Police : Un accident du travail à Athènes ?
Six policiers ont été blessés, dont deux grièvement, mardi soir dans des tirs d’arme automatique sur un commissariat dans la banlieue nord d’Athènes, selon les autorités.
Deux hommes à moto se sont arrêtés avant d’ouvrir le feu sur des agents qui se trouvaient devant le commissariat situé dans le secteur d’Agia Paraskevi à 21h40 locales (18h40 GMT) et de prendre la fuite, a rapporté la police. Une cinquantaine de coups de feu auraient été tirés. Six policiers ont été blessés, dont deux grièvement.
Des agents de la division antiterroriste de la police se sont rendus sur place pour rassembler des preuves, tandis que des véhicules étaient arrêtés et fouillés par les forces de l’ordre dans le nord d’Athènes.

«C’était une attaque lâche et meurtrière… Il s’agissait de terrorisme à 100%», a déclaré le ministre en charge de la police Michalis Chrisochoidis, assurant que les auteurs des tirs seraient appréhendés et traduits de la justice.
La responsabilité de l’attaque n’a pas été revendiquée mais les soupçons se portent sur des groupes d’extrême gauche qui ont intensifié leurs attaques depuis les émeutes de décembre dernier consécutives à la mort d’un adolescent tué par la police.
En juin, des hommes armés ont abattu un policier antiterroriste qui assurait la protection d’un témoin dans le centre d’Athènes. Un groupe baptisé Secte des révolutionnaires a revendiqué l’assassinat, déclarant avoir voulu venger l’adolescent décédé.
Le nouveau gouvernement socialiste a promis de sévir contre les groupes anarchistes et d’extrême gauche à l’origine d’une intensification des actions contre les forces de police. Ces dernières se préparent à devoir faire face à d’éventuelles violences au moment de l’anniversaire, le 6 décembre, du tir meurtrier des forces de police qui a déclenché les émeutes à Athènes et dans d’autres villes.
Leur presse (AP), 28 octobre 2009.
Les «nouveaux terroristes» frappent encore Athènes
Sept policiers ont été blessés au cours de l’attaque de leur commissariat.
Michalis Chrysohoidis, le ministre grec de l’Intérieur, n’en doute pas : l’attentat perpétré contre le poste de police d’Aghia Paraskevi, dans le nord d’Athènes, est à «cent pour cent une action terroriste». Si les attaques terroristes, souvent revendiquées par des groupes d’extrême gauche, sont quasi quotidiennes ces derniers mois, celle-ci est considérée comme l’une des plus violentes depuis les émeutes de décembre 2008. Elle intervient à quarante jours du premier anniversaire de la mort de l’adolescent tué par un policier. Sa mort avait déclenché une vague d’émeutes. Ce nouvel attentat, qui, dans la nuit de mardi, a fait six blessés dont deux graves, relance le débat sur la sécurité.
Depuis son arrivée au pouvoir le 4 octobre dernier, le gouvernement socialiste a déclaré la guerre au terrorisme et multiplié les annonces «coup de poing». Après être intervenue massivement dans les quartiers sensibles de la capitale, la police grecque a annoncé lundi qu’une récompense de 600.000 euros serait offerte à qui faciliterait l’arrestation de trois hommes accusés de terrorisme et recherchés depuis 2006. «Les déclarations de guerre ne sont pas la solution», regrette une source policière. «En voulant éliminer les “nouveaux terroristes”, le ministre de l’Intérieur nous expose à leur colère. C’est un miracle que nos collègues aient survécu à cette attaque.» Près de 100 douilles ont été retrouvées sur les lieux, a priori provenant de deux fusils d’assaut.
Attentat non revendiqué
Selon les premiers éléments de l’enquête, six assaillants auraient tiré à l’aveuglette et se seraient échappés en catastrophe. «Ils ont laissé leurs motos, le moteur en marche quelques mètres plus loin, un indice important pour l’enquête», affirme la pénaliste Natasa Petroulia. «C’est très rare. Ils ont sans doute été pris de panique, peut-être à cause d’un certain manque d’expérience. Alors qu’on note une véritable volonté de tuer, les tirs semblent avoir été effectués par des néophytes. Peut-être s’agit-il de très jeunes gens, manipulés par des cerveaux terroristes connus et encore actifs.»
L’attentat n’a pour l’instant pas été revendiqué. Les soupçons de la police se portent vers deux groupes extrémistes. EA (Lutte révolutionnaire), active depuis 2003, classée sur la liste des organisations terroristes par l’UE et les États-Unis, est responsable de nombreux attentats contre des institutions. La Secte des révolutionnaires, apparue après les violences urbaines de décembre 2008, a depuis revendiqué un meurtre et une attaque contre un commissariat.
Leur presse (Alexia Kefalas, Le Figaro), 29 octobre.
