Marche contre le régime en Algérie - 12 février

Publié le par la Rédaction

16h45. Selon El Watan, la police a réussi à disperser les manifestants de la place du 1er Mai. Une dizaine de jeunes ont été arrêtés. 
16h10. Selon  France 24, des émeutes ont éclaté a la gare de Tizi Ouzou et les manifestants encerclent un poste de police (Le Parisien).
La place du 1er Mai à Alger bloquée par la police

Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés samedi matin dans le centre d'Alger, bloqué par un imposant dispositif policier pour tenter d'empêcher la manifestation à l'appel de la Coordination nationale pour le changement démocratique (CNCD), interdite par les autorités.
Toutes les rues menant à la place du 1er Mai, à Alger, sont bloquées par une véritable armada policière essayant d'empêcher les manifestants d'accéder. Plusieurs milliers de manifestants sont tout de même parvenus à passer, scandant des slogans dont «Bouteflika dehors !», «Algérie libre et démocratique», «non à l'État policier», a-t-on constaté sur place.

De nombreux policiers faisaient mouvement, pour tenter de disperser et fractionner sans ménagement les groupes de manifestants, procédant à des interpellations. Le numéro deux de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), Me Moustapha Bouchachi, a souligné que «nous allons continuer à nous battre, l'exemple nous est donné par nos frères tunisiens et égyptiens».

Selon le président de la LADDH, Me Ali Yahia Abdenour, qui se trouvait sur place, 10.000 personnes ont pu échapper aux barrages pour rejoindre la manifestation, mais 400 personnes ont été arrêtées, dont des avocats, des députés, des femmes et des représentants de la presse étrangère. Fodil Boumala, l'un des fondateurs de la CNCD, fait également partie des personnes arrêtées. Le ministère de l’Intérieur évoque le chiffe de 14 personnes arrêtées lors que les organisateurs parlent de centaines.

Le président du RCD, Said Sadi, s'est indigné que «le doyen de la Ligue de défense des droits de l'homme algérien, Ali Yahia Abdelnour, âgé de 90 ans, ait été malmené» par les forces de l'ordre, a-t-il affirmé par téléphone à l'AFP. Ali Yahia avait été blessé alors qu’il venait en aide à une femme malmenée par la police.

«Pour nous, la marche est une réussite en dépit du dispositif policier. C'est le début d'un processus parce que nous allons organiser d'autres manifestations jusqu'à ce que ce régime tombe», a-t-il déclaré.

Une vingtaine de jeunes contre-manifestants criaient fort leur soutien au président Abdelaziz Bouteflika, criant «Bouteflika n'est pas Moubarak», en référence à la chute la veille du président égyptien Hosni Moubarak. Ces baltaguia algériens seraient manipulés par la police selon des témoignages sur place.

À Oran, la grande ville de l'ouest de l'Algérie où une manifestation a aussi été interdite par les autorités, un rassemblement a commencé sur la place du 1er Novembre et une dizaine d'interpellations ont déjà eu lieu, a rapporté un correspondant de l'AFP.

Les participants, au nombre de 400 à 500 personnes avant 11H00, comprenaient des artistes venus exprimer leur soutien et dénoncer la fragilité de leur statut. Vêtus de blanc en position de mime, deux d'entre eux, avec une croix rouge dessinée sur les lèvres, ont été interpellés.

Figure aussi parmi les interpellés à Oran, le correspondant du quotidien arabophone El Khabar, Djaafar Bensaleh, qui a répondu à un appel téléphonique de l'AFP dans le fourgon de la police.

À Bougie, en petite Kabylie, et plus loin à Annaba, principale ville de l'est algérien, la situation était calme, selon des correspondants de l'AFP. La marche de samedi avait été annoncée par la CNCD dès sa création le 21 janvier dans la foulée des émeutes meurtrières contre la cherté de la vie du début de l'année, qui ont fait cinq morts et quelque 800 blessés.

Les autorités ont pris des mesures draconiennes avec près de 30.000 policiers déployés dans la capitale sur le parcours prévu des marcheurs de la place du 1er Mai jusqu'à la place des Martyrs, distante d'environ 4 km.

Rassemblement à Oran : Des journalistes pris à partie 

Le rassemblement qui devait se tenir samedi à la place du 1er Novembre, ex-place d’Armes, à Oran, à l’initiative de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie a été dispersé par la force par les éléments de la police anti-émeute présents en grand nombre sur place.
Un imposant dispositif sécuritaire a été mis en place dès les premières heures de la journée pour empêcher ce rassemblement et la présence policière était ostensible tout le long des rues du Centre-ville.

«Barakat, barakat», «Djazaïr hourra démocratia» sont les slogans scandés par des dizaines de citoyens qui se sont rassemblés, sur l’esplanade du 1er Novembre 1954, lieu du rendez-vous du rassemblement de citoyens, répondant à l’appel du CNCD.

Aux slogans des manifestants répond une intervention musclée et disproportionnée des uniformes qui empoignent énergiquement les militants et s’en prennent à des journalistes, allant jusqu’à embarquer un confrère d’El Khabar alors que d’autres seront rudement molestés.

Le syndicaliste Kaddour Chouicha et le journaliste d’El Khabar seront embarqués au commissariat du 16e arrondissement alors que l’on compte une trentaine d’arrestations.

Un petit groupe de contre-manifestants se formera, sans être inquiété par les policiers, et scande des slogans à la gloire du président de la République.

Un cordon sécuritaire sépare les deux bords. Le responsable du MDS régional dénoncera, dans une allocution,  improvisée la confiscation des libertés individuelles et collectives du peuple algérien. Le rassemblement se disperse dans le calme aux environs de 12h30.

Leur presse (Dernières Nouvelles d’Algérie), 12 février 2011.

La police cible et arrête prioritairement les femmes 

2:40pm Twitter is buzzing with reports of the role of women in today's protests in Algiers, with some saying that police are tageting and arresting women. There are several photos of female protesters being hauled off by police on the wires (Al Jazeera).


 

 

Leur presse (Dernières Nouvelles d’Algérie), 12 février.

 

 

La place du 1er Mai à 13h20

 

 

12h01. La police charge les manifestants. Des tirs de sommation retentissent sur la place du 1er Mai. La police n'a pas encore fait usage de gaz lacrymogène (DNA).

 

 

 

 

Oran : Plus de 1000 personnes rassemblées sur la place d'Armes

 

Plus de 1000 de personnes sont rassemblées à Oran, deuxième ville du pays, en dépit d'un impressionnant dispositif policier. La police y a, comme à Alger, effectué de nombreuses arrestations.

 

 

«Algérie libre et démocratique»
Place du 1er Novembre à Oran 

 

 

Des centaines de jeunes rejoignent les manifestants à Alger

 

11h40. Des centaines de jeunes arrivent à la place du 1er Mai venant de la rue Hassiba, probablement de Bab el Oued, rejoignent les manifestants. De même des centaines d'étudiants ont réussit à contourner le dispositif policiers et ont rejoint la place du 1er Mai.

 

Des renforts de policiers arrivent à la place du 1er Mai pour contenir les manifestants, qui tentent de forcer le dispositif.

 

Radio Kalima Algérie, 12 février 2011.

 

 

 

 

 

Alger : les manifestants forcent le cordon policier 

 

11h11. Quelque 2.000 manifestants bloqués par un important dispositif des forces de l'ordre samedi sur la place du 1er Mai à Alger, ont forcé le cordon et commencé à marcher en direction de leur point d'arrivée, la place des Martyrs, a constaté un journaliste de l'AFP.

 

Leur presse (Agence Faut Payer), 12 février.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Près de 10.000 manifestants sur la place du 1er Mai à Alger

 

11h15. Malgré l'impressionnant dispositif de sécurité et les centaines d'arrestations, près de 10.000 personnes ont réussit à se rassembler sur la place du 1er Mai. Les manifestants tentent de forcer le passage pour marcher en direction de la place des Martyrs mais ils sont, pour le moment, contenus, par des centaines de policiers.

 

Une cinquantaine de femmes et de jeunes filles ont été arrêtées par la police à la place du 1er Mai d'Alger. À l'intérieur du commissariat où elles attendent d'être auditionnées, les femmes chantent des chants patriotiques et scandent des slogans hostiles au régime.

 

Des dizaines d'arrestations à Alger avant le début de la marche

 

Des dizaines de citoyens ont été arrêtés à la place du 1er Mai parmi lesquels des syndicalistes, des députés, une heure avant le début de la marche. Le commissariat du 8e arrondissement à Alger est noir de monde. Il y a des manifestants partout dans les bureaux, dans les couloirs. Le jeune syndicaliste, Yacine Zaïd, collaborateur à Radio Kalima Algérie, et une cinquantaine de citoyens ont également été arrêtés.

 

10h. Plusieurs personnes viennent d'être arrêtées, dont une journaliste de la presse étrangère, à la place du 1er Mai. Les coups de matraques pleuvent sur de nombreux manifestants. Personne n'est épargné.

 

10h20. Le journaliste et militant de la démocratie et un des animateurs de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), Fodil Boumala vient d'être arrêté par la police.

 

Marche d'Alger : La répression a commencé

 

Environ 200 manifestants sont rassemblés derrière le ministère de la Jeunesse et des Sports. Ils sont encerclés par les forces anti émeute, qui leur bloquent le passage vers la place du 1er Mai.

 

Said Sadi, Ali Yahia Abdenour et d'autres personnalités politiques et syndicales font leur apparition à la place du 1er Mai. Ils sont immédiatement cernés par des policiers qui les empêchent de bouger.

 

Une cinquantaine de personnes arrêtées par des policiers devant l'hôpital Mustapha et conduits au commissariat, parmi eux quatre députés du RCD, Aider Arezki, Mohcene Bellabes, Tahar Besbes, Mazouz Athmane.

 

Le trafic ferroviaire est suspendu, des gares sont fermées, des bus au compte-gouttes, des barrages fixes installés un peu partout, une circulation routière perturbée, Alger ressemble à un établissement pénitentiaire surveillé soigneusement par les services de sécurité.

 

Radio Kalima Algérie, 12 février.

 


Leur presse (El Watan), 12 février 2011.

 

 

 


Leur presse (Dernières Nouvelles d’Algérie), 12 février.

 

 

 

 

Le régime importe du matériel pour réprimer les manifestations

 

Nous avons appris qu'un bateau transportant du matériel destiné à être utilisé par la police algérienne pour réprimer la manifestation est en route vers la capitale algérienne ! Selon ces informations, ce bateau contiendrait des équipements et du matériel destinés à contenir et réprimer les manifestations (grenades lacrymogènes, balles en caoutchouc etc.).

 

Selon le site internet du RCD, un parti politique qui participe au mouvement de contestation du régime algérien, les autorités se sont récemment approvisionnées en matériel antiémeutes. «Dans la nuit du 5 au 7 février, deux bateaux étaient déchargés discrètement. Les dizaines de containers contenaient des milliers de bombes lacrymogènes et divers équipements antiémeutes», écrit le site.

 

Comme pour la Tunisie et comme pour l'Égypte, les dirigeants européens ne refusent rien aux dictateurs locaux tant qu'ils sont en place, y compris les matériels et équipements nécessaires à la répression des revendications populaires. On comprend mieux, dorénavant, les déclarations de la ministre française des Affaires étrangères qui proposait à Ben Ali son savoir-faire et ses équipements, pour mater l'insurrection populaire.

 

Radio Kalima Algérie, 11 février.

 

 

Publié dans Internationalisme

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