Les architectes ça grille aussi
Incendie à Paris : Un architecte a eu chaud
Dans un monde où il existe toujours plus de taules, où les possibilités d’atterrir dedans se multiplient, la prison est au passage une gigantesque machine à fric. De nombreux chacals se disputent le marché de l’enfermement.
Au delà des constructeurs directs (Bouygues, Eiffage, Vinci…) et leurs sous-traitants ; il y a aussi les entreprises gestionnaires du quotidien (maintenance, alimentation, exploitation des prisonniers), et … les cabinets d’architectes qui conçoivent les cages où d’autres crèveront à petit feu. Leur boulot est de répondre à un cahier des charges de l’État : empêcher les évasions, protéger les matons, isoler davantage les prisonniers … pour une pacification maximale.
Ils intègrent aussi un semblant d’amélioration du «confort» (douche en cellule, frigo…), et l’accès à quelques «services» supplémentaires (plus de chaînes TV, plus de cantines, consoles de jeu…), afin de multiplier les chantages individuels et désamorcer les critiques droit-de-l’hommistes.
Les architectes font plus que répondre à la commande, ils reprennent à leur compte les objectifs de l’administration pénitentiaire tout en se sentant investis d’une mission supérieure.
Bernard Hemery, du Groupe Synthèse Architecture, associé au cabinet Alain Derbesse dans la conception du Centre de Détention de Vivonne, déclarait dans une fiche de présentation qu’on retrouve sur le site de l’APIJ :
Le cabinet Alain Derbesse semble très satisfait de sa collaboration avec l’État puisqu’il a conçu pour lui en plus du Centre de Détention de Vivonne, celui du Havre, la Maison d’Arrêt du Mans, un Hôtel de Police, ainsi que la rénovation d’un Tribunal de Grande Instance.
Espérons que ces crapules rencontreront d’autres inimitiés chaleureuses pour leurs nombreux services rendus à la Nation !
ARCHITECTE n.m.
Insulte. En tant qu’insulte, le mot a fortement vieilli.
La construction du Palais de Justice de Bruxelles par l’architecte Joseph Poelaert a non seulement entraîné la démolition d’un très grand nombre d’habitations populaires qui abritaient de pauvres gens mais, surtout, et par voie de conséquence, amené leur «exil» forcé notamment dans le quartier d’Uccle Saint-Job.
À une époque (deuxième moitié du XIXe siècle) où il n’y avait presque pas de transports en commun du genre trams ou bus, c’était couper ces pauvres gens de leurs racines.
On conçoit que la plupart d’entre eux aient éprouvé pour Poelaert une rage froide. On raconte même qu’une «sorcière» des Marolles lui aurait jeté un sort, ce qui n’a rien d’impossible si l’on sait que l’architecte est mort fou.
Quoi qu’il en soit, le mot a servi d’insulte pendant de très nombreuses années et George Garnir, dans sa célèbre galerie de portraits bruxellois, publiée sous le pseudonyme de Curtio et intitulée Zievereer, Krott et Cie, Architek ! Baedeker de physiologie bruxelloise à l’usage des étrangers (Bruxelles, Éts généraux d’Imprimerie, 1906) a écrit plus de deux pages pour montrer la force émotionnelle que contenait le simple mot architecte, insulte suprême des Bruxellois des Marolles.
Aire : Bruxelles (surtout).
Variantes : architek(t) ou rachitek.
Action à Grenoble contre Bouygues promoteur du système carcéral
Ces derniers jours à une semaine d’intervalle la boutique Bouygues située Grand Rue a eu :
Rappelons que Bouygues (et d’autres), par le biais de ses différentes filiales, participe à la construction de nombreuses prisons et centres de rétentions.
P.-S. : Avis aux amateurices, il y a une autre boutique Bouygues au 6 rue de Bonne à Grenoble.
Dans la nuit du 16 au 17 décembre 2009, deux foyers d’incendie ont été allumés contre le cabinet d’architectes Alain Derbesse, rue Decrès dans le 14e arrondissement de Paris.
Malheureusement les dégâts ont sans doute été trop limités.
Dans le hall de l’entrée, un grand tag précisait : «Concepteurs de prisons assassins !»
Dans un monde où il existe toujours plus de taules, où les possibilités d’atterrir dedans se multiplient, la prison est au passage une gigantesque machine à fric. De nombreux chacals se disputent le marché de l’enfermement.
Au delà des constructeurs directs (Bouygues, Eiffage, Vinci…) et leurs sous-traitants ; il y a aussi les entreprises gestionnaires du quotidien (maintenance, alimentation, exploitation des prisonniers), et … les cabinets d’architectes qui conçoivent les cages où d’autres crèveront à petit feu. Leur boulot est de répondre à un cahier des charges de l’État : empêcher les évasions, protéger les matons, isoler davantage les prisonniers … pour une pacification maximale.
Ils intègrent aussi un semblant d’amélioration du «confort» (douche en cellule, frigo…), et l’accès à quelques «services» supplémentaires (plus de chaînes TV, plus de cantines, consoles de jeu…), afin de multiplier les chantages individuels et désamorcer les critiques droit-de-l’hommistes.
Les architectes font plus que répondre à la commande, ils reprennent à leur compte les objectifs de l’administration pénitentiaire tout en se sentant investis d’une mission supérieure.
Bernard Hemery, du Groupe Synthèse Architecture, associé au cabinet Alain Derbesse dans la conception du Centre de Détention de Vivonne, déclarait dans une fiche de présentation qu’on retrouve sur le site de l’APIJ :
«Notre souci principal a été de donner une lisibilité très grande à l’espace carcéral pour une sûreté “naturelle”.»
«On a donc beaucoup travaillé les notions de “covisibilité” des postes protégés, en proposant une écriture moderne de l’espace panoptique, pour que les surveillants aient une vision complète, ce qui est aussi la condition d’une détention apaisée. Le détenu aussi a besoin d’être en sécurité. Être toujours dans un espace ouvert et contrôlé est rassurant.»
«Un établissement pénitentiaire n’est jamais bien accueilli par le voisinage, […]. La qualité du béton est essentielle, le matériau va vieillir et se patiner pour mieux s’intégrer au paysage.»
Le cabinet Alain Derbesse semble très satisfait de sa collaboration avec l’État puisqu’il a conçu pour lui en plus du Centre de Détention de Vivonne, celui du Havre, la Maison d’Arrêt du Mans, un Hôtel de Police, ainsi que la rénovation d’un Tribunal de Grande Instance.
Espérons que ces crapules rencontreront d’autres inimitiés chaleureuses pour leurs nombreux services rendus à la Nation !
À bas toutes les taules !
Liberté pour toutes et tous !
Liberté pour toutes et tous !
Indymedia Nantes, 22 décembre 2009.
ARCHITECTE n.m.
Insulte. En tant qu’insulte, le mot a fortement vieilli.
La construction du Palais de Justice de Bruxelles par l’architecte Joseph Poelaert a non seulement entraîné la démolition d’un très grand nombre d’habitations populaires qui abritaient de pauvres gens mais, surtout, et par voie de conséquence, amené leur «exil» forcé notamment dans le quartier d’Uccle Saint-Job.
À une époque (deuxième moitié du XIXe siècle) où il n’y avait presque pas de transports en commun du genre trams ou bus, c’était couper ces pauvres gens de leurs racines.
On conçoit que la plupart d’entre eux aient éprouvé pour Poelaert une rage froide. On raconte même qu’une «sorcière» des Marolles lui aurait jeté un sort, ce qui n’a rien d’impossible si l’on sait que l’architecte est mort fou.
Quoi qu’il en soit, le mot a servi d’insulte pendant de très nombreuses années et George Garnir, dans sa célèbre galerie de portraits bruxellois, publiée sous le pseudonyme de Curtio et intitulée Zievereer, Krott et Cie, Architek ! Baedeker de physiologie bruxelloise à l’usage des étrangers (Bruxelles, Éts généraux d’Imprimerie, 1906) a écrit plus de deux pages pour montrer la force émotionnelle que contenait le simple mot architecte, insulte suprême des Bruxellois des Marolles.
Aire : Bruxelles (surtout).
Variantes : architek(t) ou rachitek.
Georges Lebouc, Dictionnaire de belgicismes.
Action à Grenoble contre Bouygues promoteur du système carcéral
Ces derniers jours à une semaine d’intervalle la boutique Bouygues située Grand Rue a eu :
— Sa devanture taguée «Bouygues construit des taules» ;
— Sa vitrine brisée.
Rappelons que Bouygues (et d’autres), par le biais de ses différentes filiales, participe à la construction de nombreuses prisons et centres de rétentions.
Courage à ceux et celles qui croupissent en taule.
P.-S. : Avis aux amateurices, il y a une autre boutique Bouygues au 6 rue de Bonne à Grenoble.
Indymedia Grenoble, 22 décembre.