Nîmes : Le soutien de la CNT à 850 Marocains licenciés
Postés sur le boulevard Victor-Hugo, les membres de la Confédération nationale du travail (CNT) ont voulu, hier matin, interpeller la population, notamment celle d’origine marocaine, sur le sort de 850 mineurs marocains. Ils ont distribué aux passants des tracts, rédigés en français et en arabe, devant les portes de la banque Chaabi.
Le lieu n’a pas été choisi au hasard. Plutôt que de s’installer place de l’Horloge, beaucoup plus fréquentée le samedi par les Nîmois, les syndicalistes ont délibérément posé leur table devant la vitrine de la banque d’État marocaine.
Là-bas, au Maroc, depuis le mois de septembre, 850 mineurs de l’entreprise d’État OCP (qui extrait du phosphate) sont en grève contre leurs licenciements, survenus après avoir dénoncé de nouvelles conditions de travail. «L’OCP, dans la ville de Khouribga, c’est l’équivalent de Renault en France, une grande entreprise qui fait vivre des centaines de familles, explique Jérémie Berthuin, membre du syndicat et secrétaire international de la CNT. Au Maroc, le droit de grève existe mais les grévistes sont souvent punis. Le 10 novembre, des syndicalistes seront jugés pour “atteinte à l’ordre public”. Notre but est de faire pression sur l’É tat marocain.»
À Nîmes, la CNT regroupe une centaine d’adhérents. Hier matin, une dizaine a participé à l’action, qui doit se répéter ces prochaines semaines dans les quartiers de la Zup. Également mené dans d’autres grandes villes de France, ce mouvement pacifiste des syndicalistes «entre totalement dans le cadre de notre mission», déclare un autre adhérent. «La solidarité internationale, c’est notre objectif, qu’il s’agisse d’agir pour la Palestine, en Colombie ou au Maroc.» «Un coup contre l’un d’entre nous est un coup contre nous tous et toutes !», résume le tract.
Midi libre, 8 novembre 2009.