Manif de travailleuses sans papiers à saintLazare
Des femmes sans papier manifestent
«L’an dernier, nous avons aidé 90 femmes à déposer un dossier et 79 ont été régularisées, aujourd’hui nous passons à la phase 2», a expliqué Françoise Nassoy, de Femmes Égalité, organisatrice du rassemblement. Les travailleuses sans papiers, originaires surtout d’Afrique noire, du Maghreb et d’Europe de l’Est, ont notamment scandé «travailler, gagner sa vie, c’est conquérir l’autonomie» et brandi des affiches proclamant «pour les retraites on veut cotiser, notre travail doit être déclaré».
«Ces femmes, souvent mères de famille, sont très isolées dans les familles où elles travaillent, elle ne sont pas dans un tissu collectif plus favorable pour se battre, comme les hommes sans papiers», a expliqué Francine Blanche, secrétaire confédérale de la CGT, venue les soutenir.
«Sortir de l’ombre», un risque désormais assumé par des travailleuses sans papiers
Elle a pris le risque de rejoindre cette semaine le rassemblement gare Saint-Lazare, à Paris, de quelque 200 autres étrangères aux parcours similaires, qui exigent au grand jour d’être régularisées.
Serrées derrière une banderole de Femmes Égalité, l’association qui les soutient, elles scandent avec conviction «travailler, gagner sa vie, c’est conquérir l’autonomie».
«À mon arrivée d’Ukraine il y a 9 ans, mes premiers employeurs ont beaucoup profité de moi : je travaillais dans une famille, six jours par semaine, dormant sur un matelas dans la chambre des enfants, veillant jusqu’à minuit pour servir le dîner du père quand il rentrait, tout cela pour l’équivalent de 300 dollars. J’ai tenu deux ans», raconte tranquillement Oksana, jeune femme blonde de 32 ans.
Et elle exprime toute sa reconnaissance à Femmes Égalité : «Toute seule je n’y arriverais pas».
Venues d’Afrique noire, du Maghreb ou, comme Oksana, d’Europe de l’Est, ces femmes partagent souvent la même histoire : arrivée en solitaire à Paris, série d’emplois d’aide à la personne, ménages, gardes d’enfant ou de personnes âgées, avec des fortunes diverses.
«Ce sont des femmes isolées, sans collègues de travail. Leur démarche naturelle ce n’est pas d’aller voir un syndicat», explique Ana Azaria, présidente de l’association.
Dans le sillage d’un mouvement plus général, encadré par la CGT, d’occupation d’entreprises par des travailleurs sans papiers, l’association a déposé l’an dernier 90 demandes de régularisation pour des femmes, dont 79 ont été acceptées. «Ces 90, elles ont voulu “y aller”, ont pris des risques énormes, ce sont des pionnières. Après, ça a parlé pas mal et elles sont plus nombreuses à venir» aujourd’hui, se félicite Ana.
Marianne, Sénégalaise de 33 ans, est une de ces «pionnières». Régularisée, elle est là pour soutenir la lutte. «On travaille toutes beaucoup et les familles ont besoin de nous», dit-elle.
«Ma régularisation ? Ca a tout changé avec un grand “T”», explique-t-elle dans un grand rire. Avant, elle avait aussi enchaîné les emplois dans des familles, dont une la faisait travailler «7 jours sur 7 pour 381 euros par mois». Ensuite ça a été «une maison de retraite avec de faux-papiers : mes employeurs n’ont pas trop cherché (à vérifier) : ils avaient besoin de personnel et j’avais les compétences», glisse-t-elle.
«Le travail de toutes ces femmes correspond à un besoin social énorme en France, dans un secteur, l’aide à la personne, où on manque de main d’œuvre», confirme Françoise Nassoy, autre bénévole de Femmes Égalité.
«Elles arrivent à trouver leur place dans une lutte collective malgré leur isolement», explique, admirative, Francine Blanche, secrétaire confédérale de la CGT qui les soutient.
«Trois ou quatre ans en arrière, je serais restée dans le noir. Aujourd’hui, je n’ai plus peur : il y a l’association, le syndicat, les médias qui parlent de nous, et je me fous d’être expulsée», explique Ayat.
Cette mère de famille de 48 ans, femme de ménage depuis 2001 dans un hôtel dont le patron connaissait sa situation «dès le premier jour», rêve quand même à des papiers, «pour aller voir (ses) enfants en Algérie».
De 200 à 300 femmes travaillant sans papiers, essentiellement comme femmes de ménage, gardes d’enfants ou de personnes âgées, se sont rassemblées aujourd’hui devant la gare Saint-Lazare à Paris, pour exiger leur régularisation.
«L’an dernier, nous avons aidé 90 femmes à déposer un dossier et 79 ont été régularisées, aujourd’hui nous passons à la phase 2», a expliqué Françoise Nassoy, de Femmes Égalité, organisatrice du rassemblement. Les travailleuses sans papiers, originaires surtout d’Afrique noire, du Maghreb et d’Europe de l’Est, ont notamment scandé «travailler, gagner sa vie, c’est conquérir l’autonomie» et brandi des affiches proclamant «pour les retraites on veut cotiser, notre travail doit être déclaré».
«Ces femmes, souvent mères de famille, sont très isolées dans les familles où elles travaillent, elle ne sont pas dans un tissu collectif plus favorable pour se battre, comme les hommes sans papiers», a expliqué Francine Blanche, secrétaire confédérale de la CGT, venue les soutenir.
Leur presse (AFP), 28 octobre 2009.

«Sortir de l’ombre», un risque désormais assumé par des travailleuses sans papiers
«J’ai toujours été dans l’ombre, mais il faut sortir un jour. Je veux des papiers, pour la liberté, pour que mon fils ait la même vie que les Français, qu’il ait une chambre», dit Oksana pour expliquer sa présence à un rassemblement de femmes sans papiers.
Elle a pris le risque de rejoindre cette semaine le rassemblement gare Saint-Lazare, à Paris, de quelque 200 autres étrangères aux parcours similaires, qui exigent au grand jour d’être régularisées.
Serrées derrière une banderole de Femmes Égalité, l’association qui les soutient, elles scandent avec conviction «travailler, gagner sa vie, c’est conquérir l’autonomie».
«À mon arrivée d’Ukraine il y a 9 ans, mes premiers employeurs ont beaucoup profité de moi : je travaillais dans une famille, six jours par semaine, dormant sur un matelas dans la chambre des enfants, veillant jusqu’à minuit pour servir le dîner du père quand il rentrait, tout cela pour l’équivalent de 300 dollars. J’ai tenu deux ans», raconte tranquillement Oksana, jeune femme blonde de 32 ans.
Et elle exprime toute sa reconnaissance à Femmes Égalité : «Toute seule je n’y arriverais pas».

Venues d’Afrique noire, du Maghreb ou, comme Oksana, d’Europe de l’Est, ces femmes partagent souvent la même histoire : arrivée en solitaire à Paris, série d’emplois d’aide à la personne, ménages, gardes d’enfant ou de personnes âgées, avec des fortunes diverses.
«Ce sont des femmes isolées, sans collègues de travail. Leur démarche naturelle ce n’est pas d’aller voir un syndicat», explique Ana Azaria, présidente de l’association.
Dans le sillage d’un mouvement plus général, encadré par la CGT, d’occupation d’entreprises par des travailleurs sans papiers, l’association a déposé l’an dernier 90 demandes de régularisation pour des femmes, dont 79 ont été acceptées. «Ces 90, elles ont voulu “y aller”, ont pris des risques énormes, ce sont des pionnières. Après, ça a parlé pas mal et elles sont plus nombreuses à venir» aujourd’hui, se félicite Ana.
Marianne, Sénégalaise de 33 ans, est une de ces «pionnières». Régularisée, elle est là pour soutenir la lutte. «On travaille toutes beaucoup et les familles ont besoin de nous», dit-elle.
«Ma régularisation ? Ca a tout changé avec un grand “T”», explique-t-elle dans un grand rire. Avant, elle avait aussi enchaîné les emplois dans des familles, dont une la faisait travailler «7 jours sur 7 pour 381 euros par mois». Ensuite ça a été «une maison de retraite avec de faux-papiers : mes employeurs n’ont pas trop cherché (à vérifier) : ils avaient besoin de personnel et j’avais les compétences», glisse-t-elle.
«Le travail de toutes ces femmes correspond à un besoin social énorme en France, dans un secteur, l’aide à la personne, où on manque de main d’œuvre», confirme Françoise Nassoy, autre bénévole de Femmes Égalité.
«Elles arrivent à trouver leur place dans une lutte collective malgré leur isolement», explique, admirative, Francine Blanche, secrétaire confédérale de la CGT qui les soutient.
«Trois ou quatre ans en arrière, je serais restée dans le noir. Aujourd’hui, je n’ai plus peur : il y a l’association, le syndicat, les médias qui parlent de nous, et je me fous d’être expulsée», explique Ayat.
Cette mère de famille de 48 ans, femme de ménage depuis 2001 dans un hôtel dont le patron connaissait sa situation «dès le premier jour», rêve quand même à des papiers, «pour aller voir (ses) enfants en Algérie».
Leur presse (Franck Madœuf, AFP), 31 octobre.