La police travaille à Vancouver

Publié le par la Rédaction

En défense du black bloc : un communiqué des résistants aux Jeux olympiques de Vancouver 2010

Les 12 et 13 février 2010, des milliers de courageux individus sont venus ensemble pour résister aux Jeux olympiques de 2010 de l’État policier et pour attaquer les entreprises qui pillent la terre et augmentent la pauvreté. Nous écrivons ce communiqué en tant que participants et organisateurs de la présence du black bloc à ces manifestations, appelées «Reprenons notre ville» et «Attaque au cœur des Jeux de 2010».

Le 12 février, la police de Vancouver s’est occupée de nous avec une force de police montée. Les jours suivant l’attaque au cœur, ils ont déployé la police anti-émeutes, armée de fusils d’assaut M4. Ils prétendent que c’était nécessaire pour arrêter la marche «de la mise en danger de la sécurité publique» — alors que les seules menaces à la sécurité publique étaient dans leurs propres mains. Les participant-e-s à la manifestation n’ont réalisé que des attaques stratégiques contre les entreprises qui sponsorisent les JO et n’ont pas attaqué les gens présents.

Les médias sont maintenant occupés à dénoncer la violence politique de destruction de la propriété, comme la destruction des vitrines de la Hudson’s Bay Company, comme si c’était le seul acte de violence arrivant dans cette ville. Ils oublient que la violence économique est quotidienne à Vancouver. Les gens souffrent et meurent d’événements évitables parce que les aides sociales ne sont pas suffisantes pour payer un loyer, de la nourriture ou des soins médicaux, et parce que les autorités ignorent systématiquement les urgences médicales des pauvres ou sans-logis. Cette violence économique a empiré parce que nous avons perdu des logements et des services sociaux à cause des Jeux Olympiques. En réponse à cet assaut, des milliers de gens sont descendus dans la rue, des centaines ont rejoint ce qui est appelé le black bloc.

Le black bloc n’est pas une organisation formelle ; il n’a pas de chef, de membre ou de quartier général. Au lieu de ça, le black bloc est une tactique : c’est quelque chose que les gens font pour atteindre un objectif particulier. En étant vêtus de noir et en se masquant, le black bloc offre une plus grande protection à ceux/celles qui choisissent la défense active. La majorité des gens impliqués dans le black bloc ne participent pas aux destructions de proriété privée. Toutefois, en se masquant ils expriment leur solidarité avec ceux/celles qui choisissent l’action directe autonome contre les entreprises, les autorités et les politiciens qui font la guerre à nos communautés.

La participation au black bloc est un acte de courage. Avec seulement nos chemises sur le dos et des masques sur nos visages, nous prenons les rues contre la plus grande force de police en «temps de paix» de l’histoire du Canada. Protégé-e-s seulement par du tissu noir et le soutien de nos camarades, nous sommes resté-e-s debout face aux flics anti-émeutes armés de fusils d’assaut, de pistolets et de matraques. Nous avons prouvé que un milliard de $ de «sécurité» ne pouvait pas nous empêcher de boucher le cœur de la ville de Vancouver et de faire s’effondrer une fête de 100'000 personnes — et en échappant aux flics.

Vous ne saurez jamais qui était dans le black bloc ce week-end, mais vous nous connaissez. Nous sommes les gens qui organisent des repas communautaires, qui dansent pendant les festivals de rue, qui sont artistes, défendent la terre, construisent des coopératives cyclistes et des jardins communautaires. Quand nous mettons nos vêtements noirs, nous ne sommes pas une menace pour vous, mais pour les élites.

Qui que vous soyez, un jour vous nous rejoindrez. Tant que le gouvernement et les sociétés attaquent nos communautés, nous allons nous défendre — et cela signifie l’attaque.

Signé : deux organisateurs et participants de la présence anarchiste à la manif «Reprenons notre ville» et «Attaque au cœur des Jeux de 2010» – 14 février 2010, Vancouver, Coast Salish Territories.
Traduit de l’anglais par Gachet, HNS-info.




JO-2010 : La police annonce l’arrestation du leader des manifestants violents

La police de Vancouver a annoncé mardi l’arrestation et l’inculpation d’un jeune homme de 27 ans soupçonné d’avoir mené les manifestants qui ont perturbé le parcours de la flamme olympique vendredi et provoqué des incidents samedi.

Un autre jeune homme de 27 ans, résidant comme le premier à Vancouver, a été arrêté dimanche et inculpé en lien avec les incidents qui avaient fait deux blessés parmi les policiers. Vendredi, quelques heures avant l’ouverture des Jeux, des manifestants avaient perturbé le passage de la caravane publicitaire précédant la flamme olympique. Le lendemain, une centaine de casseurs de la mouvance anarchiste, habillés de noir et le visage masqué, avaient brisé des vitrines et agressé des passants samedi dans une rue commerçante. Selon la police, le meneur présumé, bien connu de ses services et qui se présente comme anarchiste, était présent sur ces deux opérations, organisées selon une tactique radicale appelée Black Bloc. La police a prévenu que l’enquête se poursuivait et que d’autres arrestations étaient possibles. Au total, onze personnes ont déjà été arrêtées et inculpées en lien avec les incidents du week-end.

Leur presse (AFP), 17 février.





Les anarchistes se sont organisés dans la cité olympique

Bien que l’expression «anarchie organisée» puisse sembler contradictoire, c’est bel et bien un groupuscule très organisé qui a affronté les policiers au cours du week-end, y compris lors d’une véritable émeute sur West Georgia Street, tout près des célébrations de Robson Square.

Sur le terrain, ces émeutiers ont utilisé les tactiques «black bloc» consistant à se vêtir de noir de la tête aux pieds afin, d’une part, d’éviter de se faire identifier et également de présenter un front d’apparence unifié.


La Couronne a approuvé des accusations contre trois de ces manifestants : Daniel Myers, 22 ans, de Shorline dans l’État de Washington, Charlotte Hannah, 23 ans, de Vancouver, et Willow Riley, 18 ans.


La police a relâché quatre autres manifestants samedi soir.


Selon la police de Vancouver, des éléments criminalisés ont infiltré une manifestation légitime, et c’est ce qui a entraîné l’émeute qu’on a connue samedi.


Cette manifestation anarchiste, connue sous le sobriquet de 2010 Heart Attack, avait été annoncée grâce à des tracts et de nombreux sites Web, incluant le site vancouver.mediacoop.ca, un réseau d’auteurs, de photographes et de vidéastes indépendants qui tentent de mobiliser les gens contre les Jeux olympiques.


Ce site Web agit comme une plaque tournante pour la diffusion d’information aux activistes grâce à des réseaux sociaux tels que Twitter.


David Beers, éditeur du site TheTyee.ca, affirme que les contributeurs à vancouver.mediacoop.ca ont mis sur pied l’équivalent, à petite échelle, du système de communication par satellite utilisé par les militaires.


«Lorsque vous tentez de mobiliser un plus grand nombre de personnes possibles, que ce soit un conflit armé ou une manifestation, un point de vue des airs est nécessaire pour bien cerner la situation et cette information doit être partagée avec les bonnes personnes afin d’apporter les ajustements nécessaires», explique Beers. «Bien entendu, avec Twitter, vous n’avez pas de point de vue aérien, mais ces communications écrites sont l’équivalent de la façon dont les abeilles ou les fourmis échangent de l’information grâce à une dissémination rapide à tout le groupe.»


C’est d’ailleurs sur Twitter que les manifestants et les médias ont été mis au courant de l’annulation d’une seconde manifestation 2010 Heart Attack qui était prévue à 17 heures, samedi, sur les rues Granville et Robson.


Selon Beers, le problème est souvent que lorsque des communautés en ligne organisent une manifestation, leur message est dilué, voire perdu.


Jim Chu, chef de la police de Vancouver, «nous reconnaissons le droit de manifester des gens, mais les criminels s’entêtent à infiltrer ces manifestations légitimes. Nous avons adapté nos tactiques en conséquence».


Leur presse (Agence QMI), 14 février.





Anarchistes contre les Olympiques

(Ce texte n’est qu’un bref aperçu de la lutte des anarchistes contre les Olympiques de 2010 écrit à l’occasion de la présence d’un contingent anarchiste à la manifestation contre la cérémonie d’ouverture des Olympiques de 2010.)

Durant l’après-midi et le début de la soirée du 12 février, des milliers de gens se sont rassembléEs pour faire entendre leur opposition aux Olympiques de 2010 à l’occasion d’une manifestation contre l’ouverture officielle des Jeux, unis sous le slogan «No Olympics on Stolen Native Land» ou, traduit en français, «Pas d’Olympiques sur des terres volées aux autochtones».


Parmi les contingents présents, il y avait un bloc anarchiste : une présence de gens cagoulés et habillés en noir en confrontation contre ce qui nous détruit, critiqués par les «bons citoyens», les bons esclaves de cette société, effrayéEs de tout débordement potentiel, de toute supposée «violence» qui n’en est fait qu’un retour minimal de la violence systémique, une violence libératrice contre les forces qui nous la font subir au quotidien. Ces flics qui sévissent tous les jours contre nos sœurs et nos frères du Downtown Eastside, les battant, les arrêtant, les mettant en prison, en psychiatrie, les faisant disparaître, allant même jusqu’à les tuer… et qui surveillent, contrôlent et répriment toute opposition radicale à ce système destructeur comme ils ont tenté de tuer la plupart des mouvements de lutte importants des dernières années comme la bataille soutenue du peuple Secwepemc contre Sun Peaks ainsi que contre d’autres projets de développement aussi dévastateurs dont l’expansion de l’autoroute transcanadienne.


«Les Jeux Olympiques sont utilisés comme projet pour accélérer le développement des infrastructures et de l’investissement économique. Alors que les appareils de contrôle social, tels que les caméras de surveillance et le flicage grandissant, s’implantent pour sécuriser ces investissements, l’infrastructure pave elle-même la route pour plus d’exploitation et de destruction écologique, ce qui lui permet plus d’efficacité. Les Jeux Olympiques sont une grosse machine de propagande et de publicité qui vend la Colombie-Britannique pour son développement économique.» Cette analyse constituait le premier paragraphe d’un texte de tendance anarchiste intitulé Hitting the Whole Olympic Target (traduit en français par Frapper l’entièreté de la cible olympique). Les Jeux sont bien plus que deux semaines de compétition sportive disait aussi ce texte.


Ainsi, tout au long de l’invasion des territoires de la soi-disant Colombie-Britannique par les corporations, l’État canadien, l’État du BC, VANOC… depuis l’enchère olympique (le bid) qui a fait de Vancouver-Whistler la ville de ces Jeux de 2010, les anarchistes ont constamment combattu entre autres en initiant ou supportant des actions directes attaquant la propriété des compagnies massacreuses de vie qui profitent des Olympiques dont la Banque royale du kkklanada (nous n’avons qu’à nous rappeler du fameux lancer de la roche contre leurs fenêtres qui s’est répandu à travers le kkklanada) et Peter Kiewit et sons (la compagnie qui a détruit le Eagleridge Bluffs et est en bonne partie responsable de la mort d’Harriet Nahanee).


Les anarchistes ont aussi organisé des manifestations contre la police dont la dernière le 22 janvier dernier intitulée Solidarity Against Police Repression ou, en français, Solidarité contre la répression policière.


Elles/ils sont très actives/actifs de tant d’autres façons également.


Dans le cas des manifestations, celles-ci servent davantage à faire passer les messages de l’opposition à ce système, les affirmations d’une population en opposition. Ces manifs ne sont pas tant des événements qui rompent les processus du capitalisme et de la colonisation.


«Pour saper le projet des Jeux Olympiques, les attaques et les interruptions doivent continuer d’aller au-delà du spectacle des Jeux.»


Au-delà de la contestation des différents événements spectaculaires des Olympiques dont ceux de la torche ou encore les Jeux eux-mêmes, les attaques contre les corporations, contre les États, la police, l’armée et toutes les autres institutions répressives devront se poursuivre. C’est un peu de cette manière que peut se lire cet extrait de texte. Ces institutions nous livrent une guerre continue à laquelle nous n’avons pas le choix de répondre si nous voulons que la vie continue à se reproduire.


«Sabotage the Systems of Social Control», comme certainEs disaient. En français, nous pourrions traduire librement par «Sabotons les systèmes de contrôle social».


Pour plus d’information sur l’opposition des anarchistes aux Olympiques et au système qui les fonde, vous pouvez lire entre autres Hitting the Whole Olympic Target, RIOT 2010 ? RIOT NOW !, Without Conclusion : RECENT ANARCHIST ENDEAVORS on the southern pacific coast of Canada. Tous ces textes ont aussi été traduits en français et sont disponibles dans la brochure Contre les Jeux Olympiques de 2010 à Vancouver disponible sur infokiosques.net ainsi que sur le site Contre les Olympiques de 2010
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Brèves du désordre, 14 février.


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