Un nouveau lieu à Toulouse
Le dimanche 14 février, nous avons investi un lieu sur la place St-Sernin : la maison du 2 rue Gatien-Arnoult à Toulouse.
Le jeudi, nous avons été dénoncés par un voisin lors du dé-murage du portail. La police est alors arrivée sans pour autant pouvoir nous expulser légalement. Cependant, les choses n’en sont pas restées là : le propriétaire, accompagné de gros bras, est venu nous intimider ; nous menaçant de faire justice lui-même. Le lendemain dans l’après-midi, une dizaine de ses hommes de main nous ont pris d’assaut ; armés de bombes lacrymogènes format familial, et de haches dont ils ont fait usage pour tenter de nous déloger. Nous les avons repoussés et la police est revenue nous menaçant une nouvelle fois d’expulsion. Dans la soirée, ils sont revenus cagoulés, munis de matraques et accompagnés d’un maître chien, ils ont tenté d’escalader la façade faute de pouvoir forcer nos barricades. Ils ont légèrement blessé des occupants et des personnes venues nous soutenir. Mais nous les avons repoussés une nouvelle fois. Nous sommes déterminés à tenir le rapport de force. Parce que nous sommes chez nous et nous comptons bien y rester. Parce que nous nous devons de lutter contre ces nouvelles formes de police, quand les sociétés de sécurité privée se mettent à disposition des propriétaires des services d’expulsion.
Il est clair aujourd’hui que nous sommes face à la force et à la détermination d’un propriétaire au bras long, fermement décidé à défendre son bien immobilier pourtant à l’abandon depuis plus de deux ans. Ce à quoi nous croyons avoir affaire c’est à une justice et une police privées, se faisant au moyen de la constitution de milices, nous rappelant les années 30 en Allemagne et Italie, un devenir fasciste.
Nous appelons celles et ceux qui refusent de se soumettre aux classes dominantes. Nous appelons celles et ceux qui galèrent à payer leur loyer, celles et ceux pour qui les fins de mois sont difficiles. Nous appelons celles et ceux qui n’en peuvent plus de vouloir se réveiller le matin pour aller engraisser un patron. Nous appelons celles et ceux qui ne se résignent pas. Nous appelons tous et toutes qui n’en peuvent plus de ce monde.
… La grande maison est située 2 rue Gatien-Arnoult, 31000 Toulouse, n’hésitez pas à utiliser de la sonnette…
Courriel, 21 février 2010.
Le Kapilotracté crâme à Toulouse
Salut à vous,
Le Kapilotracté a crâmé, lundi 8 aux alentours de 23 heures, suite à un incident électrique. Pas de blesséEs ni d’intoxiquéEs, mais les toits des espaces d’activités ont été calcinés par des flammes de trois à quatre mètres de haut, que les pompiers ont mis trente minutes à éteindre… Les flammes n’ont pas atteint les espaces d’habitation. Notre zone de gratuité est presque restée intacte, vêtements et brochures seront de nouveau mis à dispo gratos.
Le dimanche 14 nous investissons une nouvelle maison, avec à peu près la même équipe, et les mêmes principes politiques. Le jeudi, nous décidons de démurer la porte d’accès au jardin. DénoncéEs par des voisins, les flics se ramènent, contrôles d’identités et blabla pendant deux heures. Puis s’en vont. Le lendemain c’est une équipe de quatre gros bras et des deux propriétaires qui viennent nous dissuader de rester. Nous affirmons que nous resterons, et demandons qu’une procédure judiciaire soit engagée. Une heure plus tard, ils rentrent de force, gazant jusqu’à six fois d’afillée chaque résident-e, défonçant une des portes d’accès à coups de hache, et lançant des grosses pierres à travers les fenêtres. Nous les repoussons, aidéEs d’un important soutien. Les flics arrivent. Le proprio discute cordialement avec les grosses têtes des RG de Toulouse. Puis les flics se cassent.
Deuxième attaque : même jour, même genre, nous sommes plus virulentEs, eux aussi. Lacrymogènes et jets de choses. Les flics repassent, cette fois-ci les gros bras s’en vont en courant.
Depuis, les voitures et camions de police nous font coucou au moins chaque heure.
Il est clair que nous résisterons quoi qu’il arrive. Car les conclusions de cet affrontement auront des conséquences sur les autres squats à venir.
C’est-à-dire que les propriétaires engageront des gros bras au lieu de lancer une procédure, afin d’être sûrs, non seulement que «leur» maison soit vidée vite, et surtout que les résidentEs soient marquéEs et à force, soient fatiguéEs de squatter…
Mais aussi car c’est un des aspects de la guerre sociale de basse intensité en cours : la classe dominante face aux pauvres qui ne veulent pas se soumettre à leurs violences, lois, contrôles, exploitations…
Si vous êtes dans le coin, voici l’adresse :
2, rue Gatien-Arnoult - 31000 Toulouse
Pour le nom c’est encore en hésitation, entre Phénix, Kramagaz, Bastion et pleins d’autres.
À bientôt !
Squat!net, 21 février.