No Border : Le camp de Calais fait des petits
Le Camp NoBorder à Strasbourg en 2002 a été marqué par une répression policière criminelle. Le camp est néanmoins toujours une référence pour beaucoup d’anarchistes et de libertaires.
Entre 2002 et 2009, il n’y a pas eu de création de collectif No Border en France, ou dont l’existence ait été connue en 2009. La lutte contre les frontières s’était concrétisée où existait déjà dans des collectifs et organisations qui luttent contre les expulsions, pour le maintien des enfants scolarisé-e-s et de leurs parents en France, pour la régularisation des sans-papiers, pour la liberté de migration. Mais les revendications de liberté de circulation et d’installation, la démonstration de la nécessité des frontières pour maintenir le système capitaliste et néo-colonialiste sont des éléments qui n’apparaissent souvent qu’en filigrane de leurs revendications et actions.
Fin 2008 le réseau No Border britannique — très bien organisé, avec des collectifs locaux (Londres, Birmingham, etc.) et l’expérience de l’organisation du camp de Gatwick en 2007 — souhaite rendre visible le drame permanent de la frontière franco-anglaise. L’un des ces moyens sera le Camp No Border à Calais en 2009. Il se déroulera sous une pression policière étouffante et délirante. À la fin du camp, la frontière n’a pas été ouverte… et le constat principal c’est que l’État est prêt à attribuer des moyens illimités pour empêcher le développement d’une lutte contre les frontières. Il est donc décidé de maintenir à Calais un collectif No Border, reposant sur des Calaisien-ne-s et des militant-e-s de toute l’Europe, principalement du réseau britannique.
L’objectif est de surveiller et prévenir les violences et arrestations policières contre les migrant-e-s, d’informer au niveau international de la situation et de son évolution. Une réussite partielle, puisque depuis bientôt un an des No Border sont présent-es et agissent continûment à Calais. Le site CalaisMigrantSolidarity permet de s’informer et de s’organiser pour participer.
Depuis, fin 2009, un collectif No Border s’est constitué à Paris pour organiser une «journée d’action “liberté de circulation”» qui a eu lieu le 15 mai 2010 malgré 1000 flics pour 100 manifestant-e-s. Récemment, des militant-e-s de Lille ont participé à la «semaine européenne d’actions contre la machine à expulser», à Lille et à Arras notamment via des actions contre les entreprises complices.
Il a fallu 7 ans pour refaire un camp No Border en France, depuis Strasbourg. Il faudra juste un peu plus d’un an pour en faire un à proximité de Calais. Ce sera à Bruxelles du 25 septembre au 3 octobre 2010 qu’aura lieu le prochain. À un moment où les réseaux No Border se structurent régionalement autour de la frontière britannico-franco-belge. Il est capable aujourd’hui d’organiser n’importe quel type d’actions. C’est le moment de se regrouper, de créer des collectifs No Border ou d’en rejoindre un pour étendre nos luttes. Et rendez-vous au camp de Bruxelles !
Nomade no 5, été 2010
Journal des No Border.
Banderole déployée au marché d’Arras, France,
lors de la semaine européenne
contre la machine à expulser - juin 2010