La police travaille en Thaïlande
Santisuk, le singe-policier thaïlandais
Ceci n’est pas un poisson d’avril. La police thaïlandaise compte dans ses rangs un membre plutôt particulier : un macaque âgé de cinq ans.
Un modèle à suivre
Son nom signifie «paix» en langue thaï mais sa principale mission est de faire respecter la loi. Ce qui devrait être en toute logique le scénario d’un dessin animé hollywoodien — on se souvient des récents Volt ou Les singes de l’espace —, a trouvé un écho dans la réalité thaïlandaise. On connait déjà les chiens ou les chevaux policiers, mais personne n’avait encore eu l’idée d’engager des singes. Recueilli par un policier sur le bord d’un chemin, alors qu’il avait le bras cassé, Santisuk — macaque nasique de cinq ans — est vite devenu une star locale au pays du sourire. Le caporal de la police de la province de Yala, au sud de la Thaïlande, Phromdao Yutthapol, l’a dressé patiemment à prévenir les éventuels dangers, comme il aurait pu le faire d’un chien.
Élève doué, trop classe en habit policier — le prestige de l’uniforme peut-être —, le macaque a vite compris sa mission et n’hésite pas à montrer les dents si le ton monte lors des interventions policières dans cette région sous forte tension communautaire entre bouddhistes et musulmans. Et contre toute attente, cela fonctionne. Comparé aux autres checkpoints du secteur de Yala, la zone où opère Santisuk, emmené fréquemment en patrouille quand il ne déguste pas des bouteilles de lait, est un «lieu heureux», pour reprendre les termes du caporal Phromdao Yutthapol. «Les automobilistes et les motards ralentissent pour jouer avec le singe et tous veulent une photo de lui», a-t-il ajouté. Sa popularité est telle que d’autres brigades de policiers pourraient également apprivoiser des singes afin d’améliorer l’efficacité et aussi l’image de la police. À condition qu’ils soient aussi malins et téméraires que Santisuk !
Leur presse (Yannick Vely,
Paris Match), 2 avril 2010.