Le Caméra Club nantais
Lettre de Guy Debord à Lucien Seroux
Monsieur,
Suite à votre proposition de projeter en privé un de mes films «devant un public averti» — vous sentiez justement que la «confrontation» dans un festival, fût-il insolite et non conformiste, nous paraît grandement dérisoire —, j’ai demandé ce qu’était le Caméra Club nantais au groupe Tocsin qui mène actuellement la lutte, à plusieurs égards exemplaire, des étudiants de Nantes. Ces camarades m’ont répondu qu’ils ne savent rien de vous personnellement, mais que le Caméra Club leur paraît dépourvu de tout intérêt. Puisque cette entreprise est ainsi jugée par les individus qui sont manifestement les plus lucides de votre ville, elle ne peut pas présenter plus d’intérêt à mes yeux.
Sincères salutations,
Lettre sur papier à en-tête de l’Internationale situationniste.
[Fin 1967]
Monsieur,
Suite à votre proposition de projeter en privé un de mes films «devant un public averti» — vous sentiez justement que la «confrontation» dans un festival, fût-il insolite et non conformiste, nous paraît grandement dérisoire —, j’ai demandé ce qu’était le Caméra Club nantais au groupe Tocsin qui mène actuellement la lutte, à plusieurs égards exemplaire, des étudiants de Nantes. Ces camarades m’ont répondu qu’ils ne savent rien de vous personnellement, mais que le Caméra Club leur paraît dépourvu de tout intérêt. Puisque cette entreprise est ainsi jugée par les individus qui sont manifestement les plus lucides de votre ville, elle ne peut pas présenter plus d’intérêt à mes yeux.
Sincères salutations,
Guy Debord