La répression qui vient à Poitiers

Publié le par la Rédaction

Considérations sur les dynamiques antirépressives

Au mois de janvier comparaîtront six personnes dans la lignée des «Événements» du 10 octobre où «émeutes» et «saccages» sont venus décorer les paroles, habiter les cris dune Réaction qui ne dit pas son nom, arborant ici un précieux trompe l’œil, à limage de la fresque découverte sur le mur de lUnité de Vie Familiale de la prison de Vivonne.


Le 5 janvier à Limoges, le 14 à Poitiers, entre procès et appels, la triste mécanique du système judiciaire se réenclenchera, encore, un peu comme une tentative désespérée de respirer après avoir abondamment bu la tasse, il y a trois mois de cela.

Il y a trois mois de cela, 118 détenus se voyaient transférés au centre pénitentiaire de Vivonne, acclamé pour sa modernité, ses filets anti-aérien et son isolement perfectionné.

Il était évident que ce genre de choses ne se passerait pas dans un silence béat. Ce que l
on entend dans lhumanisation de la taule, comme adjectif de sa modernisation, nest pour nous quun approfondissement de ses mécanismes de dépossession.

Face à la séparation spécifique de cet enfermement et les dispositifs de gestion qui en découlent, intra et extra muros, il n
y a pas de résignation possible.

Lutter contre les taules, mettre en commun des caisses antirep, se retrouver à un rassemblement ne peut être qu
une simple affaire de soutien, cela se doit dêtre un conglomérat doffensives en tout genre et ainsi, signifier le dépassement dune léthargie larmoyante, dune léthargie défensive qui ne peut survivre à ses contradictions.

Ces contradictions, dont le phénomène s
’exhibe dans les collectifs citoyennistes tel que «Justice pour tous», ne sont que la démonstration de leur incapacité à se défaire du schéma d’un système répressif qu’ils critiqueront occasionnellement, se référant alors aux valeurs d’une hypothétique démocratie républicaine, jusqu’à venir pleurer une vraie justice contre les vrais coupables. L’innocentisme qu’ils portent, celui qui prône le juste bâton, est simplement antagonique avec nos volontés de décupler les puissances traversant l’antirépression, puissances qui se croisent sur les termes d’une conflictualité totale et avouée face à l’Ordre des choses, sans aucune réclamation ou amendement à leur jeu des plus grotesques.

Nous ne voulons simplement rien d
eux. Il ny a pas dattitude défensive à tenir, dans lespoir de reculer un peu moins vite, mais au contraire une nécessité à se mouvoir dans les termes dune prise en acte de nos forces et des possibilités quelles invitent. Les dynamiques de l’antirépression ne sont pas basées sur une quelconque volonté dapaisement de la conflictualité latente mais bien sur nos capacités à éviter, esquiver et, parfois, affronter la répression comme mécanisme logiquement instruit par ce qui nous est ennemi.

L
antirépression nest pas antirépression. Cette appellation, qui a priori formule une limite propre, se voit dépassée, de fait, par ce que «lantirepression» représente dans le plan de consistance que lon se doit de saisir : un point de rencontre. Se retrouver à une réunion, discuter ensemble, rire de quelques situations cocasses face à la police, partager des techniques desquive et daffrontement comme on nourrit notre rencontre de ses forces constitutives. La mise en pratique, ensemble, dans quelconque situation, de ces techniques désormais communes formule le dépassement de la limite a priori de lantirépression, qui ne lest plus seulement de par ce fait-là même.

Alors les choses se tiennent et nous aussi, on se serre, on se tient.

Et ça, ça vaut le coup de le pousser, parce que nous sommes bien trop à savoir que la vie qu
ils nous voudraient, entre École, Prison, Travail, Retraite, Taudis et Vacances, ne doit plus durer et qu’on est bien décidés à la saboter, coûte que coûte.

Mardi 5 janvier : Procès (à Limoges) dune mineure arrêtée le 10 octobre à Poitiers !
Mercredi 13 janvier : Rassemblement 18h, à Poitiers, devant le palais de justice en totale solidarité avec tou-te-s les inculpé-e-s et en contestation avec le système répressif et tout ce qu’il engendre…
Jeudi 14 janvier : Appel du procureur contre six personnes arrêtées le 10 octobre à Poitiers et qui ont été jugées en comparution immédiate le 12 ! Rendez-vous à partir de 9h au palais de justice en totale solidarité avec tou-te-s les inculpé-e-s !
Jeudi 21 janvier : À 10h30 appel du procureur contre une personne condamnée le 30 juillet 2009 à 500€ damende avec sursis et 850€ de dommages et intérêt pour JC Decaux pour bris de «sucette» et qui avait été relaxée pour son refus de prélèvement ADN. Rendez-vous de solidarité durant son procès !
Mardi 23 février : Procès de deux personnes, arrêtées le 10 octobre et poursuivies pour refus de prélèvement d’ADN et refus de tout prélèvement d’empreintes pour l’une d’entre elles !

4 janvier 2010.

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