Journée internationale contre les violences policières Samedi 19 mars à Lyon
À l’occasion de la 15e journée internationale de lutte contre les violences policières,
Samedi 19 mars à 15h
— Débat répression des mouvements sociaux, forme de résistances.
— Inauguration d’une expo photo sur le mouvements d’octobre 2010 à Lyon
La Plume Noire, 8 rue Diderot.
De la répression policière à la terreur d’État : Lyon, octobre 2010
Le mouvement contre la réforme des retraites a pris à Lyon, à la fin du mois d’octobre, une ampleur sans précédent, entre blocage économique des grévistes et manifestations lycéennes. Face à ce phénomène, aux liens se tissant entre les différents acteurs de cette lutte et aux destructions matérielles qu’occasionnèrent les manifestation en centre ville (les fameux «casseurs» des journaux télévisés), la préfecture et l’État ont répondu avec un déploiement policier inégalé : 800 CRS et gardes mobiles, BAC, blindés de la police avec lance à eau, hélicoptère, GIPN, etc.
Il ne s’agit plus là de faire face à ce que la police appelle de la «casse» en niant ainsi la dimension politique des actes — à ne pas donner la parole aux «casseurs» il est facile pour les médias de nier l’aspect politique de cette casse — mais bien d’orchestrer une répression totale et impitoyable sur les contestataires, une véritable terreur d’État, dont le but est avant tout de stopper net le mouvement. La meilleure preuve de cette évolution reste l’enfermement jeudi 21/11, pendant plusieurs heures, de plus de 600 personnes sur la place Bellecour, transformée en prison à ciel ouvert, où pleuvait lacrymo et lance à eau, sans possibilité de répit ou de sortie. Notons que cet «emprisonnement à ciel ouvert» fut occulté par les médias dont les caméras se trouvaient pourtant sur place.
Le bilan de ces jours de lutte a de quoi faire peur : plus de 300 arrestations en moins de deux semaines et des dizaines de blessés. Depuis, les condamnations pleuvent : prison pour beaucoup, dommages et intérêts pour les policiers, amendes, etc… Les condamnations les plus absurdes se succèdent : un jeune homme pour avoir jeté un sac de feuilles mortes sur un policier, un autre, étudiant, prendra 6 mois ferme car il est considéré comme un «authentique casseur», la police ayant retrouvé dans sa poche un tract de «conseil en manifestation» (tracts diffusés en début de manifestation, la CGA en a diffusé de semblables), pour comble un refus de prélèvement ADN augmentera sa peine de 2 mois ferme. La volonté de faire des exemples en brisant des vies est évidente. Depuis octobre, parmi les dizaines et dizaines de personnes attaquées par la machine judiciaire, seules trois ont été relaxées !
Pendant ce temps la préfecture ment sciemment sur l’action de la police, repris en chœur par les mass médias. Elle nie les blessés, parfois graves (fractures multiples, asphyxie, crise d’angoisse, etc.), pourtant nombreux dans les hôpitaux où la police n’a pu que les voir passer.
Face à cette répression nos deux armes sont la solidarité face à la machine judiciaire et l’information face aux mensonges médiatiques. Soutenir les nombreux inculpés, par notre présence lors des procès ou par notre soutien financier (voir le travail effectué par la caisse de solidarité) et continuer à diffuser l’information sur ce qui c’est réellement passé à Lyon, loin des caricatures médiatiques de la presse bourgeoise.
La solidarité et l’information
sont des armes, nos armes !
Rebellyon, 14 mars 2011.