Liberté pour Adrien ! Relaxe pour tous les inculpé-e-s de la Fête de la musique !
Contrairement à ce qui a été relaté dans la presse, c’est un véritable tabassage policier de militants connus pour leur engagement politique qui a eu lieu lors de la Fête de la musique à Poitiers.
En effet, les journaux locaux, caisse de résonance de la propagande policière, parlent de «rixe» ou de «bagarre» avec la police. Or, ce 21 juin, cela ne s’est pas du tout passé de cette façon. Comme l’ont expliqué des témoignages concordants, les policiers en uniforme et la brigade anticriminalité (BAC) n’ont en fait pas lâché une quinzaine de jeunes militants connus d’eux depuis les derniers mouvements lycéens et étudiants. M. Papineau, le directeur départemental de la sécurité publique qui s’est rendu célèbre par sa capacité à attirer vers lui des petits objets tels que pile, briquet ou caillou … sans en tirer jamais la moindre égratignure mais plutôt l’obtention d’amendes, était également à la parade, en uniforme. Les forces de l’«ordre» étaient donc prêtes à en découdre. Et c’est effectivement ce qui est arrivé. Prenant pour prétextes — ou alors, plus probable, inventant — une menace proférée contre lui, ainsi qu’une bouteille ayant atterri à ses pieds, et ayant aperçu un — en fait, une — de ces jeunes militants, M. Papineau le désigne à ses troupes, déterminé à créer l’incident. À moins que ce ne soit l’inverse : apercevant cette militante, il invente, nous dirions comme à son habitude, cette histoire, et se sert du prétexte de l’insulte et de la bouteille pour la désigner à ses troupes.
Précisons que M. Papineau a expliqué lors de l’«enquête» qu’il avait tourné la tête dans la direction d’où la voix était venue : il n’a pas vu la bouteille arriver vers lui (ce qui tendrait à prouver que celle-ci n’a pas été lancée de ce côté-là) ; en revanche, ô merveille ! il a aperçu cette jeune militante qu’il a immédiatement désignée à ses troupes. L’occasion fait le larron, on le sait : cette militante avait été condamnée en correctionnelle pour «bris de “sucette” Decaux». Mais elle a été relaxée depuis. Évidemment, la décision n’a guère plu dans les rangs de la police ; et donc sa présence sur les lieux — comme celle de ses camarades «anarcho-autonomes» que la BAC a particulièrement dans le collimateur depuis plus d’un an — était une bonne occasion de provocation pour remettre les pendules à l’heure de la répression.
La jeune militante est arrivée en courant place de la Liberté et s’est adossée à un mur. Aussitôt la police l’a encerclée et a cherché à disperser, y compris à coups de tonfa, les gens qui venaient voir ou demander des explications. Plusieurs, ceux qui sont harcelés par la police depuis des mois, ont été roués de coups et arrêtés sans ménagement. Les tabassages ont continué jusque dans le commissariat. Pour couvrir leurs forfaits — ou leur manque de professionnalisme, c’est selon —, là encore les policiers ont inventé une fable. Ce seraient eux qui se seraient fait attaquer par «un groupe de jeunes qui veulent s’opposer à l’interpellation de leur copine», comme il est si bien écrit dans la presse. Ils ajoutent à cela des «blessures» si peu évidentes que les policiers auront toutes les peines du monde à obtenir des ITT de la part des médecins du CHU ; et enfin ils se sont tous portés partie civile, et le tour a été joué. Mais quand même, comment expliquer que cinq de ces policiers surentraînés soient blessés par quatre jeunes garçons et deux jeunes filles, sinon en postulant qu’ils ont simulé — comme simulait le policier qui se déplaçait avec une attelle, et qui peinait surtout à faire semblant de boiter, lors de la demande de comparution immédiate ?
Il a suffi de voir l’état de nos camarades (yeux pochés, contusions, fatigue…) lors de cette dernière, ainsi que les sourires des nombreux policiers présents dans la salle et autour, pour comprendre que ces derniers se sont fait plaisir tout en gérant bien leur affaire afin de les envoyer en prison.
Pour le Comité contre la répression des mouvements sociaux, les événements qui viennent de se dérouler sont une illustration supplémentaire des méthodes de répression policières mises en œuvre contre les mouvements sociaux — des méthodes expérimentées dans les quartiers puis généralisées : harcèlement suivi de tabassages, d’arrestations, de gardes à vue prolongées et de procès. Que les forces de l’«ordre» se sentent aussi libres dans leurs façons d’agir traduit un rapport de forces en leur faveur. Grévistes, jeunes militants, sans-papiers, «radicaux» en font les frais depuis trop longtemps. Il faut que la peur change de camp.
Rassemblement devant le palais de Justice de Poitiers le 7 juillet à 18h et soutien le jour du procès le 8 juillet à 16h.
Comité poitevin contre la répression
des mouvements sociaux, 4 juillet 2010.
Trop de pression policière ?
Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux demande la relaxe pour les jeunes interpellés le soir de la fête de la Musique à Poitiers.
Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux a distribué des tracts dans le centre-ville de Poitiers, samedi. Ils n’en démordent pas. Les militants du Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux dénoncent «la pression constante que les policiers de Poitiers mettent sur certains jeunes, désignés comme “radicaux”». Ils sont persuadés que les six jeunes gens qui vont être jugés, jeudi prochain, après des violences survenues le soir de la fête de la Musique à Poitiers, «n’ont fait que répondre à une provocation policière». «On sait qu’il y a des témoignages dans ce sens», prévient Jean-François Chazerans, membre du comité. «Ça fait des semaines que ça dure. La police ne les lâche pas d’une semelle. Nous ne croyons pas que ce soit la bonne façon d’assurer l’ordre public, au contraire.»
Samedi matin au marché Notre-Dame, puis dans l’après-midi devant le centre commercial des Cordeliers, à Poitiers, les militants ont distribué des tracts sur lesquels est expliquée leur version des faits. Pour appuyer leur propos, ils avaient découpé des cartons pour figurer les barreaux d’une prison, «pour rappeler que l’un des jeunes est toujours en détention préventive». Ils distribueront à nouveau des tracts le mercredi 7, à 18 heures devant le palais de Justice, et le lendemain, à 16 heures, au même endroit, pour soutenir les six jeunes pendant leur comparution devant le tribunal.
Leur presse (Philippe Bonnet, NR), 5 juillet.
Trop de pression policière ?
Ils n’en démordent pas. Les militants du Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux dénoncent «la pression constante que les policiers de Poitiers mettent sur certains jeunes, désignés comme “radicaux”». Ils sont persuadés que les six jeunes gens qui vont être jugés, jeudi prochain, après des violences survenues le soir de la Fête de la musique à Poitiers, «n’ont fait que répondre à une provocation policière». Hier matin au marché Notre-Dame, puis hier après-midi devant le centre commercial des Cordeliers, à Poitiers, les militants ont distribué des tracts sur lesquels est expliquée leur version des faits. Pour appuyer leur propos, ils avaient découpé des cartons pour figurer les barreaux d’une prison, «pour rappeler que l’un des jeunes est toujours en détention préventive». Ils distribueront à nouveau des tracts ce matin au marché des Couronneries.
Leur presse (NR), 4 juillet.
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Fête de la musique policière à Poitiers : une baudruche déjà bien dégonflée !
Lors de la dernière Fête de la musique s’est produite à Poitiers une «rixe» avec la police, comme l’a aussitôt formulé élégamment la presse. La Nouvelle République a ainsi publié le 23 juin un article relatant les faits … d’après les seules sources policières, pour ne point trop changer ses habitudes — et en ne mentionnant qui plus est ce «détail» que par rapport à deux informations données, sur l’ensemble de son texte !
Ce 21 juin, les policiers en uniforme et en civil comme la brigade anticriminalité (BAC) n’ont en fait pas lâché une quinzaine de jeunes militants connus d’eux depuis les derniers mouvements étudiants. M. Papineau, le directeur départemental de la Sécurité publique qui s’est rendu célèbre par sa capacité à attirer vers lui des petits objets tels que pile, briquet ou caillou … sans en tirer jamais la moindre égratignure mais plutôt l’obtention d’amendes, était également à la parade, en uniforme lui aussi. Les forces de l’ordre ont déclaré que quelqu’un avait au petit matin proféré une menace contre leur chef et, toujours selon leurs dires, qu’une bouteille avait cette fois atterri à ses pieds.
M. Papineau a expliqué lors de l’«enquête» qu’il avait tourné la tête dans la direction d’où la voix était venue : il n’a pas vu la bouteille arriver vers lui (ce qui tendrait à prouver que celle-ci n’a pas été lancée de ce côté-là) ; en revanche, ô merveille ! il a aperçu Nina qu’il a immédiatement désignée à ses troupes.
L’occasion fait le larron, on le sait : la coupable idéale concernant les délits en cours se trouvait à portée de main. En effet, le 30 juillet 2009, Nina a été condamnée en correctionnelle — pour «bris de “sucette” Decaux» dans la nuit du 18 au 19 mai 2009 — à 500 euros d’amende avec sursis et 850 euros de dommages-intérêts à verser à Decaux. Le procureur ayant fait appel, elle est repassée devant le tribunal le 21 janvier dernier. Mais là, surprise : ce même procureur a démonté tous les éléments de l’accusation et s’en est remis au tribunal ; pour une fois, montage et faux témoignages des policiers ont été mis en évidence … et Nina a été relaxée.
Évidemment, la décision n’a guère plu dans leurs rangs, et donc la présence sur les lieux de Nina — comme de ses camarades «anarcho-autonomes» que la BAC a particulièrement dans le collimateur depuis plus d’un an [antirep86.free.fr/ qui rappelle la succession des faits, des communiqués et des articles. Citons, parmi les derniers, le 6 février une manifestation de soutien aux sans-papiers : six personnes embarquées, contrôles d’identité musclés alors qu’il n’y a eu aucun incident. Le 24 février, procès d’Angélique et de Sarah pour refus de donner leur ADN (seul chef d’inculpation), suite à leur arrestation lors de la Journée anticarcérale du 10 octobre (elles seront relaxées mais auront fait une garde à vue «pour rien», comme d’hab). Guillaume, condamné à deux mois de prison avec sursis et 300 euros d’amende pour avoir, en guise de déclaration de guerre à la société, tracé un A cerclé au feutre sur une porte, au centre-ville (ayant fait appel, sa peine sera commuée en heures de TIG)…] — était une bonne occasion de provocation pour remettre les pendules à l’heure de la répression.
Retour commenté sur l’article paru dans La Nouvelle République le 23 juin 2010 (ses coquilles sont laissées à l’auteur) :
Rixe avec la police : cinq blessés, six interpellés
[Planté d’entrée : il s’agit d’une bagarre à l’initiative d’une bande, et non d’une interpellation musclée programmée par les forces de l’«ordre»…]
Poitiers. L’arrestation d’une jeune femme qui avait menacé le patron de la police [certitude du journaliste : c’est «la jeune femme» — Nina — qui a menacé] a dégénéré, lundi, dans la nuit. Pris à partie [précision de la rédaction : ce sont les policiers qui ont été attaqués, alors que ce sont eux qui ont interpellé Nina, puis saisi un à un ses camarades à mesure qu’ils-elles approchaient pour leur taper dessus et les menotter…], cinq policiers ont été blessés [… et ce sont les policiers, et eux seuls, qui ont été blessés, nous affirme-t-on].
La Fête de la musique traîne toujours dans son sillage quelques débordements. Une vingtaine de personnes ont été interpellées pour une série de méfaits au cours de cette nuit-là.
Mais, ce qui s’est passé vers 1h30 du matin est d’un autre ordre. Ce n’est pas juste un débordement en marge des festivités musicales, mais plutôt le dernier épisode d’un jeu de provocation qui dure depuis des mois [le «jeu de provocation» qui dure depuis des mois n’est pas le fait des policiers, dixit le journaliste : c’est celui de leurs «agresseurs»…]. «Une agression gratuite», résume le procureur de la République [… et l’agression est gratuite, qui plus est, c’est dire la perversité des agresseurs et leur jusqu’au-boutisme, car, quand même, attaquer ouvertement la police ne paraît guère un jeu si facile à pratiquer !].
Des coups et des morsures
Vers 1h30 du matin, dans le secteur de la rue de la Regratterie, une jeune femme visiblement ivre [affirmation sans preuve : Nina n’a subi aucun contrôle d’alcoolémie ; de plus, elle était à pied, non au volant, et à une «fête» où tout le monde boit un peu, sauf à être un rien triste sire] apostrophe un groupe de policiers [on ne retrouve ensuite dans l’enquête cette information nulle part]… Le directeur de la police est là [il a paradé pendant des heures, la police et la BAC suivant quant à elles toute la soirée ces jeunes — selon l’habitude prise par les baqueux de les provoquer, les photographier, les filmer, bref de les harceler dans l’espoir de les faire craquer et de réussir à en arrêter au bout du compte]. «Il est alors visé par une menace de mort», explique le procureur. «Elle lui a dit : “Papineau on aura ta peau”», précise une source policière [faux : selon ses propres déclarations, Papineau est le premier à ne pas savoir qui a crié cela — si cela a été fait]. Une menace largement diffusée par des tags sur les murs de la ville au début de l’année [une précision-amalgame, juste là pour renforcer l’affirmation précédente].
Une bouteille lancée vers le patron de la police explose ensuite à ses pieds. Le commissaire Papineau course la jeune femme suspectée du jet de bouteille [faux : voir plus haut]. Elle est rattrapée vers la place de la Liberté.
«Au début l’interpellation se déroulait plutôt normalement. Mais, elle a commencé à se débattre quand elle a vu ses copains arriver. Il a fallu la maîtriser», explique un policier. La situation dégénère en affrontement.
Une rixe oppose les policiers et le groupe [faux : les jeunes sont arrivés et les policiers leur sont tombés dessus — selon un certain nombre de témoins … non interrogés lors de l’«enquête», les seuls témoignages retenus étant ceux de la police. Les jeunes ont tout au plus tenté de se protéger contre les coups assenés]. «Ils ont reçu des coups de pieds, de poings et même des morsures», relève le procureur de la République [le «ils», c’est évidemment les policiers pour ce procureur — comme visiblement pour le journaliste —, alors que de nombreux coups ont été portés aux jeunes, à cette occasion et ensuite au commissariat. On a pu le constater au palais de Justice le 23 juin, lors de la demande de comparution immédiate : ils-elles étaient salement amochés — Clément en particulier, avec les yeux au beurre noir]. Cinq policiers sont blessés [les syndicats de police se sont plaints — ainsi que l’indique l’encadré de la NR joint à cet article — que les policiers n’aient pas pu obtenir des ITT de la part du CHU, autrement dit leur état n’était pas forcément aussi grave qu’ils l’ont prétendu… Et de toute façon, comment peut-on croire que, sur douze policiers surentraînés, armés et dont c’est le métier, cinq puissent être «blessés» par six jeunes plutôt fluets et désarmés ?]. Des renforts convergent alors vers la place. Au final, six personnes suspectées de violence contre les forces de l’ordre sont interpellées. «Ça a été très chaud aussi dans le commissariat. Il a fallu du monde pour les surveiller», expliquent des fonctionnaires de police [rappel : ce sont les violences contre les jeunes qui ont continué…]. Un médecin venu ausculter un des interpellés aurait même été violenté [les «violences» exercées à son encontre seraient le fait de Nina. En réalité, elle n’a pas voulu être examinée par lui, à 3 heures du matin, parce qu’elle avait envie qu’on la laisse un peu tranquille, après ce qu’elle venait de subir. Qui peut s’en étonner ?].
Les auditions des interpellés se poursuivaient, hier, et le procureur ne se prononçait pas sur les suites judiciaires potentielles. Les interrogatoires ne portent pas seulement sur les faits de la nuit écoulée. Les enquêteurs de la PJ sont aussi intéressés par les suspects arrêtés [enfin un fond de vérité : on appelle même ce type d’«intérêt» du «harcèlement»…]. Ils sont en effet saisi d’une enquête concernant les menaces de mort contre le patron de la police et les tags qui avaient couvert à Poitiers [le préfet s’est quant à lui empressé de porter plainte au nom de l’État — mais, bien sûr, le pouvoir judiciaire est totalement indépendant de l’exécutif, au pays des droits de l’Homme et du droit d’asile].
Leur presse (Emmanuel Coupaye, NR), 23 juin.
Le 23 juin, les six personnes interpellées durant la Fête de la musique sont passées en demande de comparution immédiate : elles ont heureusement toutes refusé cet outil formidable en possession du pouvoir pour annihiler la moindre défense. La «justice» reproche à Nina, Adrien, Sami, Clément, Yvane et Medhi d’avoir lancé une bordée d’injures sur les policiers, de les avoir agressés et de s’être rebellés lors de leur interpellation. Outrage, rébellion et violence sont cités en chefs d’inculpation, et douze policiers se sont constitués partie civile. Cinq de ces policiers surentraînés auraient été blessés par six jeunes garçons et filles apparemment d’une efficacité aussi redoutable qu’extraordinaire. Pourtant, celui qui se déplaçait au tribunal avec une attelle peinait surtout à faire semblant de boiter, lui qui galopait après la «rixe»…
Mais pourquoi donc la police et la BAC ont-elles ainsi déambulé à la Fête de la musique, des heures durant ? N’étaient-elles pas là pour provoquer et en découdre ? Et le maire n’était-il pas au courant de leur pesante présence et de leurs projets ? Ce 23 juin, il y avait dans la salle du tribunal plus de trente policiers et le chef des RG — sans oublier un commissaire Papineau sur son trente et un, faisant une entrée et une sortie spectaculaires ! Bref, il ne manquait plus, comme le remarqua d’ailleurs une avocate, que la venue du ministre de l’Intérieur à Poitiers, et la pièce du 10 octobre était rejouée. Une sinistre farce !
Il a suffi de voir l’état de nos camarades (yeux pochés, contusions, fatigue…) lors de cette demande de comparution immédiate, ainsi que les sourires des nombreux flics présents dans la salle et autour, pour comprendre que ces derniers se sont fait plaisir tout en gérant bien leur affaire afin de les envoyer au trou. Cinq de ces jeunes ont été mis en préventive ; Yvane, seule à être laissée en liberté provisoire, a été soumise à un contrôle judiciaire (pointage deux fois par semaine … au commissariat), et le procès aura lieu le 8 juillet.
Cependant, le 29 juin ont été réexaminés la détention provisoire des cinq personnes envoyées à la prison de Vivonne ainsi que le contrôle judiciaire pour Yvane. La salle était pleine de gens venus les soutenir, et leurs avocat-e-s, qui ont mené une défense collective, ont fait ressortir nombre d’aberrations, de contradictions et de contre-vérités dans un dossier complètement à charge. Notamment le rapport de l’expert psychiatrique, concernant Nina : déjà, cet «expert» n’en est pas un (il est spécialisé dans la gériatrie) ; ensuite, il a vu Nina cinq minutes, et comme elle refusait de lui parler il en a déduit qu’elle était «antisociale» et «incurable», pour conseiller des séjours psychiatriques avec des traitements afin de la «soigner» ! Ou encore la mention de «récidive» dans le casier judiciaire de Sami, qui est fausse ; et aussi son séjour en cellule de dégrisement, qui n’a pas eu lieu…
En fin de journée — et sans doute largement grâce à la mobilisation et au soutien qui leur ont été manifestés —, Nina, Sami, Clément, Medhi ont été remis en liberté sans contrôle judiciaire ; Yvane a été dégagée du sien. Malheureusement, Adrien est resté sur le carreau — sans doute la «justice» a-t-elle estimé qu’il fallait en maintenir au moins un en prison pour que le montage policier ressemble un peu moins à une baudruche en train de se dégonfler.
Quoi qu’il en soit, pour le Comité contre la répression des mouvements sociaux, les événements qui viennent de se dérouler sont une illustration supplémentaire des méthodes de répression policières mises en œuvre contre les acteurs et actrices des mouvements sociaux — des méthodes expérimentées dans les quartiers puis généralisées : harcèlement suivi de tabassages, d’arrestations, de gardes à vue prolongées et de procès. Que les forces de l’«ordre» se sentent aussi libres dans leurs façons d’agir traduit un rapport de forces en leur faveur. Grévistes, jeunes militants, sans-papiers, «radicaux» en font les frais depuis trop longtemps.
Ne laissons plus faire !
Accentuons la mobilisation !
Liberté pour Adrien !
Relaxe pour tous les inculpé-e-s !
Rassemblement devant le palais de Justice de Poitiers le 7 juillet à 18h et soutien le jour du procès le 8 juillet à 16h.
Comité poitevin contre la répression
des mouvements sociaux, 1er juillet.