Manifs à la tunisienne en Égypte - 25 janvier
Égypte : deux manifestants tués à Suez, un policier au Caire
Deux manifestants ont été tués lors de heurts avec la police mardi à Suez (nord de l'Égypte), et un policier est mort des suites de blessures au Caire, a-t-on appris de sources médicales et sécuritaires.
Place Tahrir au Caire, vers 19h25 GMT
Les deux manifestants de Suez sont décédés après des heurts marqués par des jets de pierres contre la police, qui a de son côté tiré des gaz lacrymogènes, selon des sources médicales et de sécurité.
Le policier au Caire a succombé après avoir été blessé lors d'un rassemblement dans le centre ville, selon la sécurité égyptienne.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hossam Zaki, cité par l'agence officielle Mena, a déclaré qu'il «regrettait la mort d'un membre des forces de l'ordre qui a été battu par des manifestants».
Des manifestants s’en prennent à un portrait
du président Moubarak, à Mahalla
Des milliers de personnes ont défilé à travers toute l'Égypte mardi pour demander le départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis trois décennies, prenant exemple sur les manifestations tunisiennes qui ont provoqué le départ précipité du président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier.
M. Zaki assuré que ces rassemblements de protestation, «bien que notables», n'étaient «pas nouveaux dans un pays qui a vu un certain nombre de manifestations depuis 2004, ce qui fait partie de son environnement ouvert en matière de liberté d'expression».
Le ministère de l'Intérieur appelé dans un communiqué à «mettre fin à ces rassemblements afin d'éviter leurs répercussions sur l'ordre public».
Il a accusé le mouvement des Frères musulmans d'avoir «dépêché un grand nombre de ses membres» place Tahrir, dans le centre du Caire, où selon le ministère quelque 10.000 manifestants étaient présents.
Les militants islamistes ont «lancé des pierres sur les forces de sécurité et ont provoqué des émeutes» au cours desquelles plusieurs policiers ont été blessés, selon le ministère.
Leur presse (Agence Faut Payer), 25 janvier 2011.
Égypte : gaz lacrymogènes contre des manifestants hostiles
La police égyptienne a tiré ce mardi des gaz lacrymogènes contre des milliers de manifestants dans le centre du Caire, a constaté une journaliste de l'AFP. Ceux-ci protestent contre le gouvernement Moubarak.
La police a également utilisé des canons à eau contre des manifestants aux abords du Parlement. Quelque 15'000 personnes participaient ce mardi dans divers quartiers du Caire aux manifestations pour des réformes politiques et sociales, inspirées par l'exemple tunisien, a-t-on appris auprès des services de sécurité.
Les manifestants brandissant des drapeaux égyptiens et lançant des slogans pour des réformes politiques et sociales se sont rassemblés sur la grande place Tahrir, proche de nombreux bâtiments officiels, face à un important dispositif policier. La manifestation a un peu reculé, mais ne s'est pas dispersée. La police a en retour essuyé quelques jets de pierres.
Jeunes très nombreux
Des rassemblements étaient également signalés en province, notamment à Alexandrie (nord), la deuxième ville du pays, à Assouan et Assiout (sud), dans plusieurs villes du delta du Nil, à Ismaïliya (sur le Canal de Suez) ou dans le nord du Sinaï, selon des témoins et des correspondants de l'AFP.
Au Caire, les manifestations qui ont débuté dans le centre-ville près des bâtiments de la Cour suprême se sont étendues au quartier de Mohandessine, dans l'ouest de la capitale où 2000 à 3000 personnes se sont rassemblées.
Ces manifestations qui répondaient à l'appel de mouvements pro-démocratiques, très actifs notamment via les réseaux sociaux sur internet, réunissaient de très nombreux jeunes. De 20 à 30'000 policiers étaient mobilisés au Caire pour faire face à ces rassemblements, selon les services de sécurité.
Leur presse (ATS), 25 janvier.