Pire qu'Adamov !

Publié le par la Rédaction


Un royaliste et un R.P.F. portent sur scène La Condition humaine [En décembre 1954 est créée au Théâtre Hébertot l’adaptation par Thierry Maulnier de La Condition humaine d’André Malraux], reportage très romancé sur l’insurrection ouvrière de Shanghaï en 1927, écrit par le R.P.F. qui à cette époque était cosmopolite.

Les personnages du R.P.F. émettent des considérations générales sur l’esthétique de l’aventure, et l’acte gratuit dans le cadre du syndicalisme.

Le R.P.F. lui-même a passé une grande partie de sa vie à s’interroger sur l’esthétique de l’aventure. Depuis il est devenu aventurier de l’esthétique. Le royaliste est moins renommé. Mais il a ses références : il est le dernier en France à rajeunir Eschyle. On se souvient de La Course des Rois.

Dans La Condition humaine il n’y a pas de roi, mais tout de même un général, qui est encore célèbre à Formose. Et une mitrailleuse, très réussie.

Le R.P.F. n’est pas un simple néoboulangiste : il est également Nouvelle-Gauche, comme Mauriac et le président Mendès-Bonn.

Par hasard, un cinéma reprend en même temps L’Espoir, film que le R.P.F. tournait en 1938 à Barcelone. Là de très belles séquences nous ramènent comme chez nous à la guerre d’Espagne.

La pratique du témoignage et du faux témoignage fut décevante pour ce R.P.F. qui peut déjà deviner, à certains signes, quels détails précis une immédiate postérité retiendra de tant de bruit.

G.-E. Debord
Potlatch no 16, 26 janvier 1955.

Publié dans Debordiana

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