Il faut sauver le marché de Wazemmes
Aujourd’hui il faisait beau, j’étais au marché de Wazemmes, tranquille.
Il y avait un groupe de Roms qui faisait de la musique, rue Gambetta, dans la «zone du marché» c’était super, les gens dansaient et tout. Mais il a fallu qu’ils dégagent. La municipale les a repoussés au métro Gambetta, «hors zone». La fête, la musique, ça doit être encadré par la mairie. C’est dans la maison folie, pas ailleurs.
Ensuite, c’est un petit vieux qui se baladait avec un caddie. Il vendait de la menthe. La municipale l’interpelle. Il est sommé de dégager.
Ensuite, c’étaient des gens qui distribuaient des tracts d’information contre les RFID. Là, deux casse-couille genre citoyens volontaires se sont pointés. Ils leur ont dit que c’était interdit de distribuer des tracts. Ils ont d’abord dit que c’était interdit dans toute la ville, que les gens mettaient les papiers par terre, etc. Ensuite, c’est la municipale qui s’est pointée. Ils leur ont montré le fameux arrêté municipal qui interdit la distribution de tracts dans le marché. Ils ont dû aller au métro Gambetta. Et apparemment ils ont pris une amende de 40 euros.
La semaine dernière c’est les gens de La Brique qui diffusaient leur journal face au Relax. Idem, la municipale déboule et demande de déguerpir.
Apparemment la liberté de la presse et la diffusion d’opinion sont interdites dans le marché. Je me souviens il y a encore quelques temps, y’avait souvent des gens qui distribuaient des tracts ou des journaux. C’est fini.
Depuis quelques temps, on a même les gentils citoyens de la mairie de quartier de Wazemmes qui organisent le glanage. Ils mettent leur récolte dans une tente des glaneurs où les pauvres, à l’abri des regards, peuvent aller se servir. La mairie organisera le moindre recoin de notre vie sociale pour un marché aseptisé.
En plus des bunkers à loyer modéré qui fleurissent à Wazemmes, on a vraiment l’impression que la ville veut faire le ménage le plus vite possible. Faudrait pas que ça déborde de la culture officielle genre Lille 3000. Bientôt ça sera caméras de surveillance et tickets d’entrée dans le marché. Qu’ils aillent se faire foutre.
Indymedia Lille, 27 mars 2011.