La mairie de Morlaix toujours occupée

Depuis vendredi, la mairie de Morlaix est occupée nuit et jour par une vingtaine de chômeurs et précaires. Vu la mobilisation qui reste confidentielle, ce ne pouvait pas être un coup de force. Plutôt un coup de gueule ou un cri d’alarme. «On remercie les Brestois de nous avoir poussé à agir sur Morlaix» indiquait Gilles Guéguen, membre du comité, lors de la première assemblée générale du mouvement. Sur la vingtaine de participants, une dizaine s’est relayée pour passer la nuit au sein de la mairie, avec l’accord de la municipalité pourtant réticente au départ. Personnel et adjoints ont fait une rotation 24h/24 pour assurer la sécurité des locaux en lien avec la police.
À différents moments, des dizaines de personnes sont venues apporter leur soutien. «Des commerçants du marché ont même offert des légumes.» Et une odeur inhabituelle de choux a envahi l’espace public, qui du reste, a été respecté. «Toutes les familles sont touchées, on vous comprend» lançait cette passante aux distributeurs de tracts à l’heure du marché samedi matin. D’une manière générale, le public s’est montré bienveillant.
Au fil du week-end, les problématiques ont fini par se focaliser sur les personnes les plus en difficulté. L’histoire de la ville avec le déplacement de l’Espace accueil de la rue de Brest située au centre, vers la zone de La Boissière sur les hauteurs de la ville, n’est toujours pas digérée. Pas plus que les grilles qui interdisent désormais l’accès des marginaux à un espace public dans cette même rue de Brest.

Lancé au niveau national, le mouvement s’inscrit dans le cadre de revendications plus directement liées à l’emploi. Le droit à un travail et à un revenu décents en font partie. Il est beaucoup question aussi des «pressions faites aux chômeurs à travers les radiations». L’action de Morlaix, toute confidentielle soit-elle, s’inscrit dans le cadre de la constitution d’un réseau régional. «Le 5 décembre, les collectifs constitués au niveau des villes convergeront vers Rennes à l’occasion de la marche organisée contre le chômage, la précarité et les licenciements.» Ce dimanche à 16 heures, une dernière assemblée générale décidera de la suite à donner à l’occupation de la mairie que les «renforts» brestois ont quittée ce matin.
Morlaix : une deuxième nuit d’occupation de la mairie sur le thème de la précarité
Un vote à main levée a décidé du maintien de l’occupation de la mairie entamée vendredi soir. Une demi-douzaine de personnes s’apprête à passer une seconde nuit dans l’hôtel de ville. En principe jusqu’à la rencontre avec la maire, Agnès Le Brun mardi. Le comité de chômeurs à l’origine du mouvement a indiqué ne «plus vouloir être moteur de l’action même s’il en reste solidaire». Des revendications sur l’emploi, le transport, le logement, le débat s’est rapidement focalisé sur la grande précarité.
Leur presse (Ouest-France), 29 novembre 2009.