Le Carré Curieux : un nouveau lieu autogéré à Chambéry
Nous sommes les habitantEs de l’hôtel Morand. Ce bâtiment appartenant à la mairie est abandonné depuis 2002.
Le jeudi 10 décembre, vers 18h30, la police municipale et un conseiller municipal arrivent et constatent qu’ils n’ont plus accès aux lieux. Ils décident alors de convoquer la police nationale pour nous expulser, celle-ci invoque le flagrant délit pour intervenir. Cependant, le flagrant délit ne pouvait pas s’appliquer, car occupant les lieux depuis plusieurs semaines, nous sommes résidents de l’immeuble et, en tant que tels, nous sommes protégés par la loi ; nous leur avons donc précisé qu’ils agissaient hors des cadres prévus par celle-ci, et qu’ils s’apprêtaient à enfreindre le principe d’inviolabilité du domicile. Mais cela n’avait pas l’air de les arrêter, jusqu’à ce qu’un juriste vienne constater notre justificatif de domicile.

Nous avons donc décidé d’occuper un des nombreux lieux laissés vides par la mairie pour en faire notre logement et reconstruire l’espace autogéré alternatif que nous avions mis en place aux Pilos : un infokiosque (centre de ressources politiques), une bibliothèque alternative, un bar et resto prix libre, une salle de projection, des salles de création artistique…
Encore une fois, la mairie n’ayant aucun argument politique, elle use de l’argument de la sécurité pour justifier notre expulsion. Mais cela nous interroge, la mairie n’est-elle pas inconsciente de laisser à l’abandon un bâtiment qui risque de s’écrouler dans le centre piéton, avec la porte ouverte ? N’importe qui pouvait y accéder depuis des années. Ou ils usent de démagogie, car on peut s’interroger de la dangerosité réelle. Il n’est pas question de nier l’existence d’une poutre fragilisée (cela concerne quelques pièces que nous n’utilisons pas), mais de là à laisser entendre que le bâtiment va s’effondrer, il y a de la marge ! Les services de la mairie ont eux-mêmes mis plusieurs mois à déménager, une association y avait un local jusqu’en 2004 et le rez-de-chaussée est encore occupé par des boutiques.
Nous voulons donner vie à la ville de Chambéry et créer un nouveau lieu de rencontre entre les individus, dans des temps où cela est plus que nécessaire. Nous prenons la liberté de créer un espace réellement humain, d’entraide, de solidarité et de lutte sociale.
Le Carré Curieux, 11 décembre 2009.
Une partie des habitantEs et des activités voient le jour dans un nouveau lieu : le Carré Curieux
Depuis plus de trois semaines, un nouveau squat est ouvert dans la vieille ville de Chambéry. La mairie a déja envoyé les flics afin de nous déloger mais légalement ils sont obligés de lancer une procédure.
Nous ouvrons donc les portes du Carré Curieux vendredi et samedi soir pour vendredi 20h un resto Vegan et samedi 20h projection de 69 Ungdomshuset suivie d’une discussion sur les squats. Viendez nombreux.
Les Pilos, 14 décembre.
Le Carré Curieux : un nouveau lieu autogéré à Chambéry
Les Pilos se sont fait expulser il y a un peu plus d’un mois mais un nouvel espace autogéré vient de lancer ses premières activités publiques ce week-end.
Entre la rue Basse du Château et la rue Juiverie, il y a l’hôtel Morand, un ancien hôtel particulier racheté par la Mairie et laissé à l’abandon depuis plusieurs années. Maintenant, c’est le «Carré Curieux», un lieu d’habitation et un ensemble d’activités sociales, culturelles, politiques dont la base est l’autogestion. Le resto végétalien a démarré avec succès ce vendredi et prévoit une bouffe tous les 15 jours. Même chose pour les projections de fictions et documentaires. L’infokiosk et la bibliothèque libertaire sont en préparation comme divers ateliers. Le tout est gratuit ou à prix libre…
De son côté, la Mairie, malgré les gesticulations de la police pour une expulsion vite fait bien fait (mais illégale), se résout à une procédure en justice. Et en urgence s’il vous plaît ! À croire qu’il faut bâcler l’affaire avant la dinde et le foie gras. Il faut dire que les méchants squatters des Pilos ont décliné les propositions du service logement de la Mairie : sûrement des piaules insalubres comme les squats légaux du Faubourg Nézin ? Maintenant, un collectif occupe une belle bâtisse à quelques centaines de mètres de la Mairie. Décidément, la paix sociale ne s’achète plus comme avant… C’est donc avec toute sa morgue et sûr de son bon droit que la Mairie traîne en procès les habitants du Carré Curieux et tente de saper une fois de plus une expérience d’alternative sociale et politique.
Pour soutenir ce lieu et ces habitants : le procès a lieu mardi 22 décembre à 14h30. Donc rendez-vous dès 13h pour celles et ceux qui veulent pouvoir rentrer dans le tribunal, et 13h30-14h pour un rassemblement de soutien.
Bien sûr, les activités continuent au Carré Curieux.
FA de Chambéry, 21 décembre.
Noël perché au Carré Curieux (hôtel Morand)
Le Perchoir/Carré Curieux c’est l’hôtel Morand squatté à Chambéry par des jeunes et vieux, rescapés des Pilos et d’ailleurs.
Nous passions au tribunal ce mardi et nous avons été reportés à dans deux semaines, et nous pourrons donc passer les fêtes dans notre résidence secondaire [Résidence secondaire : blague faisant référence au communiqué de presse mensonger de Bernadette Laclais, la maire de Chambéry, diffusé par le Daubé, où elle insinuait que les habitants squatteurs disposaient «d’autres adresses» dans l’agglo… Mais bien sûr ! Et toi tu veux qu’on te fasse la liste de tes adresses dans la région Rhône-Alpes ?]. Rendez-vous le 5 janvier donc, que la justice fasse son sale boulot de rendre ses droits à la propriété privée… ou pas ! (on peut toujours rêver non ? oui oui oui). En attendant on profitera d’un lieu de liberté ouvert de plus dans la ville.
Ce samedi 26 décembre, on vous propose de venir voir le film passionnant de Peter Watkins sur la Commune intitulé La Commune, ça dure six heures, c’est une projection marathon au Carré Curieux de 18 heures à minuit. Ce sera notre cadeau de Noël.
Le Perchoir/Carré Curieux, c’est dans une traboule qui relie la rue Juiverie (au 39) et la rue Basse du Château (au 42). On entend bien alors vous pouvez siffloter ou toquer au heurtoir, on vous entendra.
Indymedia Grenoble, 24 décembre.
LEUR PRESSE
Chambéry : les Pilots expulsables de l’hôtel Morand
Les occupants de l’hôtel Morand de Chambéry sont expulsables à partir du 5 janvier.
Le tribunal des référés de Chambéry a décidé de rendre expulsables, les occupants de l’hôtel Morand, dans le centre historique de Chambéry. Cette décision s’applique dès le 5 janvier.
Les squatteurs, déjà expulsés de l’ancienne usine Pilottaz, avenue des Bernardines en novembre, ont investi l’ancien hôtel particulier début décembre. Dans un communiqué, ils indiquaient que même si ils sont encore expulsés, ils «continueront» à squatter des sites non occupés.
La Vie nouvelle, 22 décembre.
Le Daubé, 15 décembre.
Squat : les «nouveaux» Pilos
La police a investi hier soir l’ancien hôtel Morand, rue Basse-du-Château, où se sont installés une dizaine des squatters des Pilos, expulsés il y a trois semaines. L’éventualité de procéder à une expulsion a été envisagée.
Finalement, policiers et élus chambériens ont décidé de lancer une procédure judiciaire d’urgence pour les faire expulser. Un arrêté de péril concerne ce bâtiment désaffecté. La police est repartie. Les squatters sont restés.
Le Daubé, 11 décembre.

LEUR POLITIQUE
26 décembre, 18h : «la Commune» de Watkins programmée à l’hôtel Morand
Si vous aimez vivre dangereusement, les habitants de l’hôtel Morand vous proposent de passer votre soirée du 26 décembre dans un immeuble où vivent de dangereux anarchistes qui, selon ce que l’on a entendu au dernier conseil municipal, constituent autant de nouveaux Néron capables de foutre le feu à toute la ville de Chambéry.
À 18 heures, vous pourrez y assister, comme toujours gratuitement, à la projection du célèbre film de Peter Watkins sur la Commune, qui est très difficile à voir. Ce film hors norme, par sa durée (6 heures), son sujet (la Commune de Paris), sa réalisation (avec des acteurs militants et non professionnels), a toujours été très difficile à voir, son producteur, la chaine Arte, ayant tout fait pour éviter qu'il puisse être diffusé.
Les jeunes de l’hôtel Morand (ex-Pilos) devant être expulsés le 5 janvier, c’est peut-être l’une de vos dernières occasions de pouvoir profiter à Chambéry de ce centre autogéré, qui produit pour tous une culture alternative et gratuite. Pour ceux qui ne connaissent pas encore cette bonne, mais sans doute précaire, adresse, c’est dans la traboule qui relie la rue Juiverie (au 39) et la rue Basse (au 42) : toquez au heurtoir, on vous ouvrira.
Chambéry 100% à gauche, 23 décembre.
Les températures descendent sous zéro, mais Laclais veut mettre à la rue les jeunes de l’hôtel Morand
Les jeunes habitants des Pilos sont désormais bien installés à l’hôtel Morand, comme le relate un article publié le mardi 15 décembre par le Dauphiné libéré. Bien évidemment, Laclais, toujours pleine de haine envers quiconque peut lui résister, a lancé contre eux une nouvelle procédure d’expulsion.
Après avoir été une première fois jetés à la rue en plein mois de novembre, ces jeunes vont-ils se retrouver sur le trottoir fin décembre, au plus dur de l’hiver ? Il faut en effet savoir que pour les squatters, il n'existe plus de trêve hivernale : elle a en effet été supprimée le 9 juillet 1991 par l’assemblée nationale, alors socialiste, qui avait ainsi voté une loi élaborée par un gouvernement dont le secrétaire d’État au logement s’appelait Louis Besson. Bernadette Laclais en est décidément la digne héritière
Chambéry 100% à gauche, 16 décembre.
De la rue Bernardines à l’hôtel Morand : les Pilos ne renoncent pas
L’hôtel Morand, qui dispose de deux façades, l’une donnant sur rue Basse du Château et l’autre rue Juiverie était inoccupé depuis plus de six ans. La ville de Chambéry l’avait acquis pour 5,4 millions de francs, soit 823'000 euros en 1994.
Elle déménagea ses services (ressources humaines, services financiers, amicale du personnel) rue P.-Bert (coût de réaménagement de l’ancien conservatoire 4,5 millions de francs soit 688'000€).
La ville l’a mis en vente en fin 2008-début 2009, présentant même la délibération au conseil municipal du 2 mars 2009, tout en demandant aux conseillers municipaux, de ne pas donner suite à l’offre de 650'000€ d’un acquéreur, ce que le conseil fit.
L’hôtel Morand vit le mariage de Joseph de Maistre avec Françoise Marguerite de Morand en 1786, surnommée «Mme Prudence», puisqu’elle accepta le mariage après sept années de réflexion.
Il n’a fallu que quelques jours aux «habitants des Pilos», pour retrouver une autre adresse dans Chambéry.
En effet depuis quelques semaines, ils ont jeté leur dévolu sur cet hôtel particulier en plein centre-ville.
Ils sont maintenant digne de passer un accord de jumelage avec «la Marquise» de la place des Vosges (Paris).
Jeudi soir, vers 18h30 la police municipale, puis nationale mandatés par les élus de Chambéry, se sont présentés devant l’hôtel voulant procéder à l’expulsion des contrevenants.
Mais fort de leurs nouvelles qualités de résidents, ils ont pu faire valoir leurs droits.
La municipalité ne voulant pas en rester là, a lancé une procédure d’expulsion d’urgence.
Dans un communiqué de presse les Pilos-Morand indiquent :
«Au delà du fait qu’il est scandaleux qu’une municipalité qui se revendique socialiste puisse expulser des gens en hiver pour laisser un bâtiment vide, la mairie a été naïve de croire qu’il suffisait de nous déloger des Pilos avec l’aide de la police pour se “débarrasser de nous”.
Nous ne voulons dormir ni dans la rue, ni dans les accueils d’urgence (plan “grand froid”) mis en place par l’État pour cacher la misère.
Nous avons donc décider d’occuper un des nombreux lieux laissés vides par la mairie pour en faire notre logement et reconstruire l’espace autogéré alternatif que nous avions mis en place aux Pilos (…)
Encore une fois, la mairie n’ayant aucun argument politique, elle use de l’argument de la sécurité pour justifier notre expulsion.
Mais cela nous interroge, la mairie n’est elle pas inconsciente de laisser à l’abandon un bâtiment qui risque de s’écrouler dans le centre piéton, avec la porte ouverte ? N’importe qui pouvait y accéder depuis des années.
Ou ils usent de démagogie, car on peut s’interroger de la dangerosité réelle. Il n’est pas question de nier l’existence d’une poutre fragilisée (cela concerne quelques pièces que nous n’utilisons pas), mais de là à laisser entendre que le bâtiment va s’effondrer, il y a de la marge ! Les services de la mairie ont eux-mêmes mis plusieurs mois à déménager, une association y avait un local jusqu’en 2004 et le rez-de-chaussée est encore occupé par des boutiques.
Nous voulons donner vie à la ville de Chambéry et créer un nouveau lieu de rencontre entre les individus, dans des temps où cela est plus que nécessaire.
Nous prenons la liberté de créer un espace réellement humain, d’entraide, de solidarité et de lutte sociale.»
L’opposition UMP de Chambéry, se trouvant en pleine campagne électorale des Régionales et en plein débat sur ce que sont ou devraient être des «bons Français», se saisit, en la personne de O. Ayet de ce sujet, pour le monter en sauce en lançant solennellement un appel «Devant les atermoiements de la municipalité, exigez comme nous un débat sur l’autorité communale !»
Diantre !
Qu’une demande citoyenne, sociale, culturelle, autonome, banale et inoffensive portée par des jeunes, dans une ville de France, ne puisse rencontrer en face d’elle, qu’une réponse sécuritaire ou pire qu’elle devienne une menace contre «l’autorité communale» nous paraît bien représentatif de l’époque dans laquelle nous rentrons.
Toute cette volonté de ne pas répondre à ce questionnement (espace alternatif à Chambéry), toute cette incompréhension, cette mauvaise foi, cette manipulation sont bien inquiétantes…
C’est le «métier» même et le rôle du politique que de résoudre en les apaisant les demandes et les attentes sociales. Le contraire pouvant être assimilé à de la pyromanie.
Le P’tit Démocrate de Chambéry, 11 décembre.
À Chambéry, les habitants expulsés des Pilos occupent un immeuble municipal abandonné
Le 17 novembre dernier, la municipalité gauche plurielle expulsait les habitant-e-s des Pilos, fermant par la même occasion un centre culturel autogéré très apprécié des Chambériens.
Malgré une première tentative illégale d’expulsion, menée tambour battant jeudi dernier et lamentablement ratée par Hoffbauer, le décidément très risible adjoint à «la sécurité et au monde combattant» et un des responsables locaux de la police nationale, les anciens habitants des Pilos occupent désormais l’hotel Morand, un immeuble ancien laissé à l’abandon par la municipalité au cœur du centre historique.
Le NPA 73 apporte tout son soutien aux nouveaux habitants de ce joyau du centre historique et leur souhaite de pouvoir développer dans ce nouveau lieu la même créativité autogestionnaire qu’aux défunts Pilos.
NPA Savoie.
Les Pilos sont relogés !
Comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, les habitants des Pilos ont choisi de se reloger par leurs propres moyens et, depuis trois semaines, ils occupent un nouvel immeuble de la ville.
En hommes et femmes de goût, ils ont choisi l’hôtel Morand, un très bel hôtel du XVIIe siècle, situé entre la rue de la Juiverie et la rue Basse : propriété de la ville de Chambéry, ce vaste immeuble, qui a jadis abrité les services financiers de la ville, est laissé à l’abandon depuis des années par la municipalité, qui n’y a strictement aucun projet. On ne peut que se réjouir de voir cet immeuble vide, que Besson et Laclais laissent se dégrader année après année, servir à résoudre la crise du logement. Chambéry 100% à gauche souhaite donc une bonne crémaillère aux jeunes des Pilos, en espérant qu’ils pourront y relancer leur centre culturel autogéré, dans un lieu prestigieux et encore plus central que les Pilos.
Chambéry 100% à gauche, 10 décembre.