Lisez "Qu'est-ce que la démocratie directe ?"

Publié le par la Rédaction

 

«Les instruments privilégiés de la transparence athénienne étaient — pour le court terme — la multiplication des témoins et — pour le long terme — le recours à l’écriture. Toutes les réunions de délégués, du Conseil ou de ses commissions, étaient donc ouvertes au public sans aucune restriction — sauf huis clos expressément décidé pour préserver certains débats des espions ennemis ; on affichait en place publique les propositions de décrets et les actes d’accusation que le dèmos serait appelé à voter, et les mesures adoptées étaient placardées à la vue de tous et déposées dans un centre d’archives, le Mètrôon, auquel tous les citoyens avaient librement accès (les plus importantes étaient même gravées dans la pierre, sur des stèles érigées sur l’Agora, telle cette loi de 337 prévoyant récompenses et honneurs pour quiconque attenterait à la vie d’un éventuel tyran). À ce que conclut Hansen sur le sujet : “Le régime démocratique s’accompagnait à Athènes d’un degré de publicité qui n’a pas d’équivalent connu dans les sociétés anciennes” (p. 354), on peut ajouter sans hésitation qu’une telle transparence du pouvoir réel n’a trouvé d’équivalent dans les sociétés modernes qu’en de rares et tragiques fulgurances : pendant la Commune de Paris par exemple, ou bien dans Cronstadt en révolution, où le Soviet des ouvriers et marins proclama ses décisions dans les admirables Izvestia jusqu’à l’abominable massacre ordonné par les vampires de l’oligarchie bolchevik.»
(Pages 39-40.)

 


Lisez «Qu’est-ce que la démocratie directe ?» de Fabrice Wolff 
(Manifeste pour une comédie historique) 
  aux Éditions Antisociales, avril 2010.

 


Publié dans Théorie critique

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