Manif antifasciste - Tours, 15 janvier
Communiqué suite aux événements de Tours
Suite à l’appel national lancé en riposte contre la tenue du congrès du F-N à Tours, un important dispositif policier (quasi-militaire) s’est longuement déployé sur la ville et ses environs, l’assiégeant de son contrôle.
La manifestation des organisations officielles s’est vite disloquée, se cantonnant uniquement à un rôle protestataire. Toutefois, de nombreuses personnes présentes en centre-ville ne voulant pas en rester là, ont décidé de se réapproprier l’espace. La police a agit très vite tentant de disperser la foule à coup de gaz lacrymo et de charges. À de nombreuses reprises, les forces de l’ordre ont fait usage de leurs canons à eau, ce qui n’a eu pour effet que de disperser et de provoquer la population par petits groupes dans la ville. L’agitation s’est propagée même après la tombée de la nuit. Plusieurs barricades enflammées ont fleuri sur divers carrefours.
Le F-N n’est que l’une des multiples faces de cet État autoritaire, répressif et fasciste. Sous prétexte démocratique la police se militarise, multiplie ses armes et développe ses techniques «contre-insurrectionnelles». Ces événements s’inscrivent dans une continuité de lutte qui se radicalise et traverse l’Europe et le reste du monde.
De leur incapacité à rétablir l’ordre dans la ville, la police a enchaîné les arrestations. Environ une vingtaine d’interpellés, un blessé, deux camions de CRS endommagés. Pour l’instant l’info se fait rare, les chefs d’inculpation vont de «jets de pavés» à «outrages et rébellions» en passant par «incitation à l’émeute». Par ailleurs des convocations auront lieu dans la semaine au commissariat.
En attendant la création d’une commission anti-répression, une legal-team se charge de coordonner et de récolter les informations. Une adresse mail est disponible afin de recevoir les premiers témoignages et de nous contacter. Une synthèse sur les techniques de lutte et de répression est en préparation. Une réunion publique aura lieu mardi à Tours (l’adresse sera communiquée ultérieurement) afin de décider des perspectives que l’on souhaite donner à ces événements…
Tout continue, rien ne s’arrêtera…
Legal Team, 16 janvier 2011 - 14h41.
Salut,
Juste un mail pour donner des infos de Tours, puisqu’aucun journal télé ne donne les infos sur la manif, sur la situation de siège de Tours, des heurts qui a priori continuent ce soir.
La ville est assiégée depuis hier matin. Il y a environ quatre compagnies de CRS, plus peut-être une de gendarmerie. Les boulevards sont tous bouclés depuis vendredi matin. Depuis jeudi soir, des barrages ont été instaurés aux sorties des autoroutes (contrôle d’identité au faciès).
La manif a regroupé entre 1500 et 3000 personnes, principalement l’extrême-gauche et les libertaires, avec quelques soc’-dem. La manif s’est arrêtée place Jean Jaurès, non loin du palais des congrès où le FN fait son assemblée. Les militants ont fait face au barrage des forces de l’ordre (grille anti-émeutes, fourgonnette, CRS en tenue de robocop). Après des jets de pierres, de bouteilles et de pétards, les CRS ont balancé une bonne dizaine de grenades lacrymogènes d’un seul coup. Des lacrymos sont aussi «tombées» du toit de la mairie. Plus tard, deux ou trois camions lance eau sont intervenus sur la place, avec des fourgons, et des CRS à pied pour vider tout le monde.
Ce soir, il y aurait encore de l’agitation et des affrontements en ville. L’hélicoptère qui est intervenu en fin de manif vole toujours au dessus de Tours à 19h30.
Quelques vidéos sur le web :
Un anonyme - samedi 15 janvier, 20h15.
Manif anti-FN de Tours : Un flic de la BAC avec autocollants SUD-PTT/Solidaires
Solidaires 37, 16 janvier.
17h30 - Nouvelle charge de la police
Les forces de police utilisent des lances à eau pour disperser les manifestants. Ils sortent également les flash-ball. La rue Nationale est bloquée.
17h08 - Emploi de gaz lacrymo
Pour faire reculer les manifestants, les forces de police ont utilisé des bombes lacrymogènes. Une deuxième confrontation est à craindre puisque les manifestants les plus durs, liés apparemment au groupe des Libertaires Solidaires, se regroupent face à la police sous le regard d’un hélicoptère de la gendarmerie. Suivez les événements en vidéo :
16h50 - Black block interpellés au péage de Monnaie
Un groupe de Black Block a été intercepté par la police au niveau du péage autoroute de Monnaie. Ils avaient en leur possession des battes de base-ball.
16h45 - Manifs à Tours : la police charge
Environ 1.800 personnes ont manifesté cet après-midi contre la tenue du congres du Front National. À l’issue de la manifestation quelques éléments, blousons noirs et capuches sur la tête ont lancé des canettes et des pierres en direction des forces de l’ordre. Tandis qu’un hélicoptère tournait au-dessus de la manifestation, la police a chargé le petit groupe et a interpellé deux manifestants.
Leur Presse (La Nouvelle République), 15 janvier.
Manifestation anti-FN : heurts à Tours
Plusieurs centaines de personnes, 1800 selon la police, 3000 selon les organisateurs, ont défilé dans le calme cet après-midi à Tours pour dénoncer les valeurs du Front National qui tient son congrès dans cette ville mais des incidents ont eu lieu en fin de cortège, selon un journaliste de l'AFP.
La dispersion de la manifestation a été accompagnée de nombreux tirs de grenades lacrymogènes, après qu'une poignée de manifestants dont certains cagoulés eurent lancé pavés, canettes, pétards et fumigènes en direction des forces de l'ordre repliées derrière des murs anti-émeutes.
Trois manifestants ont été interpellés. Malgré les consignes de dispersion, quelques dizaines de manifestants ont continué à faire face aux forces de police peu après 16H30.
Le cortège s'était ébranlé peu avant 15H00 en direction de la place Jean-Jaurès derrière une grande banderole proclamant «Ensemble contre l'extrême-droite». Cette place centrale de Tours est située à quelques centaines de mètres du centre des congrès où s'est ouvert ce matin le congrès national du FN.
La manifestation était organisée par un collectif d'environ 25 associations, syndicats et partis de gauche. Les autorités, pour prévenir toute violence de la part de groupes extrémistes, avaient mis en place un impressionnant dispositif de sécurité, notamment autour du centre des congrès. Plusieurs centaines de CRS et gendarmes mobiles ont été appelés en renfort pour le week-end et les abords du centre des congrès ont été bouclés.
Leur presse (AFP), 15 janvier - 17h04.
Une manifestation anti-FN tourne à l'affrontement avec la police
Des incidents entre forces de l'ordre et une poignée de manifestants cagoulés ont éclaté samedi après-midi à Tours, à l'issue d'une manifestation contre le Front national jusque-là pacifique qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes, en marge du congrès du FN.
Vingt-deux personnes ont été interpellées en fin d'après-midi lors des incidents, qui ont fait trois blessés légers dont deux policiers, selon un bilan transmis en début de soirée par la préfecture d'Indre-et-Loire.
Alors que les organisateurs avaient annoncé la dispersion du cortège, place Jean-Jaurès vers 16h30, plusieurs dizaines de manifestants, dont certains masqués, ont lancé pavés, canettes, pétards et fumigènes en direction des forces de l'ordre.
Plusieurs dizaines de policiers, repliés derrière un mur anti-émeutes, barraient le boulevard menant au centre des congrès Vinci où se tient depuis samedi matin le congrès du Front national à quelques centaines de mètres de là. Un centre des congrès placé sous très haute protection, des centaines de CRS et gendarmes mobiles ayant été mobilisés pour le week-end dans la crainte d'incidents. D'autant que le centre-ville était bondé en ce premier samedi des soldes.
Malgré les consignes de dispersion, quelques centaines de manifestants ont continué à harceler la police pendant plusieurs heures. Parmi eux, des jeunes venus en découdre avec les forces de l'ordre, blousons noirs, capuches et masques sur le visage. Des militants d'extrême-gauche, qui s'étaient glissés parmi les manifestants, selon une source policière.
La police a d'abord eu recours à des salves de grenades lacrymogènes, provoquant une dispersion provisoire. Quelques minutes plus tard, le face-à-face reprenait.
Cette fois, deux camions équipés de canons à eau entraient en action, repoussant les manifestants dont certains, au passage, renversaient des poubelles et brisaient une vitre d'abribus.
Un caméraman de la chaîne BFM-TV a vu sa caméra endommagée par un policier alors qu'il filmait une interpellation, a-t-il dit à l'AFP. Un photographe a été touché au tibia par un jet de pavé.
Le cortège — 1.800 manifestants selon la police, 3.000 selon les organisateurs — s'était déroulé dans une ambiance «pacifique» et bon enfant, à l'appel d'un collectif d'environ 25 associations, syndicats et partis de gauche. Avec un mot d'ordre simple, résumé sur l'immense banderole jaune en tête de cortège : «Ensemble contre l'extrême-droite».
«On ne veut pas que les idées du Front national soient les seules défendues à Tours ce week-end. On est dans la rue pour dire que non, les idées d'extrême droite, on n'en veut pas», a dit à l'AFP Sébastien Boche, président local de la Ligue des droits de l'homme, en tête du cortège.
Parmi les élus régionaux ayant choisi de manifester, la présidente socialiste du Conseil général d'Indre-et-Loire, Claude Roiron. «Nous ne contestons pas le fait que le Front national puisse tenir un congrès, c'est malheureusement un parti légal, mais nous dénonçons ses idées simplistes, qui divisent les Français dans un moment où on aurait plutôt besoin de réapprendre les chemins du vivre ensemble», raconte-t-elle. Mme Roiron dit qu'elle aurait «préféré que ce congrès se tienne ailleurs» qu'à Tours, qui accueillit il y a 90 ans le congrès fondateur du PCF.
Au même moment, à quelques centaines de mètres de distance le vieux chef du FN, Jean-Marie Le Pen, tirait un dernier bilan de sa vie politique avant de passer le flambeau du parti frontiste à sa fille Marine, dimanche matin.
Leur presse (AFP), 16 janvier - 15h06.