centres de rétention.

Ni papiers, ni frontières.

Liberté de circulation et dinstallation.

 

 

Ce qui suit nous a été transmis par écrit depuis le centre de rétention de Nîmes :

 

«Lundi 14 mars 2011

Au nom de tous les retenus du centre de rétention de Marseille

 

Madame, Monsieur,

voilà, le mercredi 9 mars vers les coups de 16 heures, un incendie sest déclenché au centre de rétention de Marseille. On sest trouvé prisonniers par le feu et beaucoup plus par la fumée très toxique. Les flics ont ouvert la porte dentrée et ont pris rapidement deux ou trois détenus. Les pompiers sont venus 20 minutes après. Une partie des détenus a failli mourir par la fumée qui est très toxique. Grâce à Dieu, on a été sauvés de justesse. On a été conduits par les flics et les pompiers dans une salle pour les soins, malheureusement. On a été soignés rapidement, légèrement, ce qui est normal aux yeux de l’État français parce quon est sans papiers. Aucun droit. On a passé toute une soirée dans une cour, à lair, jusquà 23 heures, et puis on a été conduits dans une petite salle de 12m2. On était 36 personnes. Entre 23h30 et minuit, ils nous ont conduits au centre de rétention de Nîmes.

Pire que des animaux, on est restés dans une salle jusquau petit matin. Beaucoup dentre nous étaient malades. Ils avaient des brûlures aux poumons et à la gorge. Il y en a qui sont encore malades. Jusquà aujourdhui on na pas reçu nos affaires, il nous manque plein de choses, les lunettes de soleil et largent qui restaient dans nos poches.»

 

 

Deux des détenus qui ont été transférés à Nîmes sont passés ce samedi devant le JLD, ils ont fait appel de la décision de leur maintien en rétention.

 

Audience de la cour dappel du JLD de Nîmes ce lundi 14 mars à 9h30 :

 

Première affaire :

Lavocat plaide quil na pas eu accès au dossier de son client qui est resté bloqué à Marseille. Il fait référence à une jurisprudence, établie suite à lincendie du CRA de Vincennes en 2008, qui stipulait que le transfert suite à un incendie nexcusait pas le fait que les détenus naient pas accès aux «droits» élémentaires (de shabiller, de se restaurer et de se laver ?). Monsieur I. ajoute quil a besoin de soins. Il a très mal à lépaule. Il na pas pu récupérer sa prothèse dentaire restée dans sa cellule après lincendie.

Le juge estimant quil sagissait dune atteinte aux droits de la personne à décidé de sa libération immédiate.

 

Deuxième affaire :

Le juge sétonne davoir un papier de la préf qui linforme que Monsieur O. est sorti du CRA de Nîmes ce matin même à 5 heures, sans précision sil a été expulsé ou libéré. Lavocat se désiste de laffaire. Pas de jugement. Nous apprenons plus tard, de lintérieur du CRA, que Monsieur O. est bien sorti du centre ce matin pensant quon lemmenait chez le juge. Il apprend une fois dans la voiture quil se dirige vers laéroport de Marignane pour lexpulser. Lors de son embarquement, il se débat et refuse de monter dans lavion jusquà ce que les keufs se résignent et le reconduisent au CRA de Nîmes. (Monsieur O. ne souhaite pas retourner en Tunisie notamment parce que depuis le 21 janvier dans le village de Raf Raf, 107 personnes, dont des membres de sa famille, sont portées disparues.) Il avait fait appel contre son maintien en rétention, parce que lors de son passage samedi devant le JLD son dossier, dont son attestation dhébergement, était resté bloqué à Marseille.

Il reste donc au CRA de Nïmes.

 

 

Nous avons aussi appris quune des personnes transférées du CRA de Marseille a été expulsée aujourdhui, il a été reconduit à la frontière italienne.

 

Vous pouvez appeler directement les détenus au CRA de Nîmes aux

04 66 27 79 77
04 66 27 79 71
04 66 27 79 81
04 66 27 79 58
04 66 27 79 69
04 66 27 79 60

 

P.-S. : La plupart des détenus ayant perdu leurs affaires dans lincendie du CRA, ils demandent si on peut leur apporter des vêtements (tous types dhabits masculins).

 

Infos Anti-autoritaires en Cévennes
à l’Assaut des Montagnes !, 14 mars 2011.

 

 

INCENDIE AU CAMP DE RÉTENTION DE MARSEILLE

 

Mercredi 9 mars, le Centre de Rétention Administrative (CRA) du Canet à Marseille a partiellement brûlé.

 

Des retenus ont été transférés à l’hôpital. Deux personnes ont été libérées et les 49 autres retenus ont ensuite été transférés au CRA de Nîmes. Jeudi, une dizaine de retenus ont été ramenés à Marseille pour une garde à vue au commissariat de l’Évêché à Marseille (dont M. Soihili qui était au parloir lors de l’incendie !).

 

Six d’entre eux, soupçonnés d’avoir mis le feu, ont été placés samedi en détention préventive à la prison des Baumettes. Les autres ont été retransférés au CRA de Nîmes.

 

Depuis vendredi, approximativement cinq personnes ont été libérées du CRA de Nîmes. Il reste environ 35 retenus marseillais à Nîmes, qui devraient passer devant le Juge des Libertés et de la détention (JLD) à partir de ce lundi 14 mars.

 

Le collectif «sans papiers ni frontières» appelle à la création d’un comité de soutien aux six personnes détenues aux Baumettes :

Réunion vendredi 18 mars à 18 heures à la Chrysalide (14 rue Bénédit, à Marseille, entre la Friche et le palais Longchamp), pour discuter du soutien aux inculpés du CRA.

 

Sans papiers ni frontières (contact)
Mille Bâbords, 13 mars.

 


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