La Carte au trésor
Avis relatif à l’appel du mécénat d’entreprise pour l’acquisition par l’État d’un trésor national dans le cadre de l’article 238 bis 0 A du code général des impôts
NOR: MCCF1003022V
Le ministre de la culture et de la communication informe les entreprises imposées à l’impôt sur les sociétés d’après leur bénéfice réel qu’elles peuvent bénéficier de la réduction d’impôt sur les sociétés prévue à l’article 238 bis 0 A du code général des impôts égale à 90% des versements qu’elles pourraient effectuer en participant à l’acquisition par l’État, pour la Bibliothèque nationale de France, des archives personnelles de Guy Debord (1931-1994) constituées d’un ensemble de manuscrits et de documents divers, vers 1950-1994.
Revêtant une grande importance pour l’histoire des idées de la seconde moitié du XXe siècle, les archives personnelles de Guy Debord, essayiste et réalisateur français, fondateur de l’Internationale situationniste contiennent l’ensemble des états préparatoires et définitifs des œuvres de l’auteur dont notamment La Société du spectacle (1967). Organisées et sélectionnées par l’intellectuel lui-même, elles illustrent le processus créatif complet de la pensée de Guy Debord et permettent de connaître la genèse de l’œuvre d’un des penseurs contemporains français les plus importants.
Le présent avis d’appel au mécénat d’entreprise porte sur 1'080'000 euros.
Les offres de versement, établies selon le modèle prévu par l’instruction de la direction générale des impôts 4-C-6-02 no 184 du 24 octobre 2002, doivent être adressées au service des musées de la direction générale des patrimoines, 6, rue des Pyramides, 75041 Paris Cedex 01, où les dossiers relatifs aux trésors nationaux peuvent être consultés par les entreprises intéressées.
L’État fait la manche pour acheter les archives de Guy Debord
Capture d’écran avec Guy Debord (à droite)
Le cocasse de ce «spectacle» aurait-il fait rire Guy Debord ? Et peut-on trouver plus triste signe des temps présents et du désintérêt financier de l’État pour la culture ? Ce jeudi, le quai de Valois a lancé un appel au mécénat portant sur un million d’euros afin de permettre à la Bibliothèque nationale de France d’acquérir les archives du fondateur de l’Internationale situationniste, classées trésor national.
Les archives personnelles de l’écrivain et philosophe français avaient fait l’objet d’une demande d’exportation vers les États-Unis, où une université souhaitait s’en porter acquéreur. Mais, à la mi-février 2009, l’État français a refusé que ces archives quittent la France, considérant qu’elles constituaient un ensemble unique pour l’étude de la genèse de l’œuvre de Guy Debord, l’un des intellectuels français importants pour l’histoire des idées de la seconde moitié du XXe siècle.
Cet «avis d’appel au mécénat d’entreprise porte sur 1'080'000 euros», précise le ministère de la Culture et de la Communication dans un avis publié au Journal officiel.
Ces archives seront considérées comme «trésor national» de manière pérenne et devraient rejoindre le département des manuscrits de la BNF.
Classées par l’intellectuel lui-même, puis par sa veuve, Alice Debord, les archives sont constituées d’un ensemble de manuscrits et de documents divers datant de 1950 à 1994, l’année de son suicide.
Elles comprennent des pièces emblématiques comme le manuscrit de La Société du spectacle (1967), l’un des textes fondateurs de l’Internationale situationniste, qui prône une critique radicale du mode occidental de société.
Les offres de versement par les entreprises intéressées doivent être adressées au service des musées de la direction générale du patrimoine.
L’État cherche un mécène pour les archives Guy Debord
L’annonce est parue au Journal officiel du 4 février dernier. Il s’agit d’un «avis d’appel au mécénat d’entreprise portant sur 1'080'000 euros». Soit la somme nécessaire pour que restent en France les archives du pape du situationnisme Guy Debord, classées «trésor national» par le cabinet de Christine Albanel en février 2009. L’État a depuis cette date trente mois pour faire une offre comparable aux 2 ou 3 millions d’euros que l’Université américaine Yale a proposés à Alice Debord, veuve du philosophe décédé en 1994.
Cet avis d’appel pourrait donc signifier que plus d’une moitié de la somme a été réunie par Bruno Racine, président de la BNF qui cherche à se rendre acquéreur des archives. Celles-ci, qui comprennent le prototype en bronze d’un Kriegspiel inspiré par Clausewitz et un lot important de photographies de l’auteur de La Société du spectacle, sont les objets les plus récents à avoir jamais fait l’objet d'un classement comme trésor national.
L’État fait la quête pour la mémoire de Guy Debord
Dans un ultime geste de spectaculaire intégré, le ministère de la Culture (et de la communication, il est vrai) vient de se livrer à un acte subtilement situationniste qui devrait enchanter les survivants de la défunte internationale, à moins qu’il ne les fasse rire jaune. On se souvient qu’il y a sept mois, afin d’empêcher les archives de Guy-Ernest Debord (manuscrit de la Société du spectacle, correspondance, articles, textes divers) d’être vendues par sa veuve à une université américaine, le ministère avait invité quelque 200 mécènes à dîner à la Bibliothèque nationale de France dans le but avoué de les délester de leurs euros surnuméraires, après avoir classé le dit fonds «trésor national».
Oubliés les flonflons, le pognon tarde à venir. Aussi le ministère vient-il de lancer à cet effet un appel au mécénat à hauteur de 1'080'000 euros. C’est paru au Journal Officiel, gazette situ bien connue. Dons, donations et dations doivent être adressés au service des musées de la Direction générale du patrimoine. Cartes Visa acceptées après vérification.
Pour conserver ses archives…
Guy Debord : des mécènes privés à la rescousse d’un «trésor national»
Bref rappel des faits : l’université américaine de Yale avait proposé à la veuve de l’auteur, Alice Becker-Ho, entre deux et trois millions d’euros pour acquérir le fonds dans son centre de recherche sur les avant-gardes. En février 2009, Christine Albanel, alors ministre de la Culture, s’était opposée à ce que ces documents quittent la France, les classant «trésor national». L’État disposait ainsi de trente mois pour faire une offre équivalente à celle de Yale, et garder les manuscrits à la Bibliothèque Nationale de France. Benoît Forgeot, le libraire qu’Alice Becker-Ho avait chargé de mener la transaction avec Yale, s’était félicité de ce que «l’État accueille désormais l’enfant terrible».
Un an plus tard, il semble que l’État ait du mal à suivre financièrement cette politique patrimoniale. Un «avis d’appel au mécénat d’entreprise» portant sur 1'080'000 euros est paru au Journal Officiel du 4 février. Ceci pourrait indiquer que Bruno Racine, directeur de la BNF, a réuni plus de la moitié de la somme requise. Mais pour le reste, il faudra que le privé mette la main à la poche.
L’histoire ne dit pas ce que Debord, qui se targuait d’être l’auteur du fameux graffiti de mai 68 «Ne travaillez jamais», aurait pensé de tout ça.
NOR: MCCF1003022V
Le ministre de la culture et de la communication informe les entreprises imposées à l’impôt sur les sociétés d’après leur bénéfice réel qu’elles peuvent bénéficier de la réduction d’impôt sur les sociétés prévue à l’article 238 bis 0 A du code général des impôts égale à 90% des versements qu’elles pourraient effectuer en participant à l’acquisition par l’État, pour la Bibliothèque nationale de France, des archives personnelles de Guy Debord (1931-1994) constituées d’un ensemble de manuscrits et de documents divers, vers 1950-1994.
Revêtant une grande importance pour l’histoire des idées de la seconde moitié du XXe siècle, les archives personnelles de Guy Debord, essayiste et réalisateur français, fondateur de l’Internationale situationniste contiennent l’ensemble des états préparatoires et définitifs des œuvres de l’auteur dont notamment La Société du spectacle (1967). Organisées et sélectionnées par l’intellectuel lui-même, elles illustrent le processus créatif complet de la pensée de Guy Debord et permettent de connaître la genèse de l’œuvre d’un des penseurs contemporains français les plus importants.
Le présent avis d’appel au mécénat d’entreprise porte sur 1'080'000 euros.
Les offres de versement, établies selon le modèle prévu par l’instruction de la direction générale des impôts 4-C-6-02 no 184 du 24 octobre 2002, doivent être adressées au service des musées de la direction générale des patrimoines, 6, rue des Pyramides, 75041 Paris Cedex 01, où les dossiers relatifs aux trésors nationaux peuvent être consultés par les entreprises intéressées.
Leur presse (Journal Officiel), 4 février 2010.
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L’État fait la manche pour acheter les archives de Guy Debord
Le ministère de la Culture veut récupérer un million d’euros à travers le mécénat. Objectif : permettre à la Bibliothèque nationale de France d’acquérir les archives du philosophe Guy Debord, convoitées par les Américains et classées trésor national.

Le cocasse de ce «spectacle» aurait-il fait rire Guy Debord ? Et peut-on trouver plus triste signe des temps présents et du désintérêt financier de l’État pour la culture ? Ce jeudi, le quai de Valois a lancé un appel au mécénat portant sur un million d’euros afin de permettre à la Bibliothèque nationale de France d’acquérir les archives du fondateur de l’Internationale situationniste, classées trésor national.
Les archives personnelles de l’écrivain et philosophe français avaient fait l’objet d’une demande d’exportation vers les États-Unis, où une université souhaitait s’en porter acquéreur. Mais, à la mi-février 2009, l’État français a refusé que ces archives quittent la France, considérant qu’elles constituaient un ensemble unique pour l’étude de la genèse de l’œuvre de Guy Debord, l’un des intellectuels français importants pour l’histoire des idées de la seconde moitié du XXe siècle.
Cet «avis d’appel au mécénat d’entreprise porte sur 1'080'000 euros», précise le ministère de la Culture et de la Communication dans un avis publié au Journal officiel.
Ces archives seront considérées comme «trésor national» de manière pérenne et devraient rejoindre le département des manuscrits de la BNF.
Classées par l’intellectuel lui-même, puis par sa veuve, Alice Debord, les archives sont constituées d’un ensemble de manuscrits et de documents divers datant de 1950 à 1994, l’année de son suicide.
Elles comprennent des pièces emblématiques comme le manuscrit de La Société du spectacle (1967), l’un des textes fondateurs de l’Internationale situationniste, qui prône une critique radicale du mode occidental de société.
Les offres de versement par les entreprises intéressées doivent être adressées au service des musées de la direction générale du patrimoine.
Leur presse (Libération), 4 février.
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L’État cherche un mécène pour les archives Guy Debord
Pour éviter qu’elles ne quittent la France, les archives de Guy Debord ont été classées «trésor national» en février 2009.

L’annonce est parue au Journal officiel du 4 février dernier. Il s’agit d’un «avis d’appel au mécénat d’entreprise portant sur 1'080'000 euros». Soit la somme nécessaire pour que restent en France les archives du pape du situationnisme Guy Debord, classées «trésor national» par le cabinet de Christine Albanel en février 2009. L’État a depuis cette date trente mois pour faire une offre comparable aux 2 ou 3 millions d’euros que l’Université américaine Yale a proposés à Alice Debord, veuve du philosophe décédé en 1994.
Cet avis d’appel pourrait donc signifier que plus d’une moitié de la somme a été réunie par Bruno Racine, président de la BNF qui cherche à se rendre acquéreur des archives. Celles-ci, qui comprennent le prototype en bronze d’un Kriegspiel inspiré par Clausewitz et un lot important de photographies de l’auteur de La Société du spectacle, sont les objets les plus récents à avoir jamais fait l’objet d'un classement comme trésor national.
Leur presse (Camille Tissot, Laurent Martinet, L’Express), 8 février.
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L’État fait la quête pour la mémoire de Guy Debord
Dans un ultime geste de spectaculaire intégré, le ministère de la Culture (et de la communication, il est vrai) vient de se livrer à un acte subtilement situationniste qui devrait enchanter les survivants de la défunte internationale, à moins qu’il ne les fasse rire jaune. On se souvient qu’il y a sept mois, afin d’empêcher les archives de Guy-Ernest Debord (manuscrit de la Société du spectacle, correspondance, articles, textes divers) d’être vendues par sa veuve à une université américaine, le ministère avait invité quelque 200 mécènes à dîner à la Bibliothèque nationale de France dans le but avoué de les délester de leurs euros surnuméraires, après avoir classé le dit fonds «trésor national».
Oubliés les flonflons, le pognon tarde à venir. Aussi le ministère vient-il de lancer à cet effet un appel au mécénat à hauteur de 1'080'000 euros. C’est paru au Journal Officiel, gazette situ bien connue. Dons, donations et dations doivent être adressés au service des musées de la Direction générale du patrimoine. Cartes Visa acceptées après vérification.
Leur presse (Le blog de Pierre Assouline), 8 février.
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Pour conserver ses archives…
Guy Debord : des mécènes privés à la rescousse d’un «trésor national»
Avis aux mécènes de bonne volonté : il manque plus d’un million d’euros pour conserver les archives de Guy Debord sur le sol français… Sans quoi il faudra traverser l’Atlantique pour consulter la somme de documents réunie par l’écrivain entre 1950 et 1994, l’année de son suicide.
Bref rappel des faits : l’université américaine de Yale avait proposé à la veuve de l’auteur, Alice Becker-Ho, entre deux et trois millions d’euros pour acquérir le fonds dans son centre de recherche sur les avant-gardes. En février 2009, Christine Albanel, alors ministre de la Culture, s’était opposée à ce que ces documents quittent la France, les classant «trésor national». L’État disposait ainsi de trente mois pour faire une offre équivalente à celle de Yale, et garder les manuscrits à la Bibliothèque Nationale de France. Benoît Forgeot, le libraire qu’Alice Becker-Ho avait chargé de mener la transaction avec Yale, s’était félicité de ce que «l’État accueille désormais l’enfant terrible».
Un an plus tard, il semble que l’État ait du mal à suivre financièrement cette politique patrimoniale. Un «avis d’appel au mécénat d’entreprise» portant sur 1'080'000 euros est paru au Journal Officiel du 4 février. Ceci pourrait indiquer que Bruno Racine, directeur de la BNF, a réuni plus de la moitié de la somme requise. Mais pour le reste, il faudra que le privé mette la main à la poche.
L’histoire ne dit pas ce que Debord, qui se targuait d’être l’auteur du fameux graffiti de mai 68 «Ne travaillez jamais», aurait pensé de tout ça.
Leur presse (Claire Richard, Le Nouvel Observateur), 9 février.
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Sur les archives de Guy Debord, 26 février 2009
À propos d’une extravagante récupération étatique, 16 juin 2009
Les pissenlits de M. Racine, 17 juin 2009
Signé Sollers, 25 juin 2009
Les pissenlits de M. Racine (suite), 7 août 2009
La Carte au trésor, 6-9 février 2010