Procès de Vincennes : Rendez-vous mercredi 10 février

Publié le par la Rédaction

Procès de Vincennes : tout feu, tout Flam…

Relaxe des inculpés de lincendie du centre de rétention de Vincennes !
Rendez-vous mercredi 10 février à 13h30
Au TGI de Paris (16e chambre)

Le 25 janvier a commencé le procès de dix personnes sans-papiers accusées d
avoir participé, le 22 juin 2008, à la révolte collective qui a abouti à la destruction du centre de rétention administrative de Vincennes. Ils sont inculpés dincendie volontaire, dégradation et violence en réunion.

Le procès mené par la juge Nathalie Dutartre et ses deux assesseurs est à l
image de linstruction, menée exclusivement à charge pendant un an par le magistrat instructeur, M. Alain Nguyen The. La quasi totalité des demandes de la défense (circonstance de la mort de Salem Souli la veille de la révolte, expertises techniques des matériaux des bâtiments, rapport des pompiers...) a été rejetée. Seule a été acceptée la demande de visionnage de la totalité des bandes de vidéosurveillance, mais en audience. Cette décision qui apparaissait comme une concession a en fait porté atteinte aux droits de la défense en imposant, sans concertation et du jour au lendemain, aux avocats et aux prévenus trois semaines daudience consécutives.

Ainsi depuis le 1er février, le procès se poursuit entre personnes de connivence : les juges, le procureur Gilbert Flam, les avocats des parties civiles, à savoir l
’État, qui vient de réclamer, à la veille du procès, largent perdu du fait de la destruction de sa prison, ainsi que les policiers du centre. Les inculpés et leurs avocats ont quitté le procès, ces derniers affirmant ne pas avoir les moyens de la défense et ne voulant pas être «la caution de cette comédie».

Ces imbroglios juridiques qui sont détaillés dans des comptes rendus (sites Migreurop, Antimollusques, Indymedia) montrent, on pouvait s
en douter, quun État ne peut pas laisser une de ses prisons partir en fumée sans chercher à fabriquer et punir des coupables. Des coupables pour lexemple et pour dissuader quiconque de se révolter. Qu’elle soit rendue dans des apparences «équitables» ou pas, la justice est là pour maintenir la société telle quelle est, faire perdurer lexploitation par le travail, protéger la propriété privée et réprimer dautres moyens de survie, transformer des révoltes collectives en actes individuels isolés et décontextualisés, ce procès néchappe pas à cette règle. Cest cette même justice qui, validant les mesures de reconduite à la frontière et l’enfermement dit administratif, cautionne et encadre les centres de rétention, les expulsions, et envoie en prison ceux qui se révoltent ou font échec à leur expulsion.

Nous n
avons donc pas dillusion sur la justice, pour autant nous pensons quexprimer notre solidarité peut permettre aux inculpés de sen sortir au mieux face à la machine judiciaire. Lors de ce procès où les inculpés de la révolte de Vincennes risquent dix ans de prison ferme, nous sommes solidaires de ces hommes, sans chercher à savoir sils sont coupables ou innocents. La seule responsabilité réside dans la politique de contrôle des flux migratoires qui décide où nous devons vivre, survivre ou mourir et qui fait que chaque année des milliers de personnes meurent en essayant de franchir les frontières.

Suite à un appel à une semaine de solidarité avec les inculpés de Vincennes du 16 au 24 janvier, partout en France et ailleurs, des personnes ont exprimé leur solidarité de diverses façons (cf. ci-dessous la liste des actions de solidarité) : soutien aux inculpés, dénonciation de l
existence des prisons pour étrangers, de la machine à expulser et des entreprises qui dénoncent les sans-papiers.

Ces actions que chacun a organisées selon ses réalités et les moyens qui lui semblent appropriés ont précédé la semaine de solidarité pour certaines et elles ont bien évidemment continué tout au long du procès. Ne doutons pas qu
elles se poursuivent dans les semaines à venir, que ce soit pendant les dates imposées de ce procès ou plus largement tant que des milliers de personnes seront pourchassées, raflées, enfermées au prétexte quelles ne disposent pas de papiers administratifs que l’État nous impose davoir.

Fermeture des centres de rétention !
Liberté de circulation et d’installation !



Voici une liste non exhaustive des actions de solidarité :
Repas de solidarité : Reims.
Banderoles accrochées : Trièves, Grenoble, Paris, Bordeaux, Marseille.
Occupations : Air-France - Paris, Carlson-Wagonlit Travel - Paris.
Soirées dinformation et de débats autour des centres de rétention, projections de soutien : Paris, Marseille, Dijon, Milan, Saint-Étienne.
Manifestations de rues et balades-diffusions de tracts, rassemblements : Paris, Bordeaux -– aussi en soutien aux inculpés de lincendie de Bordeaux, il y a un an --, Angers.
Rassemblement devant les palais de justice : Paris à lappel des collectifs de sans-papiers de la rue Baudelique, Marseille, Limoges.
Rassemblements devant les centres de rétention : Marseille, camp zeist [Z?] à côté de Utrecht en Hollande, Besançon –- feux dartifice devant la prison --, Turin.
Inscriptions, collages divers et variés, sur les murs des villes, des camps, des palais de justice, des banques qui dénoncent les sans-papiers (la Poste, le Crédit lyonnais, la BNP...), des entreprises qui construisent les camps : Paris, Lyon, Turin, Bordeaux, Angers, Grenoble, Nîmes, Reims, Marseille.
Actions de «sabotage» (sur les distributeurs des banques qui dénoncent des sans-papiers, entreprises qui participent à la machine à expulser) : à Paris.
Communiqués de solidarité avec les inculpés : MRAP, LDH, Solidaires, Coordination nationale des sans papiers, RESF, SNES, GISTI, Sud Éducation.

Vous pouvez trouver plus d
’infos sur les Indymedia Nantes, Grenoble...



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